C'est libre que je suis meilleur

Pitoyablement vôtre / Imazighen / Joli coeur / Il est venu le temps / Mots en vrac / Coeur heureux / Emerveillement pluriel / Mort-né

En 2021, plusieurs millions d'années après l'invention du feu ou de la roue et on ne trouve pas mieux que de croire encore que des individus puissent croire qu'ils sont capables de décider pour des millions sans les consulter et pire, quand ils font semblant d'ignorer jusqu'à leur existence.

Mirleft

Pitoyablement vôtre

C’est dur d’être tiré vers le bas quand vous cherchez à regarder au dessus de votre horizon et que des médiocrités zemmourou-algériennes vous rappelle que certaines bestioles ont le droit d’exister à cause ou gràce à cette liberté d’expression ! Au lieu de fignoler le grand destin qui se profile avec des esprits capables de réfléchir, on est, sans cesse, dérangé par ce tintamarre qui n’a rien d’utile et qui, pourtant, chaque matin, nous ramène à ces odeurs que même l’ignorance ne dégage pas.
Ignorer devient plus noble que de mentir et croire à son propre mensonge., voilà où nous en sommes à l’ère où il suffit d’un clic pour s’informer alors que dans le temps, il fallait se déplacer, aller dans une bibliothèque, chercher le livre qui peut contenir l’information puis lire jusqu’à la trouver.
Est-ce cela le progrès que cette fainéantise qui s’empare des esprits quand on songe plus à descendre le messager qu’à lire le message ?
Incapable de se soustraire à l’acquis, force est de constater qu’un nouveau genre d’individu est en train d’être cloné à l’infini réduisant sa présence à l’espace qu’il occupe. Une borne kilométrique est plus utile car elle, au moins, informe sur la distance parcourue et celle qui reste à parcourir.
Chaque jour et plusieurs fois par jour, toute une horde de techniciens, des tonnes de matériel et des centaines de kilowates/heure pour diffuser ce que débite un esprit malade qui s’ignore et, on pense parler d’intellectuels ! Le mirage dans le désert devient une réalité plus palpable que la vie qu’on s’offre en ces temps où les sciences et les technologies se développent à la vitesse de la lumière.
Autrefois, nous plaisantions des commérages des vieilles dames qui roulaient la semoule ou les « galassates » au hammam qui tuaient le temps en attendant leurs clientes, aujourd’hui, ce sont des présidents de républiques qui font le spectacle devant leur société qui ne les écoute même pas.
Sommes-nous, à la veille, d’une contre révolution qui viendrait abëtir les populations au point de ne plus pouvoir réfléchir à ce que l’on dit, ce qu’on écoute, ce qu’on retient ou ce qu’on rejette ?
Ils ont raison ceux et celles qui, du jour au lendemain, laissent tout tomber pour aller vivre « hors réseau » en Alaska ou en Patagonie. Est-ce cela l’idéal des hommes que de reculer en déça de la préhistoire pour, enfin, se dire, qu’on est humain ?
En 2021, plusieurs millions d’années après l’invention du feu ou de la roue et on ne trouve pas mieux que de croire encore que des individus puissent croire qu’ils sont capables de décider pour des millions sans les consulter et pire, quand ils font semblant d’ignorer jusqu’à leur existence.

Il est venu le temps

De refaire le chemin inverse, remonter le long de ces dix ans pour effacer la trace des offenses faites à nos hommes, nos femmes, à l’histoire, au patrimoine, aux traditions, à nos origines…
Nous commencerons par décrocher ces plaques qui comme des insultes ont été clouées au dessus des rêves de ces jeunes, sans travail et sans destins et qui noyaient leur désespoir dans les vapeurs de la drogue. Rebaptiser nos ruelles avec des noms, bien de chez nous, nous rappelant leur travail, leur sueur, leurs nuits blanches et leurs nuances de couleurs pour un destin meilleur.
Voilà un nom qui conviendrait à toutes les rues où il y a une école, un collège ou un lycée : Fatima El Mernissi !

