C'est libre que je suis meilleur

Des gestes et des mots / Désillusion / Doute / Coup de foudre

L'Amour, mal consommé, fait des dégâts considérables. Quand il y a manipulation, c'est, à la fois, un abus de confiance et un abus de faiblesse

Tour Eiffel

Des gestes et des mots

Des gestes qui rassurent,
des mots qui apaisent,
des sourires qui disent long
sur les regards qui invitent…
C’est l’amour dans son état pur
quand il a la tendresse du chaton
qui joue sur le cou de sa mère.
Des gestes qui réchauffent
des mots, comme ces promesses
qu’on doit, absolument, tenir,
des sourires complices
sous le regard qui raconte
le long trajet que les baisers
ont tracé dans les mémoires.
Des gestes au creux des reins
pour donner au vertige
ce que les mots ne peuvent décrire
quand le sourire se fige
et que le regard se repose.
C’est, encore, l’amour qui gémit

dans les ressacs de l’échange,
dans le rêve qui se matérialise
aux confins de l’indescriptible.
Des gestes pour elle, pour protéger
l’angoisse des fragiles certitudes.
Des gestes pour lui, pour flatter
le besoin qu’il a pour grandir
Des mots qui s’inclinent pour
lui rappeler ce brin de beauté
qu’elle sait mettre dans le regard.
C’est l’amour, au bord de l’extase
quand le baiser est véritable
la caresse, à peine légère
quand le mot devient inaudible
et que l’œil, doucement, se cache,
derrière la fine paupière
qui protège la magie du secret
et illumine l’âme conquise.


Désillusion

La tête déjà fatiguée par les jours qu’il a passé à comprendre. Le regard à peine claire et l’air ailleurs, à la recherche de ce filtre magique qui donne l’assurance des destins ficelés. Mes paroles semblent, à peine lui parvenir quand l’article « ELLE » y est absent. Il saute de phrase en phrase pour revenir à l’objet de sa détresse qu’il veut rendre jouissance et sérénité.
Il ne parle que d’elle comme une obsession profonde et tous les sentiers qu’il pratique mènent aux pieds qu’il trouve fragiles. Il n’y a, pour lui, qu’elle pour rendre le rire contagieux, la joie réelle jusqu’à suffoquer de bonheur. La douceur ne sait jaillir que sur les lèvres auxquelles il s’accroche pour se sentir vivre et quand elle prend la peine de le voir, il se noie dans son regard sans prendre la peine de vérifier si, elle sait la fougue avec laquelle il sait l’aimer et la chérir.
Elle occupe sa pensée comme le ferait le verdict dans la tête du condamné au couloir de la mort et pourtant, malgré les gestes et les actes qu’il entreprend pour la retenir, je devine, dans son désarroi, l’âme insatisfaite qui veut se convaincre. Quand je tente de le ramener à la frêle réponse qu’elle lui renvoie avec désinvolture, ma remarque l’agace et la colère colore ses yeux jusqu’à voir jaillir la haine des hommes à qui échappe le destin.
« Tu ne peux pas comprendre ! » me dira-t-il pour se mettre à vouloir décrire les flammes qu’elle allume quand il la voit venir, marchant sans toucher le sol, la hanche insolente et le regard ailleurs. Elle dérange en lui la foi qu’il a en ce qu’il pense être sa marque d’homme: « Pourtant, elle est si fragile que le son de ma voix peut la faire vaciller comme une feuille ! ».
Imprudent jusqu’à l’inconscience en se livrant sans chercher à savoir si en elle il y autant de chaleur.
Il me parlera de l’Amour qui, sans douleur, est une imitation grotesque car l’âme doit se déchirer, affirme-t-il, pour pouvoir arriver au nectar que le cœur revendique et quand je tente de lui demander si, elle aussi, brûle d’amour pour lui, il ne semble pas m’entendre et répond à sa manière: « Quand on aime, tout le secret est dans le bonheur que l’on a, à rendre heureux, l’être qui nous habite et nous hante ! » et d’ajouter que la fleur ne se soucie point du jardinier qui en prend soin.

