C'est libre que je suis meilleur

Merci / Voilà, c’est fini I, II & III / Restes

Un jeu où la seule règle qui s’impose sans effort est la liberté, celle d’être et de penser ou celle de croire ou refuser de croire.

Merci

Dieu qu’elle est belle l’amitié, surtout quand elle est plurielle. Autant de feuilles qui frémissent au sommet des arbres, un concert de chant d’oiseaux au cœur d’une forêt ! Comme des visiteurs bienvenus qui frappent à la porte, les uns, un simple sourire, d’autres, des éclats de rire et le tout comme dans une fête imaginaire qui fait vibrer les fenêtres. Heureux ? non juste comblé par tant de marques d’affection qui se combinent pour devenir ce regard attentionné qui surveille mes escapades dans le ciel des amitiés sincères. La tache sera dur pour satisfaire jusqu’au plus humble des partenaires, le poids devient plus lourd quand il faudra rester à la hauteur des esprits qui, juste en me lisant, désigne une haute intelligence quand il faut défendre les valeurs.
Une belle assemblée que celle que nous inventons sur cette toile, totalement, virtuelle et qui, pourtant est un terrain où chacun s’acharne à respecter les règles élémentaires d’un jeu que nous inventons chaque jour. Un jeu où la seule règle qui s’impose sans effort est la liberté, celle d’être et de penser ou celle de croire ou refuser de croire. Tous les égards que nous nous imposons pour rester ensemble vont vers le respect de ce qui nous est commun, cette humanité que nous nous efforçons d’écarter du bestial en cultivant le respect de l’autre avec toutes les précautions nécessaires et indispensables pour que chacun se sente égal aux autres. Ni origine, ni sexe, ni fortune n’interviennent dans cette lumière qui émane de l’esprit quand il reste humble dans ses prétentions et modeste dans ses aspirations. La vérité étant ailleurs, nous apprenons, les uns des autres, nous nous enrichissons pour mieux capter le meilleur sens à donner à nos existences. Seul, nous sommes, peut être, un potentiel non négligeable mais ensemble, nous devenons une force capable d’ébranler les croyances qui figent l’évolution et retardent le progrès. Dans cette ère impitoyable où qui n’avance pas, recule, il est primordial de remettre en question, chaque jour, ce que nous considérons comme immuable. Aucune honte à douter de tout, aucun courage à rester immobile juste pour s’assurer d’un confort fragile et incertain !
Merci à toutes celles et à tous ceux qui m’ont accordé ce sublime instant pour me souhaiter bon anniversaire !


Voilà, c’est fini (I)

Une histoire que d’aucun ne pouvait croire qu’elle se terminerait mais le mal a la peu dure. L’histoire d’un couple que je portais en haute estime mais qui vient de sauter en éclats. Quand j’ai voulu savoir le pourquoi de cette longue vie ensemble qui se voit, ainsi, jetée aux orties, il y a comme un chantage à la base. La femme exige et le mari refuse. Le jeu aurait été plus facile si l’objet qui les oppose n’était pas de nature à soulever la raison même du mariage. Il y d’une part le couple et d’autre part leurs familles. Le mariage dépend-t-il du couple ou des familles ? C’est la question qui se pose. Après des années de coexistence, s’il a réussi à construire une frontière inaltérable entre sa famille et son foyer, elle, par contre, n’envisage même pas la possibilité de faire pareil. Pour lui, c’est une manière de considérer une famille plus importante que l’autre et de vouloir placer sa vie privée sous son diktat. Aujourd’hui, il jette l’éponge et songe à mettre fin à cette situation.
Quand je l’ai rencontré, il était en train de « potasser » le code de la famille, chapitre du divorce. A côté de sa tasse de café, une carte de visite d’une agence immobilière.
Après les salamalecs d’usage, je lui demande s’il n’y a pas de solution à son problème. Il me fixa longuement et m’expliqua, qu’il n’ aucun problème. Il vit chez lui, marié et c’est tout. Le problème est ailleurs. Il vient de l’extérieur et, l’extérieur, c’est au delà du seuil de sa maison. Un mariage, même moderne, si chacun est libre de faire ce qu’il veut, il y a des règles à respecter sinon la liberté devient un chaos. « Et tu fais quoi, là ? » lui dis-je en tirant le livre « code de la famille » ? Il était au chapitre « divorce judiciaire ». Je levai la tête et je vis dans son regard cette impression d’être à bout. Je pris la carte de visite.

Effectivement, les familles peuvent parfois être la cause de certains problèmes au sein d un couple.

