C'est libre que je suis meilleur

Il y a le mot et le travail / Identité / Devinez de qui je parle / Aimer, c’est aussi exiger

"La féminité est comme un poème .. Cela ne s'arrête pas à ce que vous voyez, Mais à ce qui vous laisse imaginer .." Alda MERINI

Carnets de voyage - Camping car

Il y a le mot et le travail

Il n’y a rien
qui soit interdit
au mot qui dévoile,
il n’y a pas de limites
que la pensée ne peut enjamber,
Il n’y a aucune honte
à se regarder et constater
qu’il reste beaucoup à faire.
C’est la loi naturelle
qui veut que l’on doit marcher
même blessé, même à terre.
Quand je regarde la rue,
il y a toujours quelque chose à faire
la beauté ne se contente pas d’être
et c’est parce qu’elle est imparfaite
que le travail quotidien lui ajoute
ce qui manque à sa soif d’être.
Regardez la rose et ses couleurs
Regardez l’insecte et ses mystères
Regardez le ciel et ses nuances
le jour et toutes ses lumières,
la nuit, sa paix et son silence,
Tout est dans l’audace d’éblouir,
c’est là que se cache le créateur
Prier n’ajoute rien à sa grandeur.
Tout est dans le quotidien du labeur
dans la sueur qui donne à notre vie
le sens qui s’ajoute au devoir.
Une brindille dans son insignifiance
renferme encore l’algèbre de l’être
qui, sur son ordre accomplit l’acte
dont l’absence heurte les équilibres
du spectacle qui nous submerge.
Il y a des hommes et des femmes,
il y a des rôles et des présences…
C’est le travail, en fin de compte,
qui détermine leur raison d’être,
loin des apparences trompeuses,
des discours, odeur de mensonge
et qui ne veulent, vraiment, rien dire..

Solveig Lonseth

« Photographier, c’est une manière de capturer la lumière »

Art Photo

Le lagon bleu - Moulay Bouselham

Aimer, c’est aussi exiger…

Il y a deux manières d’aimer son pays:

  1. – soit qu’on l’encense à profusion sans tenir compte de ses retards, ses imperfections et ses maux. Nombreux sont ceux qui, ce faisant, croient lui rendre service en détournant les yeux pour ne voir que ses beaux paysages, ses belles plages et ses belles femmes. En ménageant sa réputation, on croit alors le guérir en lui évitant d’être mis à l’index et c’est archi-faux !
  2. – soit que l’on se montre inflexible dès lors qu’on constate une faille ou un dysfonctionnement. C’est la première moitié de ce qu’on appelle le patriotisme, la seconde moitié étant de le défendre quand il est agressé ! Dénoncer ceux qui participent à le rendre injuste ou ceux qui s’en désolidarise dès qu’il s’agit d’aider à son développement, devient un devoir. Attirer l’attention sur ce qui ne va pas, c’est aussi l’expression de ce besoin vital et citoyen de le voir meilleur.

Confondre la bataille du développement et du progrès et celle qui consiste à nettoyer la devanture sans améliorer ce qu’il y a derrière, ce n’est pas lui rendre service. Comme notre solidarité ne sera jamais complète et entière tant qu’un seul de nos concitoyen vit encore dans la pauvreté, il y va de même pour l’image du pays. Il nous faut, constamment, quotidiennement, se demander ce qui ne va pas et le dire, le crier car somnoler l’instant d’un éclair et la vermine infiltre le tissu social pour le gangrener. Je préfère qu’on dise de moi que je ne suis pas encore suffisamment instruit pour me pousser à étudier que de me faire l’éloge du parfait citoyen, instruit et cultivé qui me pousserait dans les bras de la paresse et la vanité.
Nous sommes tous indispensables à ce pays, du plus petit au plus grand, du plus faible au plus fort, du plus pauvre au plus riche et l’intelligence est bien de lutter pour établir les équilibres entre ces petits et grands, ces faibles et forts et ces riches et pauvres. Comment ? Sûrement pas en nous contentons de ce qu’il y a mais bien de se battre pour devenir meilleur !
Appelez cela comme vous voulez, moi j’appelle cela l’amour du pays. Un peu comme, aimer ses enfants ne veut pas dire qu’on doit trouver des excuses à leurs bêtises mais corriger leurs erreurs et le leur dire.

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Quand je regarde la rue,

Kasba Tadla (Photo X)

Identité

Quelle est cette odeur
qui me rappelle le vendredi ?
ce geste que dessine ma mère,
sur la vapeur du grain qui enfle,
cette alchimie qui colore,
avec des airs de fête,
tous les plaisirs de mon enfance.
une blessure quand je tombe,
un jouet que je terrorise
qui meurt entre mes mains…

Bizarre comme cette identité
qui s’écrit avec des grains de blé !

Qui, mieux que moi,
peut décrire les couleurs
qui s’écrivent dans le ciel
et dessinent, au vent,
toute la chaleur de mon héritage ?
le fils de personne
n’est point orphelin sur la terre
qui l’accueille avec tendresse.

Ramper pour survivre.

Devinez de qui je parle !

Ils ont troqué leur costume
contre l’uniforme des condamnés à la servitude.
Devenus des chiens de faïence
à la porte du grand palais,
ils ne savent plus aboyer
et dans le râle qui leur reste,
ils chantent la gloire de leurs maîtres.
Vous les voyez parler comme des hommes
mais dans leur démarche,
on perçoit le poids de l’esclavage
qu’ils ont choisi pour être.
Ils hurlent à qui veut les entendre
que le ciel est clément
dès lors qu’on courbe l’échine.
Ils ont échangé le verbe libre
contre le discours fabriqué
qu’ils vont chercher chaque soir
parmi les miettes qu’ils ramassent
en souriant.
Alignés comme des potences,
ils gardent la forteresse du mensonge
et quand le soleil se couchent,
ils rampent pour disparaître de l’horizon
de ceux qui tirent les ficelles.
Je ne sais d’où leur vient cette sagacité
à lécher les cuillères d’argent
de ceux qu’ils défendent
et quand on leur montre
le chemin des ancêtres fiers,
ils racontent des contes
où le maître est indispensable.
Ils ont perdu jusqu’au sens
qu’on donne à la dignité
et font semblant de ne pas comprendre
pourquoi certains préfèrent mourir debout
que de ramper pour survivre.
Bien sûr,
ils amassent des fortunes
et se construisent des demeures indécentes
mais à quoi sert la fortune
quand elle ne sent ni la sueur ni le labeur ?
A quoi sert de vivre en faisant semblant
d’être important sans l’être ?

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