C'est libre que je suis meilleur

Désamour / Névroses / Pensées légères / Natures / Ma solitude / Que dire ?

Ce n'est pas pour rien que l'amour, au pluriel, ne peut être que féminin.

Désamour

Oui, je sais, de plus en plus,
qu’il y a, en moi, tant de lumière,
tant de parfums et de rêves
qu’il suffit de m’écouter parler
pour que le soir devienne l’océan
où les corps peuvent voguer
jusqu’aux frontières du réel.
Je sais qu’à force de marcher
entre les écorchures et les blessures,
le regard perd la finesse et la rigueur
qui font de l’être, un calice vierge
mais le verbe que j’utilise,
si tu écoutes le cœur solitaire
qui en tisse les contours,
l’ivresse intense qu’il procure
s’exhale comme un subtil parfum,
l’antidote aux viles prétentions…
Fine liqueur qui se distille
entre l’ombre du baiser fou
et la certitude des promesses
que l’on sait pouvoir tenir.
Quand, derrière moi, je te laisse
le meilleur de ce qui peut se dire,
prends le temps de découvrir,
sous chaque mot, chaque virgule,
tout l’amour qu’ils peuvent contenir.
Avant de jaillir des profondeurs
la lave brûle et nettoie le souffle
avec lequel je te fabrique le baiser
et si, doucement, tu te laisses aller
jusqu’à oublier le drap et l’oreiller,
c’est grâce aux mots que grâce à toi
j’ai su, pour toi, sans peine, inventer !
Oublie les fleurs artificielles qui,
incapables de mourir, n’auront jamais
la magie d’être belles avant de se faner.
Fugace bonheur et joie éphémère
ce n’est pas pour rien que l’amour
au pluriel ne peut être que féminin.

Il est des mots qu’il ne faut pas prononcer, des scènes à ne pas décrire car l’autocensure a fini par s’installer à cette lucarne qui donne sur la rue. Tout devient interdit, des hommes et des femmes, à bon ou mauvais escient, ont décidé d’ouvrir les portes du ciel pour que Dieu devienne témoin de nos envies. La foi se métamorphose en inquisition et le regard tremble et hésite. On se cache pour vivre ce à quoi tout le monde pense…
Il nous faudra beaucoup et pendant longtemps pour que l’on comprenne que finalement, chacun, sa coupe ne sera pleine que de ce qu’il a pu y mettre…

Pensées légères

L’horizon que j’ai voulu clair,
L’affreuse prière, chante BREL.
Déjà, ton départ, une douleur
cette prière vaine
contre le temps qui refuse
à accélérer le jour du retour attendu.
Devant l’horizon fermé par ton absence,
les mots deviennent lourds
et les pensées légères.
Je ne sais ce qui, en moi,
retient la joie de te retrouver,
fraîche comme une fleur
qui danse avec le vent.
Je ne sais ce que tu me fais
pour renaître à la vie
quand tes mots viennent caresser ma peine,
celle à ne pouvoir plus
supporter la solitude.
Comme un rayon de lune
qui vient taquiner le flanc
du lac qui sommeille devant moi,
comme cette brise légère
que tes regards réveille chaque matin,
Je me surprends à espérer ta présence
dont la chaleur fait frissonner
la peur de te perdre.
Comme aujourd’hui,
comme maintenant,
j’ai besoin d’imaginer ton épiderme
comme un tapis de soie
que le voyageur de Tachkent,
étale sur mes rêves insensés.
L’envie de suivre la courbe
qui va de l’aisselle
à la hanche rebelle,
le plaisir de laisser aller mes doigts
sur les flots de ta crinière…
Des désirs transparents,
des désirs simples
qui donnent à mes lèvres
le parfum de ta peau.
Ivresse de la douceur
que je veux à ton corps
comme un vœu profond
pour les soirs de mes jours.
Finesse des courbes
qui troublent le regard
quand tu bouges,
quand tu marches…
Sublime démarche qui donne
à mon cœur le rythme de l’Amour.
Désir aveugle, désir insensé,
ce besoin de nouer,
à ta cheville fragile,
la fine chaîne d’or qui te rappellera
ma flamme et mon besoin de te voir.
Quand le soir viendra m’offrir,
dans l’ombre des étoiles
qui dansent à notre rencontre,
ton corps à peine découvert
dans sa nudité diaphane,
je verrai l’ange du paradis,
étendu et serein,
sourire au baiser
qui réveille la soif des sens,
oubliés par habitude
et ignorés par lassitude.
Mes lèvres dessineront sur ton corps
les chemins qui mènent
aux jouissances égoïstes.
J’irai boire ton désir d’être,
simplement femme,
dans les douces vallées
que tu caches au regard.
Je m’attarderai sur le bourgeon
qui fait frémir l’intimité vierge
que tu n’as jamais accordé aux baisers,
ma main viendra taquiner le repos
qui se niche au creux
de ta croupe divine
quand tu cambres le dos
comme une amante qui n’attend plus rien.
Je passerai des heures à te raconter
le plaisir que tes rondeurs inspirent
et sur tes paupières qui se ferment
sur le plaisir d’être ainsi désirée,
j’écrirai mes aveux
quant à l’amour coupable
qui mine mes pensées
et trouble ma conscience.
Je ne sais si, le soir,
quand vient le sommeil,
mon nom s’inscrit-il comme le tien,
flamboyant comme un feu d’artifice infini
sur l’écran noir de ton sommeil.
Je songe, parfois,
qu’il est plus juste de croire
que l’Amour est un fruit
qu’on déguste à deux.
l’intensité d’une caresse dépend
des deux épidermes qui se cherchent,
se trouvent et se confondent
jusqu’à oublier à qui ils appartiennent.
Un peu à la manière du « toi »
quand il prend le pas sur le « moi »
pour n’être plus que « nous » !
Voilà où je me suis laissé entraîner
en attendant que revienne le soleil
à cette nuit qui m’entoure.
La solitude de mes rêveries
m’empêche de regagner le refuge
où tes pensées m’accueillent
quand je sais que tu es là,
pour moi, belle et disponible.