Kate Wataghani

– Tu ne vas pas trop vite, là ?
– C’est ce qui me reste de mieux à faire pour avoir la paix.
– Divorcer ? tu ne crois pas que tu dramatises ?
– D’abord, je vais habiter seul. Le divorce, ce n’est pas une urgence.
– Tu veux quoi, au juste ?
– Je ne veux rien ! je veux, simplement, vivre tranquillement sans que j’aie à supporter quiconque.
– C’est tout à fait raisonnable ce que tu revendiques.
Après un long silence, je me proposais d’aller voir sa campagne et voir ce qu’elle en pense mais il me refusa toute intervention. Sa femme, précisa-t-il, était adulte et responsable et si elle refuse de revoir ses priorités, il n’y a plus rien à faire.
Le serveur déposa le café et nous restâmes, ainsi, en silence jusqu’à ce qu’il se leva et se mit à ramasser ses affaires.
Il me tendit la main et en la serrant, je lui fis promettre de me tenir au courant.
Je le vis partir et avec lui, cette image de l’amour détruit par des considérations immatures quand on essaie de donner aux relations de famille, un caractère sacré. Un autre couple victime de cette vision irresponsable des liens familiaux. C’est même, dirai-je, la négation de la notion de couple en face du clan familial.


Voilà, c’est fini (II)

Quand je l’ai revu, attablé à la même table du même café que la dernière fois, il avait meilleur mine. Un numéro du magazine « Tel quel » et son café sur la table. Quand il me vit, il esquissa un sourire et me tendit la main. Je pris place à ses côtés, face à la rue. Un instant, j’ai eu cette pensée à ces voyeurs de nos nombreuses terrasses qui passent leur temps à regarder défiler les passantes.
Le serveur vint prendre ma commande et je me retournai vers lui pour lui demander comment il allait. Il garda le silence puis:
– Le plus difficile, c’est la première semaine. Nécessité oblige, on s’y fait.
– Et ta femme ?
– Quoi ma femme ? Rien, c’est presque du passé.
– Comment ça.
– Elle a migré chez son frère en Italie.
– Quoi ?
– Tu sais chez nous, les femmes jouent avec virtuosité sur le traditionnel et le moderne. Elles choisissent de la Moudawana ce qui les arrange et des traditions ce qui les avantage.
– Tu veux dire qu’elle est partie sans rien te dire ?
– Mieux que cela, elle a fait son passeport et obtenu son visa sans avoir besoin de mon avis.
– Tu es sûr de ce que tu dis ?
– Oh oui et depuis la dernière fois, j’ai retrouvé le célibat.
– Incroyable ! dis-je.
– Le plus incroyable, c’est arriver à faire comme si des années de « soi-disant » amour n’ont jamais compté.
– Il n’y a pas de soi-disant amour, lui dis-je.
– Tu vis sur Mars, mon cher ami. Il n’y a que cela. Les histoires d’amour n’existent que dans les livres. Et, tu sais quoi ? J’aurai dû vivre comme ces nombreux « macho » qui ne regardent la femme qu’à l’horizontale. Même la « moudawana » ne peut rien contre eux. Les violences, les viols, la maltraitance n’ont pas baissé. Le pays est une contrée d’hommes et croire au modernisme, c’est perdre ces nombreux avantages comme la polygamie ou l’héritage.
– Tu veux dire que rien ne changera ?
– Rien ne changera et rien n’a changé depuis la nouvelle « moudawana ». On marie toujours les petites fillettes, la polygamie est affichée même par le ministre des droits de l’Homme, l’héritage est dans le Coran en toutes lettres ! Ce flou arrange surtout les femmes intelligentes. Elles piochent dans la religion, la tradition et le droit.L’homme, lui, subit et ne peut rien faire sauf, peut être, se réfugier dans la religion, porter la barbe, s’abonner à la prière du vendredi pour exiger le voile à sa femme ou ses femmes et, bien sûr, la soumettre selon la volonté des compagnons du prophète.
– Devenir intégriste, en somme ! dis-je en riant.
– C’est le but ! dit-il convaincu.


