C'est libre que je suis meilleur

Échappée / Provisoirement vôtre / Elle était là, la femme / Ok, parlons-en / Bizarre / Même pas belle / Soif des mots / Retrouvailles /

Emmenez-moi au pays des merveilles...
les mots quand ils sont nourriture d’un génie qui, chez certains, se contente de faire la sieste, attendant que quelqu’un vienne le réveiller. Les mots pour se taire et laisser la pensée matérialiser l’espoir d’un monde nouveau, un monde beau jusque dans le bourdonnement du caniveau. Des mots pour sacrifier le vulgaire ou l’obscène sur l’autel du vivre ensemble, enfin, des mots pour taquiner les cœurs qui ne demandent qu’à être taquinés, bouleversés jusqu’à cette folle sensation, inexplicable qu’est vivre !
Alors, avec des mots, colorez vos rêves pour que vos réveils soient le début d’une journée écrite aux couleurs de l’arc en ciel !
Belaid Belhaoui

Provisoirement vôtre

Quand on ne peut pas construire des hôpitaux, on achète un hôpital mobile qui passe de village en village. Quand on ne peut pas combattre la misère, on distribue des paniers de provisions. Quand on ne peut pas appliquer les lois, on invente des solutions pour prévenir l’encombrement des prisons… En politique, on appelle cela du « bricolage » et, le bricolage, c’est l’art de la débrouille. Cela ne demande pas d’études poussées ou de théories compliquées, il suffit d’utiliser les moyens du bord. Les bidonvilles en sont l’illustration parfaite de ce génie qui chez les marocains leur permet de vivre dans le provisoire.
Nul besoin de ces institutions qui, ailleurs, font trembler les gouvernements et reculer les despotismes. Nul besoin d’élections quand, au bout de la démarche, on se retrouve avec des fanas du provisoire. Depuis l’indépendance, la santé, l’enseignement, le travail et tous les problèmes que posent toute nation dans le monde, le provisoire sert à remettre, à plus tard, ce qu’il fallait résoudre hier !
Regardez l’école ! Nous passons de réforme en réforme et plus d’un demi siècle après, nous en sommes à discuter comment, pourquoi et quand faut-il bâtir cette école ! Chaque gouvernement qui arrive découvre que celui qui l’a précédé n’a rien fait, alors en attendant, utilisons le provisoire…
C’est même devenue une mentalité, une manière de parer à ce qui peut nous couter cher et se contenter de ce qui reste et restera provisoire. C’est, aussi, une manière, pour chaque formation arrivée au pouvoir, de se soustraire à ce devoir de responsabilité et, nous les voyons, faire du provisoire en attendant les prochaines élections. Aucun n’ose car il y va de sa carrière. Alors, on longe les murs, on se fait le plus discret possible jusqu’à la fin de son mandat.
A ce point de cette réflexion, nous pouvons même avouer, sans risque de se tromper que même nos gouvernements ne sont que provisoires.

Le provisoire n’est-il pas ce qui remplace le définitif en attendant des jours meilleurs ?

S'habituer au beau est une nécessité, une obligation... Remède contre la médiocrité et l'esprit étroit quand on se rend compte de notre insignifiante présence au milieu des miracles qui nous entourent. Écouter et regarder simplement !

De ces textes que mon beau pays m’inspire quand certains cultivent le germe du doute sur son histoire, quand les uns ou les autres cherchent à lui maquiller le visage pour le rendre autre que ce qu’il ne peut qu’être…

Ok, parlons-en

On veut nous changer l’identité, dit l’ami, tout aussi féru de cette terre que la majorité, pour ne pas dire la totalité du peuple qui vit entre le détroit et le sable du Sahara.
Comment s’y prendront-ils ?
Il leur faudra dépecer les corps et gratter les parois des cœurs pour s’avouer vaincus quand ils arriveront au seuil de nos héritages et de nos traditions. Aussi loin que l’on peut monter dans l’Histoire, au début de chaque chapitre, à la fin de chaque page et même sous la poussière de la reliure, il y a la douceur des conversations et les senteurs qui racontent les univers des cuisines simples ou raffinées. Quand ils plongeront leurs doigts qui portent la marque des chapelets d’orient, dans la semoule brûlante qui transpire sous le poulet beldi, il oublieront jusqu’au murmure lointain de leurs maîtres. Ils voudront prendre le temps de se laisser aller au vertige du vêtement ample qui rafraîchit leurs ardeurs. Fils de soie entre fils de laine et l’élégance frappera leur ignorance du beau dans le métier à tisser et le geste grave d’El Hajja Fatima. A l’ombre de l’arganier, les chèvres joueront pour les émouvoir et si l’huile à l’arôme étonnant ne les détourne pas de leurs desseins, la fraîcheur de l’eau qui tombe de la falaise d’Ouzoud chassera ce qui leur reste comme conscience pour les endormir entre le murmure des ruisseaux et le chant, dans les arbres, des oiseaux.
Il leur faudra devenir plus subtil que le rire qui éclate sur la grande place de Jame3 Lefna, plus droit que Moha l’épicier qui chante Inezgane ou Brahim qui fait commerce dans l’huile vierge qui raconte Ouazzan ou Beni Mellal. Arriveront ils à faire oublier au cordonnier, les longues tirades du Malhoun quand il taquine, sous l’œil du prophète, la belle Fatma. Oseront ils, s’ils le peuvent, penser pouvoir égaler dans les limbes de nos mémoires, la déchirure qui s’entend de loin, quand le père dit non à l’amour qui ne survit qu’avec la bénédiction tracée à la plume taillée dans le roseau ?
Comment feront-ils pour nous séduire quand le dieu qu’il brandissent est taché de sang, nous, peuple habitué à la beauté du geste quand le prophète murmure à l’oreille d’Aïcha, tout l’amour qu’une alliance peut contenir ?
Mots HNE

