C'est libre que je suis meilleur

Mon Maroc / Que faut-il ? / Provisoirement vôtre / Orgueil, quand tu nous tiens

Heureusement que l'art est une thérapie qui fait fondre la médiocrité de ces esprits qui se gargarisent du peu de savoir qu'ils arrivent à posséder.

Mon Maroc

Le Maroc que j’aime, celui, inventif, brillant et combien tolérant. Celui de la grand mère qui, tout en confectionnant le ‘baghrir », dans la plus pure tradition, te bénit avec un sourire, celui de mon Islam, discret et personnel sans ostentation, sans barbe ni voile, éclairant et éclairé, celui des cris des enfants qui accourent, heureux, quand le père revient de son échoppe de « Maalem », maître artisan, celui des jeunes, sentinelles de la rue, qui regardent la blonde « gawria » comme une orgie sexuelle ambulante.
La larme hésite à tomber pour faire le deuil sur nos chaleurs estivales et nos plages multicolores, avec des femmes en bikini se dorant au soleil sous le regard du vieillard qui mélange sur son chapelet le charme des femmes qui savent être féminines et la prière pour un lendemain heureux. Ce Maroc se frelate et devient délétère comme un souvenir heureux qui s’efface devant l’arrogance d’un occident sans réel avenir et un orient gangrené par la bêtise de croire que l’argent ouvre les portes d’un paradis, paradis-illusion, un paradis-menace.
La haine est cultivée sur des champs de sourates malaxées, combinées arrangées comme un jeu de société.
Mon Maroc est peut-être, plus petit que la Scandinavie ou l’Amazonie, mais il frétille d’ingéniosité quand son peuple n’aspire pas à devenir faucon après avoir été colombe. Il est dans le thé qu’on prépare comme un rituel indispensable, le temps que les esprits se décantent et qu’enfin, apparaisse la « noukta » qui soulève de rire les poitrines fières des femmes expertes qui transforment la toison de mouton en riche parure royale. Il est dans le vœu que respire la mère quand son enfant, plié sous ses livres s’en va affronter le certificat d’étude primaire. Il est aussi chez les abonnés de Mai 68, quand, pour s’aligner derrière le « Che », font tomber au sol, le Ramadan. Il est entre l’olive devenue comestible grâce au miracle des cuisines sombres et son nectar, dégusté sur le bout d’un pain qui sent encore les mains qui l’ont pétri, avec amour, avec honneur. Mon Maroc est celui du baiser que l’on dépose sur le pain tombé par terre ou la main qui apaise nos anxiétés d’enfant

Provisoirement vôtre

Quand on ne peut pas construire des hôpitaux, on achète un hôpital mobile qui passe de village en village. Quand on ne peut pas combattre la misère, on distribue des paniers de provisions. Quand on ne peut pas appliquer les lois, on invente des solutions pour prévenir l’encombrement des prisons… En politique, on appelle cela du « bricolage » et, le bricolage, c’est l’art de la débrouille. Cela ne demande pas d’études poussées ou de théories compliquées, il suffit d’utiliser les moyens du bord. Les bidonvilles en sont l’illustration parfaite de ce génie qui chez les marocains leur permet de vivre dans le provisoire.
Nul besoin de ces institutions qui, ailleurs, font trembler les gouvernements et reculer les despotismes. Nul besoin d’élections quand, au bout de la démarche, on se retrouve avec des fanas du provisoire. Depuis l’indépendance, la santé, l’enseignement, le travail et tous les problèmes que posent toute nation dans le monde, le provisoire sert à remettre, à plus tard, ce qu’il fallait résoudre hier !
Regardez l’école ! Nous passons de réforme en réforme et plus d’un demi siècle après, nous en sommes à discuter comment, pourquoi et quand faut-il bâtir cette école ! Chaque gouvernement qui arrive découvre que celui qui l’a précédé n’a rien fait, alors en attendant, utilisons le provisoire…
C’est même devenue une mentalité, une manière de parer à ce qui peut nous couter cher et se contenter de ce qui reste et restera provisoire. C’est, aussi, une manière, pour chaque formation arrivée au pouvoir, de se soustraire à ce devoir de responsabilité et, nous les voyons, faire du provisoire en attendant les prochaines élections. Aucun n’ose car il y va de sa carrière. Alors, on longe les murs, on se fait le plus discret possible jusqu’à la fin de son mandat.
A ce point de cette réflexion, nous pouvons même avouer, sans risque de se tromper que même nos gouvernements ne sont que provisoires.
Le provisoire n’est-il pas ce qui remplace le définitif en attendant des jours meilleurs ?

Que faut-il

pour qu’une vie devienne belle ?
Que le matin, une fin et un début
Quand la nuit, les cœurs dansent
Et que le jour, ils se reposent…
Que faut-il pour que le baiser
Ne perde jamais de sa douceur ?
Que le regard garde vrai, le désir
Et que sur les lèvres qui tremblent
Le souffle chaud devienne parfum…
Que faudra-t-il faire encore
Pour que ses pas se rassurent
Quand elle revient ou quelle s’en va ?
Certaine, qu’en moi, rien d’autre
Que le plaisir de la voir vivre
Dans l’ivresse que la couche
Prépare en secret, pour elle..
Ma demeure, avec ou sans elle
Est une cage, la porte ouverte
Qui s’illumine quand elle entre
Quand elle s’envole et s’en va
Elle laisse, derrière elle, l’air
Avec des couleurs de printemps.