Mots en vrac

Un baiser, une main
Paume brûlée
Vertige d’une hanche.
Temps suspendu
L’amour respire
Parfum d’étreintes
Pour l’éternité.
Il es là, le bonheur
écrit entre deux regards.
Rester ensemble
en se quittant,
se retrouver absent
sans autre horizon
que de la voir revenir
pour aimer vivre
quand il s’approche,
la prend dans ses bras
la sentir, le serrer
très fort pour être,
plus près, yeux fermés
pour ne pas la quitter
ne pas s’en éloigner.
Instants à partager,
instant inventé
prétexte de baisers,
contre soif d’aimer.
La faire rire, lui sourire
taquinant le visage
écrit comme un poème.
Dieu qu’elle belle
quand je n’aime qu’elle !
Dieu qu’il est doux
quand il ne voit que moi !
Ensemble ou tout seul,
Toute seule, c’est à lui
qu’elle pense en souriant.

Cœur heureux

Sacrée présence,
entre l’air qui entre
nourrit mon corps,
désaltère l’esprit
et la lumière qui jaillit
quand mon regard se pose
sur le vertige d’une courbe
que le pinceau taquine
sur la toile vierge…
Il me chuchote des désirs
interdits ailleurs,
des envies étouffées
et l’éternel mensonge
qui ne sert à rien,
qui ne fait de mal à personne.
Je l’écoute et je souris
car ce qu’il me suggère
dérange l’habitude,
celle qui rend lourde
la paupière qui se ferme
pour ne pas voir
ce que le rêve autorise.
Il est beau, mon cœur,
enfant éternel habillé
comme un adulte
qui aime jouer seul
avec les étoiles quand,
la lune lui tourne le dos.
Il me harcèle pour vivre
avec le regard qui passe
et prend en otage
toute ma conscience
et me suggère le sentier
que je dois suivre
pour aller à la rencontre
des voluptés profondes.
Qu’importe celle qui,
avec un pas volontaire,
m’accompagne en dansant
ou celle qui reste assise
à attendre que je revienne
quand le cœur qu’elle a,
a gardé sa liberté d’être.
Tout est dans la pensée
qui nous sert de lien,
dans les mots épargnés
pour rester vierges et purs,
le cœur ne se nourrit
qu’à la source pure qui,
sous la fragile fougère,
chante la fraîcheur
des belles intentions.
Un beau visage peut
tromper le langage
qui prépare la proie,
un regard éblouissant
peut aveugler pour tricher
Le coeur, lui, garde intacte
l’innocence qu’il apporte
quand le premier cri
annonce la lumière
et le bruit du premier jour.
Mon cœur est mon maître
et lui seul décide pour moi
qui de l’une ou de l’autre
convient à l’amour
qu’il peut inventer.

Imazighen

Les romains, les européens et combien d’autres sont passés sur ces terres et qu’en reste-t-il, en fait ?
Ils sont là, imazighens, comme la lune ou le soleil, le teint brûlé ou les mains rugueuses, malgré le travail de la terre, inébranlables témoins du temps et noble héritage d’une authenticité que rien n’écorche. Le monde évolue, change et se métamorphose, granite attaqué en vain ou acier inoxydable, l’homme libre, enraciné comme un chêne millénaire, l’écorce marquée par l’étranger qui passe, une brise sur le front que la main calleuse écarte et essuie la trace, inébranlable identité écrite au fond des gènes d’un génie qui refuse de céder.
Il raconte à chaque épopée qui vient le chercher dans sa montagne, les rêves qu’il ferait s’il oubliait qui il était et ce qu’il deviendrait s’il renonçait. Des rêves, il en a fait, parfois contraint, parfois trompé mais dès que le chant du coq le tire du sommeil, les mêmes phrases, les mêmes expressions quand, en lui, le regard des femmes, réveille en lui, sa raison d’être. Il oublie les vapeurs et les bruits pour ne sentir que l’odeur âcre du fumier qui enrichit le sol.
Le soir, quand il regagne, qui l’un, sa bicoque aux murs d’argile et de paille, qui l’autre, sa demeure en palais andalous, sentant l’huile vierge des oliviers silencieux ou celle des arganiers sur lesquels, les chèvres jouent aux acrobates.
Imilchil ou Ait Bouguelmaz, Tafraout ou Targuist, les distances ne comptent que pour le GPS ou le 4×4, lui, ses langueurs sont mélodieuses, musicales et voluptueuses et, si là bas, le rêve étranger foule le sol de la lune, les sandales pauvres qu’il se confectionne fixent ses pas au sol dont il fait sortir l’orge ou le blé pour le doux plaisir d’admirer les mains qui en font le bonheur de ses papilles.
Ils sont venus, l’ont regardé vivre, ont tenté de débaucher son souffle, de le détourner de sa soif d’être et de vivre. C’est grâce au vent dans les montagnes et les plaines, au bruit des rivières et des sabots, que la même chanson est restée, fidèle à ses éclats de rire et ses colères, qu’il n’a jamais su oublier où se détourner de l’authenticité qui habite jusqu’à sa manière d’aimer sa femme !