Que dire

Que dire à la fine cheville
qui terrorise le regard
quand la jambe rythme
les respirations sur le trottoir ?
Que dire aux yeux brillants
quand ils figent la raison
paralysée par tant d’intelligence ?
Le cœur, lui s’assoupit
pour s’entendre aimer
sans trop poser de questions.
Que dire à la flamme qu’elle réveille
quand l’odeur de son corps
suscite l’ivresse des parfums
qui s’échappent du paradis ?
Que dire quand elle tourne le dos
aux compliments inventés pour elle
sur le vertige de ses hanches généreuses ?

Je meurs dans le silence de son indifférence

Mourir pour elle ou vivre sans elle
une douce torture qui remue l’existence
de ce qui reste comme patience
à ce corps incomplet qui attend
qu’elle veuille voir ce qu’il devient
quand le vide remplace son absence.

Que dire à ceux qui ne savent rien
de ce que deviennent le jour et la nuit
quand aimer devient cette douce habitude
que rien n’ébranle, que rien n’égale ?
Que dire quand le pas devient lourd
sur le chemin des lieux qu’elle déserte ?
Que dire à l’ami qui insiste à me vouloir
l’oubli comme remède d’une maladie
qui habite les pages de ma mémoire ?

Que dire quand on ne sait plus
si le soleil est là, quand elle est ailleurs ?

Depuis, qu’elle n’est plus là,
ma lune est devenue plus terne
qu’une promesse impossible à tenir.
En attendant le miracle qui ne va pas venir
je ne sais ce que je dois dire et comment le dire
quand ma langue hésite et mon cœur tremble
quand le temps s’arrête et l’oiseau se fige
Quand elle revient, le sourire comme un éclat
la poitrine comme un écrin pour le rêve
et sa silhouette, une promesse de volupté !

Que dois-je dire pour la retenir ?
volute insaisissable et parfum subtil
rêve incontrôlable à l’ombre de ses cils,
Déesse de beauté au milieu des destins médiocres

Ne rien dire et garder le silence
comme une prière d’encens oriental
comme l’air propre qui devient souffle
dans la chaleur des baisers ardents
quand ses lèvres se mouillent pour le plaisir.

