- Livre d'or: Pour signer le livre d'or, cliquer sur "Écrire un nouveau message"
- Newsletter: Pour vous abonner et recevoir par mail un aperçu de toutes les nouvelles publications sur le site
J’aimerai
« WoaO ! Tu es dur », m’a-t-elle dit en finissant de me lire mais qu’y puis-je quand la médiocrité devient une manière de vivre ? J’aurai aimé ne parler que de fleurs et d’amour mais comment pourrai-je le faire quand la voix de la bêtise est si haute qu’on n’entend plus nos minarets d’antan ?
Comment ne pas regarder le luxe des mosquée et la misère des écoles ? Comment faut-il être pour ignorer la précarité tendre la main, devant les mosquées le jour du Bon dieu si clément et miséricordieux ?
J’aimerai aligner les mots, les plus beaux, pour décrire le vertige de la beauté des femmes mais comment pourrai-je quand je vois ces mêmes femmes se plaire et se complaire dans leur esclavage déguisé, quand elles brandissent leurs chaînes offertes par leurs mâles pour une nuit consommée sous les applaudissements, quand elles acceptent de devenir, également, leur chose ?
J’aimerai, oui mais comment pourra-t-on m’expliquer le discours des femmes, heureuses et fières de partager leur homme avec d’autres femmes ? Dans ce cas, la poésie devra changer de titre et de forme autant de fois que l’on a d’épouses. Le verbe aimer volera en éclats dès que le baiser changera de chaleur.
Ailleurs, j’assiste aux assises de l’école maternelle, là où la scolarisation est, à trois ans, obligatoire. Chez nous, comme le discours des imams qui ont compris, l’école, si elle est obligatoire, elle est à l’image de la misère du quartier. Brillante et lumineuse chez ceux qui vivent du vertige des hauteurs. Sombre et insalubre là où la barbe se confond avec le pouvoir. J’aimerai, pourtant, me réveiller aux cris des récréations vives et vivantes, sentir le savoir entrer et sortir pour le retrouver dans la rue propre et s’inclinant pour le respect de l’autre.
J’aimerai, j’aimerai tant me retrouver, juste en fermant les yeux, en train de respirer la douceur d’un cou qui sait vibrer au son de ma voix mais quand le chemin est long à parcourir et l’occasion versatile, je dois me contenter de rêver au retour des hirondelles, à défaut de voir la liberté ne faire plus peur !
Regarde !
Regarde-la, quand elle s’oublie,
quand elle se laisse aller,
quand elle cesse de penser qu’elle est femme;
Que chacun de ses gestes est un spectacle,
Que chaque fois qu’elle bouge,
le regard se fige et se trouble !
Comme ce vent froid,
discret comme un silence
qui précède la tempête,
elle se néglige avec raison
pour mieux apparaître, pour mieux éblouir
quand elle revient, quand elle se pare.
On voit moins sa beauté
quand elle hiberne et se transforme.
On la remarque plus, au sortir d’un oubli
Elle fait semblant, le temps d’une pause,
celle de ne plus vouloir être belle
mais la lionne recule pour mieux armer son élan.
Le rose envahit ses pommettes, au sortir du bain
l’épiderme se transforme en mille et un projets
projet de caresses sublimes
toujours nouvelles, toujours plus douces
Car dans la chaleur de l’eau qui inonde son corps
Elle se dessine, en silence, des rêves de volupté
Et sans vraiment le dire, elle devient plus femme
quand le geste qui réveille son corps
quand le regard qu’elle espère et revendique
deviennent les complices du désir
qu’elle cultive avec intelligence.
Femme elle est, femme elle demeure
dans le nuage de parfum qu’elle traverse avec élégance !
Celui qui ouvre une porte d’école, ferme une prison V. Hugo
Exécrabilité
J’ai donné du temps au temps comme l’a conseillé Mitterand et pendant ce temps, j’ai fais le ménage, dans ma tête pour ne laisser que ces massifs de fleurs desséchées. J’ai désherbé, remué la terre et ajouté de l’engrais. Maintenant que la terre est retournée, je vais y planter des fleurs. Celles qui donnent des parfums et celles qui donnent des couleurs. J’ai élagué ma belle et unique orchidée, aujourd’hui, sans fleurs mais ses racines vertes dessinent, pour moi, des bourgeons d’espoirs. Elle a mal passé l’hivers, celui des hommes trop acariâtres pour regarder derrière. Ils ont semé la haine dans les paroles divines et exclu, impitoyables, tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
J’ai écouté le bonhomme trop plein de lui-même. Il parle avec cette conviction apparente que lui seul sait lire ce que le prophète a glissé entre les lignes. Il est arrivé, le ventre avant lui, si fier de dire que lui seul connait les vérités, car elles sont plusieurs et lui tout seul, a su les percevoir, sans se contredire et sans se mélanger les pieds dans cet immense champ, débroussaillé pour vivre à plusieurs.
J’ai voulu parler d’amour, tous les matins mais mon sens du beau m’en a interdit de le faire car le parfum des fleurs de Jasmin s’estompe au milieu des ordures. J’ai voulu réveiller celle qui, pour moi son cœur bat, et lui répéter ma joie de l’avoir mais dans cette atmosphère d’esprits rongés par le mensonge devenu commercial, mes mots deviennent inaudibles quand « Allah akbar » s’associe au crime pour éclabousser l’innocence des gens qui ont choisi de vivre libres, ailleurs.
J’ai regardé la barbe, posée comme un bouclier, et je l’ai écouté nous dire qu’il est interdit de penser. Ma pensée, alors, est allée réfléchir sur sa manière d’être riche sans rien faire. Il doit vendre chers ses discours pour posséder une telle demeure quand il ignore le pauvre et l’impôt solidaire. « Fais ce qu’il dit mais non ce qu’il fait » me murmure la raison du croyant devenu vulgaire. N’ont-ils aucune honte à penser tromper, Dieu et les hommes, sans vergogne ?
Quelles écritures, supposées saintes et divines, peuvent-elles glorifier le mensonge, préférer la parole au travail et promettre le paradis à ceux qui font la queue pour vivre dans l’humiliation ? Comme des troncs d’arbres arrachés par la tempête, figés au milieu des rivières comme des obstacles et qui fond déborder les flots sur les champs et les cultures. Leur inutilité est si évidente qu’il n’y a qu’eux pour penser nous être indispensables. Grâce ou à cause d’eux, j’ai appris qu’il suffit d’éteindre la lumière pour que l’homme devienne un loup pour qui, seul compte, son propre confort. Qu’importe le moyen, qu’importe la manière, pourvu qu’il annihile les consciences qui n’ont pas eu le droit d’’apprendre et de savoir que nul n’a rencontré Dieu pour prétendre mieux savoir comment être et vivre.
Table des matières