C'est libre que je suis meilleur

L’orphelin / Conte pour enfant

 L’orphelin

Merci Nourr Edine et pour notre plus grand plaisir d'avoir atteint l'excellence, et merci d'exprimer aussi merveilleusement des phrases qui ne cessent de résonner quand le cafard est de mise, au point de penser aussi s'il valait mieux ne pas apprendre, ne pas comprendre et de palper tous les jours que le bonheur est plus facile à conjuguer au présent simple...MERCI

Leila TOBJI

Quand dans l’inconnu de mon adolescence, j’avais besoin d’une main, dans mes cheveux, juste pour rassurer les rêves que je fabriquais. Où étiez-vous quand, dans la misère de mon inexpérience, je cherchais les mots qui pouvaient me guider ? Quand j’avais besoin d’être écouté pour, simplement, comprendre, vos mots d’adultes, quand j’accueillais, seul, le sommeil, le soir, à une éternité du sein maternel, quand j’inventais mes repas sans savoir à quoi servaient le poivre et le sel obligatoires, quand il me fallait apprendre à vivre et survivre avec pour seule ressource, des biscuits de voyageur, trempés dans le lait en poudre américain,
Où étiez-vous pour venir, aujourd’hui, réclamer un peu de moi, un peu du rêve que j’ai inventé dans le silence de votre pitoyable indifférence ? Où aurai-je été si j’avais écouté vos mots, fabriqués pour faire bonne figure auprès de ceux qui me refusaient la liberté de penser juste parce qu’ils n’avaient pas pu lire leur envie d’être ?
Savez-vous qu’au moment où vous vous consumiez dans les verbiages inutiles, juste pour passer le temps, mon esprit essayait, lui, d’apprendre le verbe et les sens qu’il est capable d’exprimer. Quand vous vous régaliez, autour des repas chauds qui vous unissait en famille, je faisais la queue pour un plateau inoxydable, aussi froid que votre absence et que je ne savais pas toujours ce que je mangeais. Si, hier, vous n’aviez pas compris la raison de mon exil volontaire, c’est un peu pourquoi, aujourd’hui, vous découvrez ce qui me rend différent de vous, aujourd’hui. Bien sûr, cela m’a permit de mieux comprendre les êtres et les choses mais sous mon air satisfait, il y a tant de manque et de vide que, parfois, je me demande si cela valait la peine de lutter. Il est heureux le berger qui n’a jamais quitté sa terre et de sa maigre science des pâturage et du troupeau, il en a fait un univers dont il connait les frontières. Au contraire de mon désarroi devant ce qui me reste à comprendre, au point de penser s’il valait mieux ne pas apprendre. Le bonheur est plus grand chez les gens simples quand ils sont certains que la meilleure manière de vivre est de se contenter de ce qu’on a. J’ai l’habitude de penser que je n’ai rien et que ce que je possède est à moi mais à bien réfléchir, j’ai peut être tout ou presque mais pas l’essentiel !

C'est émouvant ! On dit l'homme que le soleil a brûlé connaît la valeur de l'ombre.

Aïcha SEMLALI

C’est dans ce trou béant que réside ma douleur. c’est un manque qu’on n’a pas su me donner ou que je n’ai pas su prendre, toujours est-il que je suis comme un voyageur qui a perdu ses papiers, il marche vers le but qu’il s’est assigné mais y arrivera-t-il s’il avait à démontrer son identité ? C’est ce doute qui taraude mon bien être au point que dans les moments les plus heureux, il manque toujours, à mon bonheur, une fenêtre ouverte.
Quand, aujourd’hui, je vous vois arriver, il y a, en moi, comme une colère tant à l’encontre de ce que vous auriez pu faire que de votre attitude à vouloir faire comme si vous n’étiez pas coupables. Coupables de quoi ? Peut être, de vous être immiscés dans ce que je dois être ou votre insolence à me faire croire que le carcan qui vous garde à l’étroit est la meilleure des destinées. Un peu comme si vous me parliez de la liberté sans jamais avoir été libres ! Vous n’aviez aucun droit sur ma vie et vous vous comportiez comme si je devais vous être redevable.


Conte pour enfants

BOULFAF
foie et poumon de mouton enrobés de graisse et grillés le jour de l’aïd

La bête encore chaude et déjà les couteaux s’aiguisent. Ils sont plusieurs à vouloir couper dans la chaire encore fraîche. L’un veut le filet mignon, l’autre le gigot. On se concerte, on discute, on complote, on tergiverse. Le premier servi sera celui qui, dans des gesticulations frénétiques, tranchera dans le muscle qui frétille. Les mains ensanglantées, la bave aux commissures, on se met en avant, les autres veulent passer, briser le cercle des amitiés intéressées. Le plus âgé, cheveux blancs, semble être le chef mais personne ne semble l’écouter. On entend « C’est le gigot ou rien ! », un autre répond « le frère du patron a déjà commandé les 2 et la bête n’en a que deux ! »
La bête à terre, donne les dernières ruades, le sang coule de son cou, elle râle. Elle doit souffrir atrocement, la pauvre. La foule s’impatiente. Celui qui semble le chef se met en colère. Il pousse ceux qui sont à côté de lui. Il demande au pauvre boucher « finis ton travail et dépèce la bête ». Il se tourne vers les autres et dit « Allons à la salle de réunion et discutons calmement ». Il se dirige vers la grande salle en amphithéâtre. Tout le monde gagne un siège et déjà les discussions reprennent. Chacun défend sa cause. Le chef au pupitre, demande le silence et, quand la salle se tut, il commença, d’abord, à voix basse:

Magnifique magnifique magnifique merci mon auteur préféré, j'adore vous lire.

Jamal Ben Zaid


– Mes chers amis, c’est à chaque fois la même chose et à chaque fois on trouve toujours une solution. Je demande à ceux qui ont déjà participé à l’orgie de laisser le tour aux nouveaux. Moi même, bien que la dernière fois, je n’ai eu que les abats, je reste en dernier s’il reste quelque chose. Alors, les nouveaux venus, commençons par le plus âgé !.
Un homme en djellaba, tachée de sang se leva et dit:
– Moi je veux le cœur, les 2 poumons le foie et la graisse, pour faire du « boulfaf.
Le chef ricane et dit:
– les 2 poumons, c’est trop !.
L’homme passa, en bougonnant et alla trouver le boucher. La bête dépecée était suspendue au porte drapeau, le ventre ouvert.
Ne dit-on pas, chez nous, que quand la vache tombe, on sort les couteaux ?

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