Même pas belle

Quand le soleil l’éclaire
il faut aller derrière ses cils
pour imaginer son regard,
un peu coquin, juste commun.
Quand elle bouge, mal ou peu,
il faut faire l’effort d’ajouter
un peu de volupté à ses volumes
tant la démarche hésite,
maladroite comme prisonnière
de sa peur de ne pas plaire ou
comment éviter d’être vulgaire.
Pauvre d’elle quand on l’oublie
dans son indigence féminine,
quand rien, chez elle, n’éclate
comme un jet de lumière
qui trouble le masculin regard,
quand on devine le geste,
chez elle rare, qui séduit et…
attire le compliment suffisant
ou l’éloge qui donne un sens
à l’effort pour se lever, le matin.
Pauvre créature, née pour ne pas
vivre l’ivresse des désirs retenus,
les baisers, pour elle, préparés
ou l’étreinte qui ferait d’elle
l’étoile qui donne au ciel,
ce qui manque au silence
des complicités murmurées.
Pauvre d’elle quand elle meurt
avant de disparaitre de la rue
sans rien laisser, dans son sillage
de ces regards qui donnent
aux femmes la certitude d’exister.

Retrouvailles

Retrouvé le regard
qui raconte sa féminité,
la démarche qui réveille
le désir des formes
qui font sursauter
les corps avides
de plaisirs interdits.
Retrouvé le silence
des gémissements
quand ils se retiennent
pour mieux exprimer
la joie des contacts.
Retrouvé la présence
des volumes à conquérir
avec le prix des mots
inventés juste pour elle.
Elle, belle avant de partir
comme pour mieux
graver le souvenir
au fond de la mémoire.
Belle, quand elle revient
avec, entre les reins
tant de volupté à offrir
comme une fragile fleur
qui, à chaque printemps,
Change de parfum, de couleur
pour mieux exister ou séduire.
Elle, l’oeil coquin et bavard,
pour, à la fois, surveiller
l’impact et l’effet
qu’elle est capable de faire
et l’émotion que son retour
peut provoquer en marchant.
Silencieuse comme un cierge
qui attend pour éclairer
l’arrivée des intimités nocturnes
quand le soleil fatigué
s’en va préparer le matin.
Elle croise et décroise
ses belles jambes pleines
comme pour un discours
qu’elle a appris par coeur.
L’œil épris, déjà conquis
s’accroche aux lèvres
qui raconte en bougeant
le supplice de l’attente
quand l’esprit s’invente
l’aventure voluptueuse
qui se profile en bas de page.
Dieu qu’elle a manqué
a mes folles pérégrinations
quand pour me divertir
je pense souvent à elle !

Échappée

Heureusement que l’art est une thérapie qui fait fondre la médiocrité de ces esprits qui se gargarisent du peu de savoir qu’ils arrivent à posséder. Plonger dans l’imaginaire pour y puiser ce silence qui devient frontière et se laisser guider par cette folie de croire que l’on peut reproduire une ambiance… C’est le miracle de la pensée qui devient un guide qui fredonne aux doigts ce que l’esprit tente de recréer.
A partir de là, on ne vit plus, non vole au dessus des poussières où fleurissent les discours inutiles et les intentions scabreuses qui se maquillent à l’encre qui sert au mensonge pour faire illusion.
twain 2
Il faut aller au Musée d’Orsay, à Paris, et, dans le hall, une sculpture d’Auguste Clésinger  » la femme piquée par un serpent ». J’ai tourné autour pour saisir le travail de l’artiste et comme une lumière qui éclate au fond de mon esprit, la voix du guide audio m’apprend que c’est un moulage que Clésinger a fait sur le corps de sa compagne.

« Ce qui a vraiment un sens dans l’Art, c’est la joie.
Vous n’avez pas besoin de comprendre.
Ce que vous voyez vous rend heureux.
Tout est là ! »

pensa pour moi Brancusi.

