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Nostalgie lunatique
Comme pour la religion, je me heurte à des résistances qui avancent torse gonflé mais vide à l’intérieur. De temps à autres, un ou une nostalgique de l’ère ommeyade tente de me tenir un discours de manière à me voir honteux d’utiliser une langue étrangère. On y va du discours sur l’age d’or de la langue arabe, les progrès scientifiques grâce aux arabes et on va jusqu’à m’accuser d’ignorer ce riche patrimoine dont je dois être fier. Je n’arrive, pourtant pas à culpabiliser car j’estime être le fils de mon temps. Je ne suis pas né dans une famille avec un cursus à Al Azhar ou à El Quarawiyin. J’ai appris sur les bancs d’une école publique, c’est à dire, créé et gérée par l’état marocain. On me dira, j’aurai pu m’intéresser d’avantage à la langue arabe car elle est ma langue maternelle et pourtant, ma mère, elle, ne parle pas arabe classique alors cette langue pourquoi serait-elle maternelle ? Ma grand mère parlait amazigh donc normalement, selon le concept de l’UNESCO, ma langue maternelle serait l’amazigh. Où est donc ma langue maternelle ? Ceux qui prétendent, avec leur faux air d’érudit, que c’est l’arabe, me dis-je, mais alors, chez eux à la maison, on doit torturer le verbe et le sujet en arabe classique. Dans la rue, dire à l’épicier, je veux un pain et 1/2 kilo de riz, dans un arabe classique châtié, serait la folie quand le pauvre vous regardera avec un air de se dire que je suis en train de se payer sa tête !
Comme pour l’Islam, c’est la mode de se présenter comme un bon croyant parlant avec aisance la langue arabe. Cela semble leur donner un air supérieur et le comble c’est qu’ils défendent la langue arabe, en français !
J’ai toujours vécu avec mon temps et j’ai toujours trouvé intelligent que d’utiliser le bon moyen pour arriver à mes fins. Vous achetez un ordinateur, ce que vous voyez, c’est l’interface, elle est dans toutes les langues mais derrière l’écran, ce n’est pas l’arabe qui construit le programme ou le logiciel. Langage C+, JAVA, VISUAL BASIC, HTML, MS DOS etc, aucune lettre arabe sauf le zéro !Tout est anglais ! Dois-je ignorer que derrière l’écran il y a une autre langue pour me sentir arabe complètement ou dois-je me dire « Tiens, si j’apprenais l’anglais pour comprendre ce qu’il y a derrière ? ». Si je le fais, serai-je un arabe corrompu à qui on a lavé le cerveau ?
Quand je pense que ce discours qu’ils me tiennent n’est rien d’autre que l’expression de leur peur. Peur dont la seule source est l’ignorance. Une manière de refuser ce que nous ne comprenons pas car rester sur ses acquis rassure ! Un phénomène de rejet qui paralyse toute initiative et condamne à demeurer à la traîne.
Le meilleur vaccin n’est-il pas celui que nous fabriquons nous mêmes quand on a combattu la maladie si, bien sûr, les cultures étrangères sont des maladies. Apprendre une langue, arriver à la maîtriser vous ajoute une richesse, c’est une plus-valu qu’il serait bête de rejeter. Quand à notre identité (arabe soit-elle ou amazigh), elle demeure le socle sur lequel chacun bâtit son destin. Il n’y a ni traître à son identité, citoyen au cerveau lavé comme se plaisent à répéter ces fornicateurs des mots, il n’y que des individus qui se façonnent au gré de leur envies, de leur aptitudes et du destin qu’ils ont librement choisi de construire !
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Juste avant l’aube, le rêve s’interrompt, mon cœur devient un album photo que je feuillette doucement. Allant d’image en image, le spectacle d’un être, comme un film au ralenti. Qui du regard brûlant ou du sourire enjôleur, signe en moi des années de bonheur. Je revois l’instant premier quand mon regard se posa sur une chevelure qui défiait le soleil au point que je crus sentir le parfum qu’elle dégageait en marchant. Mon compagnon s’étonna et me rappela quel était ce corps que la féminité me décrivait. Je fus étonné de voir ce que la nature fait au corps des femmes quand elle s’acceptaient avec élégance. Elle avait gagné en assurance ce qu’elle avait perdu en jeunesse mais sa beauté était si réelle que je me cru, l’instant d’un vertige, devant l’écran qui racontait Hollywood. Combien de nos femmes dormaient sans savoir que leurs corps auraient été adulés comme des déesses, dans ces lointaines contrées libres. Elles auraient vécu comme des femmes capables de s’entretenir sans avoir à attendre l’aumône masculine donnée en échange de leur esclavage déguisé en mariage.
Dans nos déserts de l’intellect, stériles comme la peau d’une bête de somme, elles sont regardées en cachette, désirées en silence et traitées comme des serviteurs. Ils sont nombreux à vouloir paraître quatre fois plus homme et pourtant, dans le secret de leur conscience, ils ne valent point la moitié d’un regard.
Mise au point
Dieu que la haine se répand vite dès lors qu’on accepte de refuser l’autre. Certains vous exclue pour votre manière de s’habiller. Quand vous sortez par cette chaleur d’été, les bras nus, si vous êtes un homme, vous ne soulevez aucun problème mais si vous êtes une femme, vous devenez une menace pour leur foi en Dieu. Vous risquez de perturber leurs pensées et déranger leur conviction. Au nom de leur foi, ils ont, que dis-je, elles ont le droit de vous agresser ouvertement. Qu’un homme se sente déstabilisé par un bras qui lui rappelle la volupté, cela se comprend mais qu’une femme se sente investie par un pouvoir divin, simplement parce qu’elle veut être musulmane, nous sommes en plein dans le film des sorcières de Salem ! Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ? Où vivons-nous ? Quelle est donc cette autorité non élue qui investit certains citoyens et citoyennes du droit d’agresser d’autres citoyens et citoyennes ? Au nom de quoi se donne-t-on le pouvoir d’interdire aux autres de vivre selon leurs propres convictions ? Quelle est cette loi, cet article de la constitution marocaine votée par plus de 90% des citoyens, qui donne à une personne le droit d’imposer sa vision personnelle à un autre ? Porter la barbe ou le voile, tenir un chapelet ou réciter par cœur tout le contenu du Coran, ne donnent à personne un statut au dessus de ce que la constitution garantit ! Les personnes, quel que soit leur niveau d’instruction en matière de religion, leur appartenance à une communauté religieuse ou toute autre prétention spirituelle, restent des citoyens comme n’importe quel citoyen !