C'est libre que je suis meilleur

On a tous un rêve… / Présences / Pensées / Parlez-moi d’amour

On a tous plusieurs rêves et chaque nuit, nous nous obstinons à vouloir en réaliser l'un d'eux !

L'amour ignore sa profondeur jusqu'au moment de la séparation

Gibran Khalil Gibran Écrivain libanais

On a tous un rêve…

« Tout homme aime deux femmes:
-l’une est création de son imagination,
-l’autre n’est pas encore née.” dit Gibran Khalil Gibran et en attendant l’élue on se rabat sur celle qui pourrait avoir de l’une, le rêve qu’elle peut susciter, de l’autre, la félicitée qu’elle peut promettre.
Trouver la perle rare, certains passent leur vie à l’attendre pendant que d’autres se plaisent a l’imaginer dans la première qu’ils rencontrent. Généralement, les premiers finissent leur vie, aigris et ne croyant en rien, les seconds s’acharnent à croire que le bonheur ne vient pas sans efforts. Ont-ils raison, les uns et les autres que la vie est seulement cela ? Quoi d’autre ? répondraient-ils.
Il y a la joie d’accomplir et la fierté de n’être pas resté immobile devant le temps qui passe et nous rapproche de l’heure du bilan. Si certains ou certaines se mettent à papillonner de femme en femme ou d’homme en homme, c’est bien pour se donner une raison de croire que la somme des expériences revient à avoir trouvé dans chaque conquête, un peu de celle ou de celui dont on rêve. Une autre manière d’avouer la tristesse d’une vie qui commence et finit, le temps d’une accolade, un baiser volé ou une étreinte fugace et éphémère.
Objectif tronqué ou illusion salvatrice, toujours est-il que le bonheur d’une vie débute de la première brûlure de regard et se termine par le sourire irrésistible de l’ange qui vient confirmer l’effort et le travail. Pour pouvoir rester humble et ne pas tomber dans le fiasco des attentes vaines et de l’utopique dessein de croire que nous méritons toujours mieux et plus !
Tel le bonsaï qu’on bichonne chaque jour pour pouvoir se croire créateur de son univers, nous avons la vie que nous avons mérité et non celle à laquelle on a rêvé.
Bien sûr, nous avons, tous, quelqu’un que nous croyons être celui ou celle qui aurait du être notre et avec lequel ou laquelle, notre existence aurait eu un sens meilleur. Nous surveillons ses gestes et ses attitudes comme pour mieux l’idéaliser mais nous ignorons si ces parcelles d’admiration que nous lui vouons résisteraient à l’usure du temps et la monotonie quotidienne qui menaceraient notre obstination à le croire parfait et idéal ! Les quelques images que nous avons de lui, suffisent-elles, pour que nous puissions dire, avec certitude, que la face cachée du personnage, ne serait pas pire que ce nous supportons avec celui ou celle qui façonne avec nous le destin que nous vivons ?
Combien se sont floués en pensant qu’ils valent plus et mieux que ce que le hasard leur fait vivre et combien, en acceptant ce même hasard, regrettent-ils de ne pas avoir attendu plus longtemps.
« Quand je me regarde, je me désole et quand je me compare, je me console » dit l’adage de ma grand mère mais ce qui est courage et fierté, n’est-ce pas, même si nous n’avons rien de nos rêves, c’est d’avoir la vie que nous avons su inventer avec ce que nous avons pu avoir ? C’est cela l’algèbre et le mystère que l’intelligence confine dans nos démarches les plus élémentaires.
Et c’est mon opinion.

Présences

Des présences comme des senteurs
des cœurs fragiles mais téméraires
des corps communs dessinés avec rigueur
des regards qui brûlent et apaisent
des sourires rares mais véritables
la démarche qui racontent sans verbe
toute la volupté des nuits promises…
Ces êtres là, ne s’achètent pas
ne cherchent point à éblouir
et à l’ombre de leur silence
toute la poésie des âmes heureuses
enchantent les jardins fabuleux.

C'est l'argent qui fait tourner le monde.
- Non, c'est l'Amour !
- Oui, l'Amour de l'argent !

NOURR Edine Auteur

Avec eux, la douleur s’amenuise
la joie s’emporte jusque dans le ciel
des nébuleuses et voies lactées.
La musique de leur pas dénonce
la grâce qu’ils tentent de camoufler
C’est dans leur sillage que le parfum
devient plus subtil qu’au paradis.
Bizarre comme l’œil s’accroche
et s’obstine à se confondre
avec l’ombre de leur passage.
S’ils entrent discrètement, sans éclats,
c’est parce qu’ils savent comment éblouir
leur science du beau est si profonde
qu’avec leur petit doigt, ils dessinent
sans effort, des arabesques impossibles.
Ils captent, avec aisance et sans mot dire
le regard qui sait voir où se cachent
les prémisses du bonheur indéfinissable.
Il ne suffit plus de les aimer pour les voir
il faut mesurer jusqu’où va le regard
quand ils parlent ou restent sans rien dire.
Ces êtres là, n’ont pas besoin de dire
ce qu’il faut pour les intéresser et les séduire
ils sont l’exigence qui rend la beauté rare.