Cher ami, ton poème enflamme mon esprit et me fait revivre des souvenirs lointains dans les plis de mon esprit jadis enterrés et oubliés. Ta plume est si fine, expressive et parlante

Zakariya Amal

Véronique Madi: Y a-t-il véritablement, trahison en amour ? Sommes-nous en capacité de répondre à l’amour intense d’un poète qui met la barre tellement haut que l’on se demande si l’on est traître de ne pas l’égaler si l’on vit l’amour de façon paisible ? Il y a l’amour et il y a aimer et ce n’est pas tout à fait la même chose. Il y a l’amour et les preuves d’amour. Vaste débat.
Nourr Edine:  Égaler ? Il s’agit juste d’aimer, ce n’est pas une course, il s’agit juste de Vivre !
Véronique Madi Nourr Edine j’évoquais l’amoureux transi, celui qui détient l’amour intense, met la barre très haut au détriment de l’autre qui aime mais n’est pas dans le torrent d’amour qui emporte tout dès l’instant où l’on reproche l’autre de ne pas suivre. Je fais bien la distinction entre l’amour et aimer. À bien y regarder, ce n’est pas tout à fait la même chose. L’amour, un volcan, Aimer, c’est construire une relation de complicité, de bienveillance et d’égalité. L’amoureux transi met la barre très haut mais ne construit pas ce quotidien qui fera la réussite de la relation. Difficile de me faire comprendre. Je sors d’une relation avec mon poète disparu. Le deuil et son inhumation il y a deux jours, m’imposent de ne pas aller plus loin dans mes explications. Désolée. J’y reviendrai un jour prochain. Merci à toi de…

Névroses

« On aura une maison, avec des tas de fenêtres et presque pas de murs et il fera bon y être… » chante le grand Brel. Il y croyait, lui, à l’amour, à ce don de soi, sans retenues et sans limites.. Combien de personnes ignorent ce que c’est et le considèrent même comme une faiblesse. Pour eux, cela se réduit à la jouissance sexuelle. Un bon plat, une belle voiture, de beaux fringues au point de ne pas voir les particularités d’un engagement, envers une seule personne et à jamais. De la pure folie quand on sait que l’on peut multiplier les rencontres et faire la fête, tous les jours, sans s’enchaîner avec des valeurs qui ne veulent rien dire. Fidélité, altruisme, loyauté et sincérité n’existent, pour eux, que dans les romans à l’eau de rose.
L’amour, alors, au lieu de durer toute une vie, se réduit à l’instant de la rencontre. On se plait, on consomme et le tour est joué. Comme une liqueur enivrante, un plat délicieux, l’acte sexuel est, pareillement, ponctuel et sans conséquences.
Pour les uns c’est un atavisme qui n’a pour d’autre fonction que la reproduction, pour d’autres, c’est la rémanence de ce cerveau primitif quand l’acte était bestial, violent et très souvent accidentel. Des phéromones qui indiquent la disponibilité de la femelle et signifient son acceptation à être « consommée ».
Quand la conscience s’est construite et la raison installée, ces personnes ont gardé le primitif intact et toute l’ingéniosité dont ils font preuve, est au service de leur ego. Au fond des ténèbres dans lesquelles ils se sont enfermés, ils s’imaginent le centre du monde. Tout tourne autour d’eux et pour eux. Chez l’homme, cela aboutit à la réputation d’homme à femmes. La gente féminine n’existe que pour eux et à l’horizontal. Macho, play boy, Don juan.. au lieu de rester des comportements qui frisent la névrose, chez eux, ce sont des qualités premières pour être un homme. Chez la femme, quand la société est fermée et enfermée dans des traditions immuables, cela donne des femmes qui, n’ayant pas vécu leur enfance, ont, semble-t-il, une revanche à prendre sur la famille, la société et bien sûr, les hommes. La grande intelligence dont la nature les a dotée, comme pour les hommes, est au service d’un nombrilisme, plus discret mais combien dévorant. Elles veulent bien croire à l’amour mais cela exigerait d’elles qu’elles se transforment, qu’elles oublient les affres d’une mère maladivement exigeante ou d’un père autoritaire. Elles préfèrent alors « jouer » le jeu et s’arment pour devenir à la fois sournoises et intrigantes. L’époux devient à la fois la mère méfiante et le père fouettard.
Pour se délecter de la magie de l’amour, il faut avoir effectué tout un travail sur soi, sur ses démons jusqu’à revenir à l’état vierge de la naissance ensuite combler les lacunes, arrondir les aspérités et se redécouvrir. L’amour est incapable de se greffer sur une âme rongée par la haine ou le refus des autres. Il exige, pour germer, pousser et s’épanouir, du soleil, de l’air et de l’eau. Quand le regard de la femme devient lumière, la présence de l’homme est tendre chaleur. Le nombrilisme, ou ce qui en reste, n’est qu’un souvenir que, de temps à autre, à l’occasion d’un anniversaire, on aime à revivre, l’instant d’un dîner ou le moment d’une randonnée.
Ceux qui pensent que l’amour est un vœu pieu n’ont aucune confiance dans la nature humaine. Ils en parlent non en connaissance de cause, ils n’ont jamais aimé mais par peur de perdre l’occasion de se confirmer à eux mêmes. En ruminant leur médiocre passé, ils ont l’impression d’avoir un but à atteindre. Le seul but qui compte c’est eux-mêmes ! Leur névrose devient leur seconde nature et les empêche de s’extirper de l’enveloppe qu’ils ont été forcé de porter sous le regard assassin d’une mère ou d’un père, eux-mêmes prisonniers de leurs enfance.
Pour aimer, il faut grandir. Pour grandir, il faut couper l’invisible cordon ombilical comme on fait éclater le maillon des chaînes d’un esclavage hérité. Il faut sortir de sa peau, tester ses limites et surtout se tromper car, chez nos parents, le droit à l’erreur est interdit !