Emmenez-moi au pays des merveilles…

Elle était là la femme…

« Ce qui sauve les femmes,
c’est que pour lire dans leur âme,
il faut regarder leurs yeux.« 
dit le poète mais quand,
sur le chemin de ses prunelles,
des collines frissonnantes,
des plaines tranquilles troublent vos pas,
on reste bouche bée ne sachant quoi dire,
quand elle vous fixe avec insistance,
le sourire en gage de désir.
Je ne vis d’abord que le flanc
qui attend la paume tremblante
puis les cheveux en bataille
et enfin les yeux qui parlent sans son, ni bruit,
comme un écran où s’écrit la joie dont elle est capable.
Dieu qu’elle est femme dans son assurance,
Dieu qu’elle est belle !
Toute en chaleur dans les volumes qu’elle propose
et avec cet air d’innocence
que seules les naïades peuvent élaborer
avec grâce, avec élégance.
Je sentis la fraîcheur d’un épiderme avide de caresses.
Ma main se brûla doucement sur le galbe de sa hanche
et tout en parlant futile, j’eus pourtant envie
des lèvres qui taquinait mon émoi.
je n’avais rien à lui dire si ce n’est le plaisir de,
toujours la revoir ou l’envie qu’elle cultive, en moi,
comme une promesse de volupté
qu’elle seule peut faire éclore.
Voilà, encore, comme une brûlure profonde,
quand elle vient, le cœur et le corps tremblent
de la revoir comme un plaisir irréel,
comme un rêve qu’elle habite,
comme une envie insatiable qui grandit…
Doucement je la quitte avec au fond de ma tête,
le bruit d’une louange que je lance à ses pieds
« merci d’être venue et merci d’être toi ».

Comme un oiseau qui tremble sous son duvet primitif, petit à petit, il prend de l'assurance et s'inscrit à l'école des expressions insouciantes mais déjà adultes...

Bizarre

Notre vision du beau quand, naturellement, il s’expose et, parfois dérange… Trop attirant jusqu’à friser le vulgaire. La « morale », sacrée censure vient trancher comme un couperet pour distinguer le tolérable du toléré. Dans le temps, il y a quelques années, la mode était aux corps minces comme un brin de spaghetti solitaire. Forme filiforme, minceur et finesse étaient la norme et les femmes « rondes », trop enveloppées pour les unes, obèses pour les autres semblaient se désigner par leur « goinfrerie’, leur incapacité à se retenir devant une pâtisserie ou un succulent repas. Le poids idéal était la frontière entre celles qui savent être et les autres.
Aujourd’hui, l’œil a changé d’exigence et, ce qui était repoussant, hier, est aujourd’hui, acheté au prix fort. Internet et son streaming sont venus bouleverser les conforts et des courants ont envahi les mentalités au point que les « postérieurs » occupent l’écran des smartphones et des ordinateurs. Des trucs et des astuces sont venus les développer, les moulant jusqu’à l’extrême, tant en les dégageant qu’on en exagérant le mouvement. Le déhanchement est devenu un art. Le bassin est devenu synonyme de volupté. Plus il est large et plus sa sensualité promet des conforts sexuels incommensurables.
Les hommes en rêvaient, les femmes en ont fait l’atout primordial comme l’échancrure, le décolleté ou les lèvres dessinées comme mouillées.

Soif de mots

Heureux celui pour lequel
le sourire d’un enfant
est plus éclatant que le soleil !
Les larmes d’une mère
sont des griffures
qui résistent au temps.
Il y a des femmes
dont la démarche
donne le vertige au regard !
L’amour,
quand il est bien consommé
donne de l’amitié au matin
et le soir, il se métamorphose
pour donner au sommeil
la douceur des prairies vierges.
Deux mains qui se rejoignent
écrivent, dans la lumière du soir,
des allégeances qui se prolongent
au delà des rêves
qu’on écrit ensemble.
Le baiser, le plus beau,
est celui qu’on dépose,
en silence,
sur les lèvres qui tremblent
en murmurant ton prénom !
D’où vient la beauté des mots
si ce n’est de la chaleur
qu’on y souffle, loin de la haine,
que d’autres peuvent y mettre ?
La liberté qu’on s’accorde
pour aimer l’autre n’a d’égale
que le pouvoir de le vouloir libre.
La fleur meurt d’ennui
quand aucun regard ne lui murmure
que c’est belle qu’elle est utile !
Il y a, des fois, où l’esprit s’inspire
du silence des êtres et des choses
pour décrire la volupté des mots simples
que tout le monde peut comprendre.
art

Frissons

Elle enferma sa fierté
dans le coin de son foulard,
vaincue, elle ferma les yeux,
rejeta la tête en arrière.
Elle sentit des mains, des lèvres
l’envahir en mer ardente,
une onde vertigineuse
jusqu’à oublier l’interdit.
Fier chevalier bravant le vent,
il galopait dans le même rêve
qu’il faisait, il y a vingt ans.
Un doux nuage defiant le soleil
et une fraîcheur montant du sol
lui racontaient les couleurs
des herbes folles et des rivières.
Il crut la revoir venir à lui
quand il allait à sa rencontre
Nous savions, tous les deux,
que l’ivresse des âmes
naissaient quand les coeurs
dans une déchirure profonde,
chantaient la joie ou la douleur
quand il arrivait, heureux
quand elle le quittait pour partir
balançant le désir entre les reins.
yeux

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