Voilà, c’est fini (III)

 
J’ouvre la porte et je le trouve devant le seuil. Après les salutations, je le fais entrer au salon. Il a beaucoup changé. Il a très bonne mine. Bien dans sa peau. Le visage rayonnant, bein fringué et la barbe rasée. Entre celui que j’avais quitté au café et celui d’aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. De l’individu déprimé, ruminant sa colère et presque désespéré, c’est un homme souriant et respirant la joie de vivre.
– Tu as bonne mine, tu sais ?
– Oui, ça va.
Tout en préparant le café, je continuais de l’observer. Ce que je voyais me laissait perplexe. Le chagrin d’amour, c’est finalement, comme une simple grippe. Quelques jours de repos et tout redevient normal.
– Alors, c’est quoi le secret ? lui dis-je en déposant le plateau devant lui.
– De quoi tu parles ?
– Comment ça, de quoi je parle ? La dernière fois, tu étais suicidaire tellement tu étais désespéré.
– Ah oui ! Je n’étais pas suicidaire, j’étais en colère ! nuance.
– Et ?
– Et quoi ? Rien, c’est la vie. un jour tu es heureux, le lendemain tu découvres que tu as été trompé, bafoué. On s’adapte et on reprend sa vie en main.
– Ce n’est pas ce que tu disais, la dernière fois.
– Tu n’as jamais connu de déception, toi ?
– Non juste que ça me plait et ça m’étonne. Te voir reprendre pied comme si de rien n’était, c’est un grand signe de maturité !
– On apprend plus de n os échecs que de nos réussite.
J’éclatais de rire mais ce revirement éveillait ma curiosité.
– Alors, où en es-tu avec ta femme ?
– Mon ex ! précisa-t-il. C’est terminé et classé !
– Ah bon ?
– Oui. L’amour, c’est bien beau mais la réalité est plus dure.
– Non mon ami, L’amour est la plus belle des réalités.
– Ah, l’Amour, le vrai quand il est partagé et vu avec le même regard mais c’est comme pour les espadrilles, il y a les vrais et les imitations.
– Tu chaussais de l’imitation, alors ? dis-je en plaisantant.
– Oui et ce qui me chagrine, c’est qu’avec l’intelligence qu’on a mise pour me tromper, elle aurait pu faire de notre relation, une idylle que l’on mous aurait enviée.
– Du gâchis !
– Une chance ratée et pourquoi ? Juste parce qu’on manque de confiance en soi et qu’on a besoin de sa famille pour exister. C’est d’une tristesse lamentable.
– Et comment tu es arrivé à oublier et passer à autre chose ?
– C’est la même faculté. Celle qui me guidait pour bien aimer, celle-là même qui m’a fait prendre conscience que s l’un veut se suicider, à moins d’être brahmane, on n’est pas obligé de faire de même.
– Wallah, tu me rassures sur ton sort et je ne peux que te féliciter.
– Je ne te souhaites pas ce drame mais, tel que je te connais, tu aurais fais pareil si cela t’arrivait. Bien sûr, on souffre mais plus à cause de la colère de se savoir berné que par la perte de l’autre.
– C’est vrai. On est plus ou moins égoïste selon qu’on choisisse de vivre pour l’autre dans le bonheur ou qu’on s’en débarrasse quand l’autre est dans le mensonge ou la traîtrise.
– Oui, c’est, hélas, la réalité.
– La morale de ton histoire, finalement, est que nul n’est indispensable.
Un moment de silence et la conversation reprit sur d’autres sujets d’actualité. Il me quitta et laissa derrière lui, cette grande interrogation: « Qu’est qui fait que certains s’aveuglent en optant pour des destins égoïstes et inadaptés ? »

Restes

Tout au fond de mon être
quelques cendres des amours consumées
des odeurs de corps aimés et parcourus
des mémoires froissées par inadvertance
et des rêves gisant sur ce qui reste de conscience,
je palpe les blessures et caresse leurs cicatrices
je chasse la poussière qui couvre mes remords
je feuillette comme un livre, les regards brûlants
qui ont jalonné mes sentiers, mes destins.
Elle est, pourtant, là comme un repère
dans le chaos des journées qui se suivent
dans le silence étrange de mes certitudes.
Comme une flamme qui persiste et résiste
comme une promesse que je m’acharne à tenir.
Elle ravive en moi, mes adolescences oubliées
dessinant sous mes lourdes paupières.
le premier regard, le premier baiser.
Ma raison s’abandonne et m’abandonne
je reste à regarder la scène imaginaire
où se joue le destin du cœur qui flanche
devant sa démarche singulière,
Comme une bouffée de chaleur intense
qui submerge mon être et mon corps
je me revois, tremblant de peur
la crainte qu’elle refuse de me voir
comme une promesse de bonheur.
Loué soit ce jour où j’eus l’intelligence
de choisir, sans hésiter, à faire d’elle
l’ambition première de mes vingt ans.
Elle remplit tous les vides et les silences
qui me prépareraient à l’ennui de vivre
Sa voix est devenue une symphonie,
qui berce mes jours et mes nuits
Son rire, la chanson que j’aime à fredonner
sous la caresse chaude de l’eau sous la douche.
Je n’ai rien perdu des moments sacrifiés
sur l’autel que nos mains caressent
et c’est entre ses doigts que les miens se reposent.


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