Drame d'Amour d'un ami dont j'ai esquissé les premières idées en prenant des photos sous la Tour Eiffel... D'ailleurs les pigeons en témoignent !

NOURR Edine Publication

Il semble heureux dans sa souffrance et, de ne point avoir pied dans cette relation à sens unique pourtant, il aurait aimé savoir, comprendre comment elle, perçoit l’attachement qu’il lui voue.
L’occasion me sera offerte, quand au détour d’une heure où il n’était pas là, pour « affronter » ce monstre qui terrorise mon ami, fou amoureux de cette femme pourtant normale. Elle me voit la saluer et devine ma curiosité quand le verbe s’accroche à celui qu’elle semble posséder comme une clé dans un trousseau. Sans me donner le temps de préparer mes réponses, elle se met à décrire l’amour comme une folie meurtrière dont elle craint l’asservissement. Sur ses lèvres fines, l’aveu est une insulte à la soif immense qu’elle se plaît à lui procurer et comme une vanité indécente, elle se targue de ne voir dans ses démonstrations qu’une lubie qui lui passera quand il l’aura acquise. A la fois consciente du risque qu’il lui fait courir en la forçant à croire que l’Amour peut être un destin pour peu que l’on ait la foi mais inconsciente quand elle se joue de la douleur qu’elle lui procure en lui faisant croire qu’elle était surnaturelle dans sa beauté pourtant très commune.
Entre l’aveugle maladroit qui veut se sentir vivre et la femelle désinvolte qui se joue des élans pourtant sincères, l’Amour semble devenir un combat dont l’issue est incertaine comme ces guerres qui durent au point qu’on ne se rappelle même plus les raisons pour lesquelles, elles ont été déclarées.
Il dira plus tard, entre le regard déjà brûlé par l’alcool et l’œil qui cherche encore l’être qu’il voudrait aimer: « L’Amour est cruel quand il n’habite que l’un des 2 cœurs ! ». Elle avait quitté son univers sans vraiment l’avoir pénétré le laissant étourdi entre le mirage qu’il avait cru réel et l’incompréhension de ce phénomène versatile que les hommes comme les femmes s’acharnent à vouloir vivre comme une félicitée salvatrice et bienfaisante.
L’illusion fait elle vivre où est-ce un besoin pour sentir la vie passer sans rien nous offrir ?


DOUTE

Avec ses grands yeux de femme fatale,
avec ce corps qui annonce le vertige
ou cette crinière qui rend le vent fou.
Est-ce elle,
qui rassure ma main au creux de son dos
rafraîchit ma nuit avec le galbe d’un sein
réveille ma libido sur les hauteurs d’une hanche ?
Est-ce elle,
qui devient ma muse enchanteresse
quand le verbe devient insolent
et déchire le voile de mes croyances ?
Est-ce, encore, elle,
qui le soir, sur l’oreiller sème le jasmin,
embaume mes rêves et indique à ma crainte
le chemin des gens heureux ?

Je ne sais…
Pourtant, avant elle, ma vie était sereine et simple
avec mes rêves d’enfant et mes folies passagères
avec mes inquiétudes et mes chagrins d’un jour.

Est-ce elle, alors
qui a repeint mon regard avec des couleurs inconnues
apaisé mes élans d’adolescent trop indépendant
et brouillé ma vision sur les voluptés féminines ?

Je me demande si j’aurai été autre, sans elle
et si, sans moi, elle aurait été moins ou plus belle.
Aurai-je été plus heureux avec une autre
et elle plus fascinante avec un autre ?

Qu’importe le délire qui bouleverse mes certitudes
qu’importe la douleur que me procure la solitude
qu’importe le doute devenu imposture
quand la joie devient incomplète
quand le silence pèse plus que d’habitude
quand l’absence devient plus présente
et quand le bonheur devient mirage.

