C'est libre que je suis meilleur

Si on parlait d’Art / Execrable Arrogance Absence

L'Art, comme une discipline obligatoire, une nécessité absolue !

Si on parlait d’Art

Derrière son micro, elle trembla un instant le temps de se rappeler de quoi elle devra parler. L’assemblée disparate, devant elle, semblait la fixer avec insistance. Elle se débrouilla pour chasser le stress en relevant une mèche avec ce geste qu’ont les femmes pour rappeler leur féminité. Des regards s’écarquillèrent et des paupières se baissèrent; un peu comme pour mémoriser le geste dans cette partie du cerveau qui contrôlait l’instinct libidinal. Elle savait l’impact de sa présence tant par ce naturel avec lequel elle était femme que par cet apprentissage, légèrement sournois, de l’art d’être femme.

« A quoi sert l’art ? », pensa-t-elle en se rappelant la discussion quelle avait eue avec lui, la veille. Au lieu du discours traditionnel auquel elle avait pensé, il lui avait suggéré de parler de l’art comme d’une discipline obligatoire, une nécessité sociale. Elle se remémora sa phrase, simple et complète quand il lui apprit que « l’art était pour la société, ce que l’âme est pour le corps ». Je me dois de parler des bienfaits d’une éducation esthétique donnée très tôt aux enfants, se dit-elle. Les rues propres et le civisme bien ancré ne sont-ils pas le fruit de l’apprentissage du beau ? L’absence des matières d’éveil, comme le dessin, la musique ou la danse est bien le premier responsable de cette indigence culturelle.

Quand on regarde l’état de notre société, ne sommes-nous pas en droit de nous demander pourquoi sont-ils rares ceux qui embellissent leur seuil avec des pots de fleurs ou des arbres ? D’où nous vient cette tendance au laisser aller ? À cette conviction que ce sont toujours les autres qui sont responsables de l’insalubrité, du manque de propreté et d’hygiène ?

Comme les maths ou l’histoire ou la biologie, l’éducation esthétique est cet apprentissage à la base de l’esprit civique et responsable. Quand les responsables installent des bancs publics dans les jardins, se rendent-ils compte que sans éducation, à la fois civique et esthétique, ces espaces sont livrés au vandalisme qui, quand l’instruction vient à faire défaut, est ce qui reste du comportement animal quand l’esprit n’a pas été nourri ?

Ego insatiable

Ne se rendent-ils pas que leur nombril n’intéresse personne ?
A nous rabattre les oreilles sur ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils auraient du faire, à part, l’action de soutenir un vieux qui tombe ou sécher les larmes de l’enfant qui pleure, que nous importe que dans leur vie qu’il y ait la chance d’avoir été là ou d’avoir profité de l’aubaine qu’ils ont su saisir, que nous apporte leur triste vie qu’ils veulent éclairer avec des feux d’artifice sans occasion. Mon émoi s’étouffe à les voir crier tout haut qu’ils sont là. Combien de vies gisent sur l’asphalte chaud, combien de morts sans adresse, combien d’enfants plongés dans l’oubli, combien de prénoms jamais prononcés exactes, combien de femmes souffrent dans leur solitude misérable, combien de corps passent invisibles dans le bruit des rues ? Personne ne les voit, personne ne les regarde et pourtant, dans chaque corps qui se déplace, il y a des rêves, des douleurs et des joies sans pour cela faire tout pour être reconnus. Je me demande d’où nous vient ce besoin, presque intestinal, de voir les autres nous reconnaître. Pourquoi nous faut-il dépenser plus d’énergie pour attirer l’attention que pour les actes humbles que tout homme se doit d’accomplir ? Pourquoi battre des mains pour inciter les gens à vous applaudir ?

Dans la solitude que j’ai choisi pour exil, je suis bien sans les autres et je suis bien aussi avec eux. Le regard que l’on me jette parfois me gène quand j’y vois des éclairs d’admiration. Je n’ai aucun honneur à être ce que je suis et superflus, voir indécents, les éloges que l’on me donne pour avoir été.

L’humilité est un destin que l’on retrouve dans le contact de la plante des pieds avec la poussière du jour. Ne pas la sentir, ne pas la vouloir c’est, un peu, prétendre posséder des odeurs divines que les autres n’ont pas. Restons simples dans nos sorties car la dignité est un droit que se partage tous ceux qui ont choisi de vivre ensemble !