Heureusement que l’art est une thérapie qui fait fondre la médiocrité de ces esprits qui se gargarisent du peu de savoir qu’ils arrivent à posséder. Plonger dans l’imaginaire pour y puiser ce silence qui devient frontière et se laisser guider par cette folie de croire que l’on peut reproduire une ambiance… C’est le miracle de la pensée qui devient un guide qui fredonne aux doigts ce que l’esprit tente de recréer.
A partir de là, on ne vit plus, non vole au dessus des poussières où fleurissent les discours inutiles et les intentions scabreuses qui se maquillent à l’encre qui sert au mensonge pour faire illusion.

Oui, il faut le répéter

Joie de cœur, éclat de regard
Vertige de hanche
ou main tremblante
sur le nacre de l’épiderme.
Rivière de cheveux
sur buste insolent
ou démarche de femme
qui sait qu’on la regarde.
Je frémis de vivre quand elle est là
et je m’oublie dans ses absences.
J’aime à la voir regarder mes certitudes
et je meurs, lentement,
quand elle oublie ma présence

Orgueil, quand tu nous tiens !

J’ai perdu des êtres pour qui je pouvais sacrifier toute ma tranquillité, j’ai vu s’évanouir des présences qui comptaient plus que l’air que je respire et j’ai compris que le plus bel ennemi est celui qui habite l’idée que nous nous faisons de nous mêmes. C’est une entité qui naît sous les applaudissements d’une mère ou d’un père qui pensent que leur fils est un spécimen unique et rare. Elle se développe à l’abri des erreurs qu’on n’a jamais cherché à réparer et s’installe comme une identité originelle. Moïse et Jésus la classe comme un péché capital et pourtant, combien sont-ils ceux qui s’acharnent à la faire disparaître ?
L’orgueil, cet ennemi de la conscience humaine oblige ceux et celles qu’il habite à ignorer le remord ou le regret. Il efface du vocabulaire l’expression-remède « Je m’excuse » et cultive sur ce qui reste d’humilité, cette fierté de soi qui fait voir les autres comme des bestioles. Quand l’orgueil devient, pour nous, cette armure qui nous protège des autres, l’arrogance devient une attitude si normale que nous pensons être né ainsi. Nous refusons d’être critiqué, nous excluons de notre univers tous ceux qui ne gardent pas le silence devant notre infirmité première. Du narcissique pervers à l’aveugle qui refuse son handicap, nous balançons entre l’aumône d’une considération même légère et la reconnaissance qu’utilisent les flatteurs pour nous endormir. Nous nous accrochons au moindre compliment et nous fuyons le regard sincère qui ne sait pas mentir.
L’orgueil, toujours lui, nous fait croire que nous sommes incapables de commettre des erreurs au point qu’aucune odeur d’humilité ne transpire de notre allure, faussement, fière.
Ah, l’humilité ! Celle des gens simples qui construisent dans leur imaginaire, un monde fait de parcelles de bonheur et de brindilles de rire.
Quand devant sa famille qui se goinfre des mets qu’elle a passé des heures à préparer, la grand mère se contente d’un morceau de pain et d’un poivron qu’elle fait cuire sur le charbon, sa joie dépasse les plus vertigineuses fortunes et son sourire a l’éclat des demeures qui rendent jaloux le soleil. L’arrogance, pour cette âme reconnaissante, ne vaut pas la poussière qui étouffe sous ses chaussures. Fière, peut être mais non d’être ce qu’elle est pour les autres mais de ce qu’elle peut leur procurer et leur offrir. Son humilité, à la voir ainsi, heureuse et épanouie, donne la plus belle des gifles à ces torses gonflés d’air et de prétention.
Elle sait sans le savoir vraiment que le meilleur des bonheurs est celui que l’on ressent quand on donne au lieu de la joie singulière, quand on reçoit.
L’humilité est l’élégance même de ce qui en nous reste comme humanité. On s’excuse quand on se trompe et on pardonne quand on a été trompé, c’est ce qui donne à l’amour ce parfum qu’on ne peut ni acheter, ni inventer.


La religion est un outil de contrôle social. Plus les régimes sont sous pression, plus ils répriment la sexualité sous le voile de l’Islam.

Shereen el Feki, La Révolution du plaisir


Il est un devoir des plus ingrats et qui, comme il s’agit de son propre choix, il devient, ainsi, une responsabilité à assumer sans rien attendre en retour. On peut y mettre des rêves sans pour autant espérer les voir se réaliser.

une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
– Parlez-nous des Enfants.
Et il dit :
– Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous,
ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour
mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain,
que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière,
ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini,
et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole,
Il aime l’arc qui est stable.
Gibran Khalil Gibran
(extrait du recueil Le Prophète)

Ci-dessous, documents témoignages

Carnet de voyage

Paris 'Diaporama)

“Quand on veut écrire sur les femmes, il faut tremper sa plume dans l'arc-en-ciel et secouer, sur sa ligne, la poussière des ailes du papillon.”

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Respire !

De temps à autre, une de leurs erreurs, nous rappelle qu’il faut qu’ils se souviennent que l’arrogance réveille en nous le rebelle et fait bouillir, dans nos veines, le sang des ancêtres qui ont conquis l’Espagne et fait trembler le sud français. Ce sont nos grand pères qui, pieds nus, sont allés libérer l’Indochine. Il ne suffit pas d’apprendre des pages pour faire d’un homme un guerrier, il lui faut la colère des mères qui font sortir les canons, il lui faut la crainte du père quand il rapproche ses sourcils et regarde l’horizon refroidi par l’étranger insolent.

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