J’ai choisi d’écrire un destin singulier
avec la sueur des pensées fabriquées
à la lumière des nuits blanches…
j’assumerai, avec élégance, le choix
d’avoir voulu aimer sans comprendre
et je me remets à l’instinct premier
qui a guidé mes pas et mes envies.


Coup de foudre

Le baiser RODIN

le spectacle des cœurs qui savent battre à l’unisson pour conjuguer le verbe aimer comme une chanson est délicieux, salvateur et bienfaisant et pourtant: Certains parlent du coup de foudre comme une découverte nouvelle, comme une escalade aisée du mur de l’indifférence, d’autres pensent l’avoir reçu dès lors que leur objectif est atteint, que leur rêve devienne réalité ou presque… On a beau vouloir l’expliquer, le définir ou le cerner il reste comme un mystère et ceux et celles qui se targuent de l’avoir connu, n’ont en reçu que le contour, l’éclat imaginaire qu’ils semblent percevoir entre un instant magique perçu par inadvertance et le souhait profond auquel ils aspirent. Il n’est pas cette ondée invisible qui transforme l’être, ni ce sourire idiot qu’on affiche pour paraître heureux. Il s’insinue doucement comme une douleur car chaque seconde passée loin et sans est une torture, à la fois, douce et lancinante quand l’idée des retrouvailles devient palpable. Il réveille le rêve quand le silence de la nuit devient lourd et s’apparente au soleil aux pays qui ne connaissent que le froid. Il rend floue l’ombre des autres pour limiter le net autour de l’être responsable et dirige les pensées comme un phare qui se fige pour éclairer un point sur l’horizon.
Comme une morsure brusque et brutale, il fait vibrer les entrailles quand le prénom devient une mélodie familière et apaise l’esprit quand la réponse tombe comme un verdict d’innocence. Coup de foudre et verbe aimer se confondent dans le langage des bienheureux qui ont su le voir et le conjuguer. Au lieu de s’en flatter et le rendre anodin, ils le cachent, le préservent des regards avides et maladroits qui en terniraient la consistance. Ce n’est ni un bijou qu’on affiche comme une médaille d’excellence, ni un vêtement tissé d’or et d’argent ni même une manière de paraître c’est le contraire des fracas prétentieux et des attitudes vaniteuses. C’est la simplicité d’aimer avec ce que chaque lettre veut dire, dans l’intimité des cœurs qui n’ont plus rien à attendre. Ceux et celles qui ont reçu sa brûlure ne portent ni marque ni cicatrice et souffrent en silence, de la douleur de l’absence. Ils ne songent ni à se plaindre, ni à pleurer, leur tristesse est préambule au bonheur d’être ensemble.
Comme un enfant qui garde son jouet caché pour retrouver la joie de le reprendre, comme un sourire camouflé par le regard indifférent du quotidien normal, comme une joie refoulée pour faire durer le plaisir de la sentir, comme une promesse d’instant heureux que l’on garde pour plus tard, ces condamnés au bonheur savent faire taire l’enthousiasme qui réveille les convoitises, l’envie et la maladresse et qui doucement, le soir, se préparent à déguster la chaleur des baisers brûlants qui dessinent les contours.
Demain le cycle de l’attente reprendra son cours avec les mêmes attentes et les mêmes douleurs, avec le même bonheur de revivre le soir, la joie d’avoir aimé et d’être aimé sans détours.
A ces abonnés au mensonge des tempêtes artificielles, à ces prétendus amoureux sans réelle passion, à ces intrus dans l’univers des corps qui se consument avec bonheur et ressuscitent heureux comme des enfants, à ces naufragés des destins dessinés sur mesure, à ces prétentieux qui cachent leur désillusion comme des tares: au lieu d’attendre que la foudre vous tombe sur la tête, ouvrez grands vos yeux, le bonheur simple passe devant vous sans le voir. Aveuglés par vos folles ambitions, le regard vers les nuages de vapeurs: l’Amour est à la hauteur de votre cœur !

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