Absence

Belle comme le vertige d’une hanche et si insolente dans sa manière de marcher sur le trottoir qui supporte le bruit de ses pas, qu’elle défiait le regard comme une insulte méritée et pourtant, derrière elle, les voix se paralysent et les regards se figent. Sa croupe dansait dans l’imaginaire des ombres qui sirotaient le thé à la fleur d’oranger.
La voix déchirée qui sortait de derrière le comptoir chantait la souffrance du cœur qui la perdait doucement. Elle connaissait beaucoup d’hommes mais aucun ne faisait trembler sa prestance au point de trébucher sous la chaleur du baiser maladroit. Ses cheveux noirs, caressés par le vent, couvraient l’arrondi des épaules et semblaient orienter l’envie vers le creux de son dos où chavire le plaisir.
Elle semblait perdue dans l’univers invisible des pensées sereines mais au fond de son esprit, une image vacillait entre l’oubli et la souffrance. Elle ne comprenait point cette douleur à peine présente quand elle retrouve son prénom, au coin d’une phrase qu’il avait dite, au fond d’une scène qu’il lui avait dessinée, entre la caresse légère et le baiser tremblant.
Son corps frémit quand, fermant les yeux, elle se plait à revivre, la chaleur qu’il lui communiquait. Elle s’était offerte à ses audaces qui, sitôt consommées, devenaient siennes.
Avant de le connaitre, elle ignorait les langueurs sensuelles de sa féminité et c’est lui qui a su diriger le regard sur ses courbes qu’elles trouvaient communes et, doucement, le désir de l’écouter la décrire, torture son erreur de n’avoir pas su le garder pour elle, comme l’unique spectateur de sa beauté qui s’effrite. Maintenant qu’il n’est plus là pour la voir devenir belle, elle pense au suicide de ses charmes. A-t-elle vieilli tout d’un coup pour craindre à ce point de ne plus être femme, de ne plus être désirable.
La beauté du verbe qu’il utilisait pour flatter ses rondeurs, la finesse des mots qu’il savait lui choisir et la flamme brûlante qui, dans son regard, s’allumait quand le désir le terrassait, était pour elle, l’univers de ces femmes qui belles, sans le savoir, semaient le plaisir autour d’elle.
Au fond de ce corps qu’elle promenait pour plaire, le vide s’installait et elle se sentait malheureuse au milieu des compliments que la vulgarité de la rue jetait derrière elle.
De femme adulée, aimée et désirée, elle devenait la chose que les mains voulaient prendre comme, au milieu des cris d’un marché, une marchandise bonne à être consommée sur l’autel des friandises périssables.

... Merci !

Exécrable arrogance

Faut-il se poser la question si ce « mec » a raison de dire que « sa » religion lui interdit de… regarder une femme, encore moins lui serrer la main ? Une sorte d’ascétisme hypocrite quand rien dans l’Islam n’autorise cette tendance bestiale à croire qu’il suffit d’être en présence d’une femme pour que la libido prenne le dessus sur la raison. Cela me rappelle la réponse donnée par le frère du fondateur des « frères musulmans » à qui on a demandé si une femme peut conduire la prière collective. Il commença par définir ce qu’est l’imamat et qui peut faire l’imam. Pour une prière collective, on choisit celui ou celle qui a apprit le plus de sourates du Coran, rappela-t-il. Quand la journaliste s’offusqua en rappelant que des hommes derrière une femme, il leur sera difficile de se concentrer. Jamel Al Benna répondit: « On est dans une mosquée ou dans un cabaret ? »
Ce qui motive cette phobie des femmes, pour la plupart de nos coqs écervelés est cette peur de perdre le contrôle devant une femme et, cette « peur » affichée comme une distinction de virilité est une insulte aux fondements de la vie en société et, également, un signe de bestialité dont il faut avoir honte au lieu de s’enorgueillir.

Ce qui chagrine l’esprit humain dans cette vraie fausse histoire
est l’image de la religion véhiculée par des individus qui se complaisent dans leur ignorance.

Heureusement que tu es Là, Nourr Edine ! Pour nous apprendre cela et nous en faire prendre conscience ! Tu es vraiment un Chevalier de Lumière. Je suis fier d’être ton Ami ! Bien sur Toi et les Tiens.

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