Joli coeur

Un oiseau libre
s’ébourrifant les ailes
dans la fraîcheur
du ruisseau qui coule
en lui rendant hommage.
Il se fige et écoute
la forêt qui murmure
et exhale ses odeurs,
d’un agile coup d’aile
il est déjà en l’air,
libre, mon cœur,
Ivre de vie,
ivre d’amour,
chaque branche,
une amitié.
Chaque fleur,
un amour…
Ses couleurs éclatent
complice soleil
qui caresse le plumage,
parfum de pollen
quand il chante
l’animal devient musicien,
Ménestrel à la fenêtre
où vient mourir la nuit
dans la brûlure du baiser,
Baiser assassin
dernier mot déposé
par les lèvres torturées
sur le satin de l’oreiller…
Oiseau messager
témoin des interdits
qui se consomment
derrière les hypocrisies.
Oiseau témoin
des promesses données
quand les doigts se mêlent
pour donner aux cœurs
des gages de fidélité.
Il chante le tempo
selon les langueurs
des passions qui vivent
doucement, l’absence,
avec violence,
les retrouvailles ravageuses,
avec douleur,
les terribles ruptures.
Dans le froid glacial,
des solitudes inévitables
il se recroqueville
pour attendre avant
que l’aube bienfaiteur
ne vienne étaler
devant lui, l’image
du prochain couple
à enchanter,
à émerveiller.
La cage vide, porte ouverte
ne lui manque pas
sauf peut être, la main
qui, un jour, lui signa
gracieusement, sa liberté.

Émerveillement pluriel

J’aime à voir l’épaule nue qui annonce le charme des femmes nanties et qui s’oublient dans le spectacle du jour. J’aime à regarder la lèvre pleine qui annonce l’ivresse des baisers et j’aime à me dire que les femmes sont belles quand elles restent femmes. Leur destin n’est pas celui des peaux rugueuses qui sentent le labeur. Elles annoncent la douceur des mots qui savent décrire leur mystère et, si parfois, elle se hasardent dans la rigueur des climats très durs des hommes qui retrouvent le travail de la terre, elles gardent en elles, la promesses des soirs qui terrassent la fatigue et la sueur. Indispensable tabernacle aux confessions nocturnes qui jaillissent des corps qui transpirent. Nécessaire refuge pour les mains qui viennent se reposer entre le vertige des chutes de reins généreuses et la volupté des mots qui louent leur présence. A rendre hommage aux voluptés qu’elles fabriquent en riant, je redeviens poète, enchaîné à leurs cheville par les vers que je tisse en silence. Elles écoutent, rêveuses, les murmures des entrailles qu’elles dérangent et se plaisent à me voir s’échiner pour décrire la magie que l’œil, ébahi, découvre. Émerveillements multiples et hommages profonds à la courbe qui chavire à l’ombre du désir qu’elles réveillent.
Mirleft

Morte-née

Je la regarde et m’étonne.
Derrière son regard,
tant de larmes versées,
tant de douleurs vécues,
tant d’illusions perdues,
tant de colères accumulées…
Que reste-t-il dans ses yeux
de la beauté, jadis,
d’enfant innocente
puis femme séduisante ?
Un désert où la haine ivre,
haleine de rage folle,
odeur fétide de vengeance
comme un vent chaud
brûle les fines paupières
jusqu’à la pupille grise
qui perd, chaque jour,
l’éclat de la féminité
quand le baiser manque
aux étreintes souhaitées.
L’envie de la plaindre
bouscule le devoir
de me retenir et le devoir
de la comprendre suffit
pour me faire croire
que je pouvais la sauver.
Me voit-elle au moins
derrière le masque
qu’elle arbore, matin et soir
se croyant à l’abri
de ce qui la ronge à l’intérieur ?
A-t-elle entendu mes mots
quand, entre le soupir
et le sanglot retenus,
elle se raconte l’histoire
des proies devenues
héroïnes de leur malheur
Un peu pour oublier,
un peu pour s’oublier,
triste métaphore écrite
à l’ombre de ce qui reste
d’un destin, à peine aperçu
mais, à jamais, perdu.
Avant de partir, je la regarde
déjà morte comme souvenir,
Il serait même vain
de pleurer en lui disant
simplement « Adieu ! »

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