Pensées

Elle vient comme une tornade de cheveux au vent, poitrine fière et hanches qui balancent. Comme un parfum, au féminin, qui embaume la tristesse d’un matin sans bonheur. Geste rond et moue assassine, pour le sourire qui s’invente sur les lèvres humides. Galbe de cuisse hospitalière et rondeur généreuse de l’épaule qui accompagnent le discours. Une recette qui, jadis, fit choisir l’enfer à Adam, parait-il. De face, comme de dos, elle invente le désir de toucher l’épiderme, s’y noyer comme dans l’océan et y retrouver le repos. Guerrier de la volupté contre l’intrigue du féminin, combat inégal et injuste bataille. On dépose les armes quand on la voit arriver, à quoi sert de lutter pour ne pas respirer le parfum subtil qu’elle apporte avec elle et qu’elle a inventé ? Laisse-toi mourir sur le bord d’un rivage tout en lignes courbes et vertige volontaire. Elle te tient, singulière reine de l’embuscade sans blessures, ni sang versé. Peut être des larmes chaudes quand elle vous manque déjà, avant même de la voir. Femme piège ou femme exil, qu’importe pour le condamné volontaire au prestige du verbe aimer ?


Parlez-moi d’amour

Dans ces temps modernes, on a catalogué des impressions, des situations et des états d’âme car tout se vend et s’achète empaqueté, près à être utilisé. Les grandes histoires d’amour sont rares, peut être vieux jeu et pourtant, quand dans mon enfance je regardais mes grands parents, eux qui ne se sont connus qu’à leur nuit de noce, ce n’était pas de l’amour à la manière du magazine « Paris-match où tout est sourire béat. Quand mon grand père arrivait, c’était sa chienne qui l’annonçait et dès qu’elle apparaissait, on éteint la radio et toute la gente féminine entrait dans les chambres sauf ma grand mère qui l’accueillait. Assis quelque part à jouer, je regardais leur manège. Lui tendant le couffin et elle le prenant en écoutant. Il y avait toujours des invités au déjeuner. Aucun geste qui dénoncerait leur complicité mais dans leurs regards, que de respect et de reconnaissance. Lui, pour ce qu’elle savait faire pour le rendre fier auprès de ses convives et elle, heureuse d’être celle par qui tout passe dans leur grande demeure. Je le suivais du regard, dans son grand burnous quand il entrait dans ce grand salon, si long qu’une partie au fond était leur chambre à coucher. Ce lieu était si respecté que personne n’y mettait les pieds sans la présence de la maîtresse des lieux. Ma grand mère avait ce rituel, si bien réglé que je savais qu’elle allait apparaître, sortant de sa cuisine, le plateau de thé en argent qu’elle destinait à son homme. Elle le rejoignait et fermait derrière elle, la grande porte à deux battants. Ils ne devaient pas parler d’amour et de sacrifices obligatoires, ils vivaient l’amour à se concerter et à trouver la meilleure manière de le vivre.
De l’amour, tel que nous le connaissons aujourd’hui, point ! Ni lettres majuscules, ni envolée lyrique, ni gestes démonstratif pour montrer que l’on s’aime. L’amour, chez ces gens là, c’était une manière de vivre, un processus dicté par la raison et la conscience avec chacun son domaine. Se disaient-il je t’aime ? Nul ne peut le confirmer mais, juste à les regarder vivre, l’amour était là. Sans artifices, sans éclats ni fioritures. Ils n’avaient ni besoin de le chanter sur les toits, encore moins en parler ou le fêter. La tendresse qu’ils se nourrissaient n’était pas innée mais le fruit d’une longue marche à deux, avant que viennent les enfants et leurs soucis, ils se sont d’abord adaptés et appris à vivre ensemble au point que ce qu’ils vivaient était ce que nous nous acharnons à nommer amour.
Alors venir parler d’une journée de l’amour, c’est hautement réducteur au point de penser que cette pratique, si elle est, pour certains, une occasion de faire la fête à deux ou à plusieurs, elle reste comme une piètre illustration de cette manière de penser, de concevoir et de vivre la vie à deux. L’amour, c’est vingt quatre heures sur vingt quatre et sept jours sur sept. Il n’y ni interruptions, ni même un instant pour se gratter derrière l’oreille.

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