C'est libre que je suis meilleur

Faut-il le dire ? / Fêtons l’Amour, dit-on /

Ne faut-il pas, au contraire, dire aux autres qu'il suffit de sacrifier l'ego pour voir éclore ce qui, en chacun, est encore humain ?

Faut-il le dire ?

Que le temps passe et que nous y collons des souvenirs comme des feuilles qui tombent et dénudent nos envies et nos désirs,. Que l’instant du contact des épidermes s’ajoute au bonheur comme une perle au collier, comme une étoile inconnue dans le toit céleste, comme une fleur qui s’ouvre dans le jardin envahi par les ordures.
Faut-il le dire et le crier quand le cœur s’étouffe et n’ose croire qu’il a la chance d’aimer ? Faut-il se taire et faire semblant que le bonheur est un rêve impossible ? Faut-il éviter de vivre en plein jour ce que les autres dessinent dans le silence de leurs rêves ? Faut-il étouffer la joie qui explose quand le regard tombe sur la hanche qui vibre pour nourrir le désir ? Faut-il croire que le mensonge est une vérité qui déguise l’apparence et la foi ?
Ne faut-il pas, au contraire, dire aux autres qu’il suffit de sacrifier l’ego pour voir éclore ce qui, en chacun, est encore humain ?
Plus je vois le temps s’obstiner à se consumer et plus je crois que la beauté est une flamme qui s’épuise quand on oublie de la voir. Il suffit d’un baiser, à peine donné, pour que le sein se réveille et que la croupe assoupie devienne un volcan qui se réveille.
A l’homme qui se plaît en lissant sa moustache devant le passage d’une rondeur infinie, à celui qui veut faire croire que le monde est désert quand il est ailleurs, à celui qui égrène le chapelet des orgueils masculins en faisant semblant qu’il se plaît dans sa suffisance, Comme à ces femmes qui se déguisent en cathédrale pour cacher le soleil ou ces femelles qui, avec insolence, vous rappellent qu’elles ont en elles, tous vos désirs: Il n’y a qu’une vérité, à la base, au lieu d’être égaux, hommes et femmes, nous sommes complémentaires !
Il arrive que l’on rencontre, dans le dédale des rues communes, le regard qui plaît, la démarche qui vous parle et le geste qui vous rassure. Il arrive aussi, qu’il suffit de cultiver la confiance pour découvrir, derrière la crinière timide, sous la robe dont la couleur qui, au bleu de l’azur, fait concurrence: on rencontre nos joies perdues par trop d’exigence, la chaleur des intimités qui vous rend le matin, un étalon avide d’existence et le soir, sur le chemin du retour, devient le guerrier qui n’a pour victoire que le sourire qui l’attend derrière la porte vers laquelle ses pas le dirigent.
Faut-il garder pour soi, ce souffle qui vous élève, cette évidence qui vous gonfle et cette sensation qui transcende votre conscience quand, au détours d’une épaule blottie dans le creux de votre assurance, vous redécouvrez la magie de l’épiderme qui fait chanter en vous, ce qui, en vérité, est l’essence de votre existence ? Si certains préfèrent rester aveugles pour mériter de vivre, je choisis de dire que le temps est si court qu’on aura pas le loisir de tout attendre.

J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il faisait en partant.

Jacques Prevert Poète

Comme une parabole qui dessine les joies d’être et de sentir, la vie n’est qu’un berceau, vide au départ, qu’il faudra remplir sinon, au lieu d’acteur, nous restons spectateur, en attendant l’imprévu qu’on espère ! Fortune, gloire et succès, apanages des êtres qui se trompent de chemin ! Illusoires et incertains, ils nous font croire que le destin est une monture qu’on apprivoise. Au fond, il faut, quand même le dire, la vie est une coupe que nous ne remplissons qu’avec les joies et instants de bonheur que nous avons su créer et vivre. le reste, c’est de la littérature !


Fêtons l’Amour, dit-on.

Il ne faut pas se méprendre et croire que Saint Valentin est le saint des amoureux. la Vie des Saints d’Adrien Baillet, 1704, dans la rubrique consacrée à Saint-Valentin ne fait pas la moindre allusion au fait que Saint-Valentin serait le patron des amoureux… L’origine réelle de cette fête est attestée au XIVe siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique où le jour de la Saint-Valentin du 14 février était fêté comme une fête des amoureux car l’on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s’apparier. Mieux encore, Charles d’Orléans aurait choisi ce saint comme patron des amoureux en souvenir de la « cour d’Amour » que tenait chez elle sa mère Valentine Visconti.
Ceci dit, jouer l’amoureux, un jour où parait-il, les oiseaux copulent, c’est donner à ce noble sentiment, d’une part, une limite dans le temps et, d’autre part, un désaveu de sa noblesse. Qui de ceux qui connaissent les affres de l’absence ou de la perte d’un amour peut se vanter de ne rien éprouver le lendemain ou la veille ? Aime-t-on sur commande ? Y-a-t-il un bouton « off » et un bouton « play » à la porte de son cœur ?

La blessure des mots ne fait pas couler de sang. Un verbe qui déchire un bien être, un autre peut le remettre intacte.

NOURR Edine Auteur

L’amour, dans le sens le plus vrai, se conjugue à tous les temps, il n’y a ni saison propice, ni lieu favorable. Comme l’air que l’on respire ou les battements d’un cœur, s’il vient à s’arrêter, le monde semble disparaître et la vie devient impossible.
Je ne blâmerai pas ceux qui le fêtent, ils auront leur raison mais je reste prudent quant à chosifier ce qui parfois, peut devenir une raison d’être. Laissons ce semblant de fête à ceux qui ne savent rien du baiser brûlant ou ceux qui débutent mais ne polluons pas avec une rivière de diamants ou un bouquet de roses rouge écarlate ce à quoi, on n’a jamais réussi à lui fixer un prix !

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