C'est libre que je suis meilleur

Etat de cœur / Try it ! / Flagrant délit d’amour / L’étreinte du matin

Il y a dans le terme "العشق", à la fois, le verbe aimer, avec un fort soupçon de sensualité, des volutes de rêve, des frissons de volupté et le verbe adorer comme si l'être pour lequel on éprouve ce penchant est assis près de Dieu

Remerciements

Mon étonnement est immense et si le bonheur et l’honneur de recevoir tant d’éloges de la part de ceux qui se retrouvent dans mes pérégrinations, sont incommensurables, je me retrouve, dans l’humilité que je tiens à me préserver, contraint de me surpasser pour ne point décevoir ou au moins garder le niveau à cette hauteur.
Nul ne peut contester la puissance de cette énergie que je puise désormais dans les commentaires mais je tiens à garder ce droit humain à l’erreur. L’infaillibilité des êtres est une chimère et si chacun de nous fait l’effort de l’atteindre, il n’en demeure pas moins qu’il me faudra garder à l’esprit, le risque de me tromper. L’honnêteté intellectuelle est et doit être à la base de tout travail de l’esprit, je demanderai, à tous mes amies et amis, de pardonner, d’avance, mes errances et mes dépassements quand le ressenti est plus fort que ce que la raison m’aurait dicté devant une posture, un évènement ou un phénomène.
Au fond, heureux de trouver parmi les centaines de ceux qui m’ont rejoint, des esprits, illustres et modestes, qui ont à cœur de me compléter, me corriger, m’informer ou simplement, comme un clin d’oeil d’encouragement, le pouce vers le ciel, participent à cet élan de nous voir meilleurs, chaque jour !

État de cœurs

Une nouvelle lune
se cache du soleil
présente sans éclat
mais présente…
L’absence, une nuit
sans cette lumière
qui donne au regard
tout ce qui inspire
aux mots, leur mystère,
à l’éclat de rire, sa chaleur,
au baiser, sa douceur
et à l’amour, son algèbre.
Dans l’attente du retour,
le pied sous la cheville
parle du galbe en carpe
du mollet impatient.
Le genou insolent
protège le reste quand,
le craintif nombril tremble
en pensant à l’étreinte
qui ravagerait le calme
du silence apparent.
L’amour passe discret
entre les secondes qui,
fins grains dans le sablier,
comptent le temps
et mesure l’impatience,
elle rumine sa douleur,
il feuillette le livre des rêves
pour trouver celui qui,
à la couleur de ses yeux,
donnerait au spectacle
la joie de sa présence.
Loin de lui, elle s’occupe
à bavarder pour donner
à sa douleur, un répit.
Loin d’elle, cesser d’être,
plus pénible châtiment,
que les affres du trépas.
Ensemble, le ciel se déchire,
le soleil envahit la chambre
et des oiseaux invisibles
chantent l’allégresse
des cœurs en communion.
Ainsi sont-ils, tourtereaux,
dans le nid qui respire
le parfum magique et subtil
des destins indéchiffrables
qui se construisent
sans aucune autre force
que le plaisir d’aimer.

Try it !

Il y a dans le terme « العشق », à la fois, le verbe aimer, avec un fort soupçon de sensualité, des volutes de rêve, des frissons de volupté et le verbe adorer comme si l’être pour lequel on éprouve ce penchant est assis près de Dieu, comme un ange qui sursaute et accourt pour venir s’inquiéter quant au bien être de celui ou celle qu’on n’a, pourtant, pas choisi.
Intraduisible et presque indéfinissable quand pour le prononcer on doit se gratter le fond de la gorge et lui donner un relent de gémissement. « L’amour » qui ne ravage pas celui qui l’éprouve n’a pas cette intensité qui exige courage, obstination et abnégation. C’est une sorte d’addiction qui ne dit pas son nom sinon on chercherait à s’en libérer, ce qui équivaudrait à « suicider » l’essence même de cette extrémité. C’est bien de là que vient la difficulté d’aimer quand derrière chaque baiser, chaque étreinte, chacune des brûlures du regard et dans cette beauté du regard, il y a la crainte de tout perdre !

Flagrant délit d’amour

Ce soir là, nous ne pouvions nous aimer sans déranger l’ordre établi. je la voyais sans pouvoir la regarder mais je la sentais, même à l’autre bout de la table, comme si on se touchait. Un fluide invisible faisait la navette entre son corps et le mien et, je frissonnais longtemps après qu’elle ait cessé de rire. Mon corps se transposait dans le sien et quand mon orteil toucha son pied, je la sentais en moi comme si j’étais, à la fois, elle et moi. Plus tard, par hasard, le temps d’une étreinte volée au silence des sommeils, nous eûmes le bonheur de parler sans dire un mot, sans bruit et se laissant aller au plaisir de m’approcher, nous oubliâmes le lieu, les autres et, dans cette conversation discrète mais brûlante, des lèvres qui se livrent à l’échange des baisers, les mains qui ne savent plus où aller et les corps éperdus au coeur d’une passion dévorante, nous récupérâmes tout ce que la distance nous avait empêché d’accomplir si nous avions été seuls. Dans ce couloir, froid et sombre, rien ne semblait venir menacer l’audace qui s’accomplit, presque instinctivement, entre un corps qui s’offre et un autre qui se laisse envahir, allègrement, avec volupté à une randonnée charnelle que rien ni personne ne peut arrêter. Nous nous aimions, debout, elle collée au mur et moi, traduisant les mots avec lesquels j’écrivais mes poèmes, en fougue lancinante, faisant jaillir d’elle toute les lumières de sa féminité !
Elle était comblée, j’étais heureux et, quand le bruit d’une porte lointaine brisa le charme de la rencontre, fortuite mais espérée, nous atterrîmes avec stupeur, gagnés par la peur d’être surpris en flagrant délit d’amour. Le rêve devint réalité, le bonheur, une déchirure et le plaisir, une écorchure si profonde que même, au lit, après plus d’une heure, saignait encore repoussant la paix et le sommeil jusqu’à l’aube quand, sur la fumée du café chaud, se dessina sa silhouette si chère que je faillis avaler de travers. Dien que l’amour rend belle une femme quand elle s’offre à lui, consentante et volontaire !

L’étreinte du matin

Quand elle retrouve,
en s’étirant, au réveil,
un brin de chaleur de moi
Un peu de tendresse d’elle
et le bonheur de m’avoir
comme la joie de la voir
se blottir dans les bras
des ivresses, des vertiges
quand l’amour, fier diablotin,
a tissé, à l’ombre
des confidences vivantes,
les complicités charnelles
des nuits sans retenue…
Aimer devient un partage,
aimer comme un échange,
un pèlerinage, une confession,
un bain de jouvence
et retrouver cette douceur
dans l’étreinte, un plaisir
sans modération…
Aimer, gratuite thérapie
sans goût âcre, ni acidité
libre posologie sans médecin,
aimer jusqu’à plus soif,
à l’étourdissement,
à perdre connaissance,
pour commencer le jour,
et attendre la nuit
pour se raconter le rêve
qu’on avait, hier, commencé.
Un baiser léger, une gorgée
de café pour se réveiller
et faire passer l’étreinte
comme une respiration,
celle du pas sur terre
qui attend le naufragé
poussé malgré lui
vers la solitude à deux
des cœurs qui ignorent
comment se séparer !

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