Fayçal Guedira Très belles réflexions que je suis tenté de partager avec quelques personnes.

Natures

Je regarde le ciel, si noir,
sombre obscurité d’une nuit
que les étoiles ont désertée,
j’observe la chaleur du jour
où l’air devient poussière,
Le cœur, dur comme une pierre
transforme la fraîcheur des larmes
en volutes de vapeurs incertaines,
les mots que je pensais apprivoisés
laissent sur ma langue des écorchures
que le sang refuse de parcourir.
Comme le pauvre agriculteur qui,
à la récolte, découvre, avec stupeur,
que les graines semées étaient stériles.
Sur l’argile ingrate pointent encore
des brindilles sèches, sans vie…
Il n’y a pas de pire douleur,
que de découvrir, sur les êtres,
qu’on a été trompé pour ce que
le cœur aime à offrir gratuitement.
Tu interviens, « par devoir » disent-ils
et s’ils agissent pour te soutenir
c’est une faveur qu’ils t’accordent
murmurent-ils, avec arrogance.

Abdlilah Jorio : Baudelairien jusqu’à la pointe de l’émotion, personne ne saura écrire l accalmie mieux que toi même au cœur de la tourmente, toujours cette maîtrise et course de longue haleine

Ma solitude,

Quel bel refuge !
j’y regarde ma misère dans les yeux
et j’y vois celle des autres.
Je feuillette le livre du temps
j’y découvre les couleurs de ma bêtise.
j’aurai dû ne point retenir
que le mal corrompt les âmes
et les cœurs qu’il habite
L’apprivoiser pour m’en servir et m’éviter
le ravage des égoïsmes.
mentir,
duper
ou manipuler,
faire semblant et profiter
de la volupté que je sais dessiner.
Quelle voix sourde m’en a détourné ?
Quel irréel but poursuivais-je
pour,
qu’aujourd’hui,
je me retrouve
à mendier ma propre survie.
Est-ce à cause de moi
que je suis devenu petit
ou grâce à moi,
les autres ont grandi ?
Que m’importe leur gloire empruntée
quand, en moi, bouillonne
des trésors de sincérité ?
Ils sont devenus adultes
je suis resté enfant,
ils gagnent en douleur
ce qui,
en moi,
est un printemps perpétuel.
Leur gloire,
c’est moi qui la voit
s’ils pensent pouvoir la garder
c’est ignorer que
c’est de moi
qu’ils tiennent le courage de la mériter.
Je meurs pauvre,
peut être mais,
en dehors de leur portefeuille
ils n’ont rien de ce que j’ai en moi.
Ce sont mes joies internes
qui mettent de l’ivresse fraiche
dans la musique de mes mots.
ils ont appris, en m’écoutant
ils ont grandi, en me regardant
ils ont changé mais,
comme le roc dur
qui résiste à l’usure du temps
je laisse, propre, l’image
de ceux qui ont vécu fiers et debout.
L’authenticité est un effort
qu’il faut entretenir
pour garder en nous le meilleur
de ce que nos parents ont découvert.
Ce que j’ai inventé un jour
je peux le refaire en mieux, ailleurs !

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