C'est libre que je suis meilleur

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Il est un devoir des plus ingrats et qui, comme il s'agit de son propre choix, il devient, ainsi, une responsabilité à assumer sans rien attendre en retour. On peut y mettre des rêves sans pour autant espérer les voir se réaliser.

Natures

Je regarde le ciel, si noir,
sombre obscurité d’une nuit
que les étoiles ont désertée,
j’observe la chaleur du jour
où l’air devient poussière,
Le cœur, dur comme une pierre
transforme la fraicheur des larmes
en volutes de vapeurs incertaines,
les mots que je pensais apprivoisés
laissent sur ma langue des écorchures
que le sang refuse de parcourir.
Comme le pauvre agriculteur qui,
à la récolte, découvre, avec stupeur,
que les graines semées étaient stériles.
Sur l’argile ingrate pointent encore
des brindilles sèches, sans vie…
Il n’y a pas de pire douleur,
que de découvrir, sur les êtres,
qu’on a été trompé pour ce que
le cœur aime à offrir gratuitement.
Tu interviens, « par devoir » disent-ils
et s’ils agissent pour te soutenir
c’est une faveur qu’ils t’accordent
murmurent-ils, avec arrogance.

Il est un devoir des plus ingrats et qui, comme il s’agit de son propre choix, il devient, ainsi, une responsabilité à assumer sans rien attendre en retour. On peut y mettre des rêves sans pour autant espérer les voir se réaliser.

Vos enfants

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit:
– Parlez-nous des Enfants.
Et il dit :
– Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous,
ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour
mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain,
que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière,
ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini,
et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole,
Il aime l’arc qui est stable.

Gibran Khalil Gibran
(extrait du recueil Le Prophète)

L’ingratitude

Quand la religion devient dictature

Récompensée en 2012 du Prix Sakharov décerné par le Parlement européen, Mme Sotoudeh a passé trois ans en prison (2010-2013) après avoir défendu des opposants arrêtés lors de manifestations en 2009.
Elle a aussi défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public afin de protester contre l’obligation faite aux femmes de porter le voile dans l’espace public.
L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh qui purge une peine de prison de cinq ans, a été condamnée à dix années d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet pour « incitation à la débauche, notamment au fait qu’elle s’était présentée au tribunal par le passé sans le voile islamique obligatoire pour les femmes dans l’espace public.

Image

Aussi vaste que le ciel
Aussi profond que l’océan
Aussi beau qu’un soleil,
le matin, au printemps,
Aussi pur qu’un cristal
aussi violent qu’une tempête
Il a tout détruit en moi,
Jusqu’au sourire innocent
De l’enfant qui persiste en moi.
Il m’a fait voir des couleurs
Qui défient l’arc en ciel,
Et fait vibrer la plus profonde
Des fibres qui frémissent
Devant l’éclat de son regard.
Autre qu’elle, je ne crois pas
Permettre à mon cœur de battre
Et, si sans elle, des ténèbres
m’occultent, à jamais, l’avenir;
C’est au contact de son parfum
Que la vie devient agréable.
Je ne le lui dis pas, par crainte
de briser le charme qui me lie à elle
Mais dès qu’elle passe,
devant moi se lève un orchestre
Pour me bercer les plus belles symphonies
Sa présence est une partition
Sans cesse renouvelée,
Un éclat de rire qui ne demande
Qu’à briser le vacarme des conversations,
Une volupté si discrète et si délicieuse
Que l’ivresse au fond du verre
Devient douce et perceptible…
On me demande si c’est aimer
Que de devenir rare et absent ?
Comprennent-ils qu’en elle
J’ai l’univers auquel je pensais
Qu’irai-je faire ailleurs quand
Devant moi Dieu sculpte le meilleur ?


L’erreur est humaine

C’est connu, vérifié et accepté mais derrière cette vérité, il y a un écheveau de causes, de motivations et de contre-chocs de désirs et de ressentiments. Les dernières études de neuropsychologie sur les traders ou ces jeunes qui « jouent » en bourse et gagnent des millions en achetant ou en vendant des actions.
Notre cerveau est considéré comme un orchestre avec plusieurs instruments et c’est son harmonie qui donne un comportement raisonnable et raisonné, autrement, les antagonismes entre les différents centres nous font faire des actes que la raison réprouve. Ils ont compris que chez tout individu, trois schémas lui font éprouver ce que nous appelons du plaisir. Le premier et celui qui devient de moins en moins important, l’alimentation. Le second, c’est la sexualité et le troisième, l’argent. C’est, un peu, pourquoi les traders sont recrutés jeunes et dans la fleur de leur âge. La notion de plaisir nous est distillée grâce à une hormone: la Dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans plusieurs traits de comportement et personnalité synthétisée à partir de la tyrosine, un acide aminé. A chaque fois que le trader joue un coup gagnant, son cerveau lui injecte une dose de dopamine. Les corps cellulaires dopaminergiques sont situés dans le mésencéphale (partie médiane du cerveau), d’où ils irradient jusqu’au cortex frontal et l’amygdale d’une part, le striatum d’autre part. A côté, les traders, de jeunes étalon, sont au summum de leur activité sexuelle et leur taux de testostérone, important. Deux substances qui concourent, telles des drogues, à cet état d’euphorie qui accompagnent tant le succès que l’état orgasmique.
Si nous nous limitons à ce fonctionnement, purement physiologique, nous restons au stade du corbeau ou du lapin car, à côté, il y a ce qui se forme au niveau du cortex cérébral et constitue ce que que nous connaissons comme étant la raison. Elle dépend de notre éducation et, surtout de notre culture. Entre les deux, interviennent des centres de réceptions, qui interprètent soit positivement, soit négativement les infos. Ces centres influencent nos décisions. Si nous sommes en colère, notre réaction sera différente que si nous sommes zen !
Partant de là, nous arrivons, facilement à expliquer ces comportements, pour nous, inconcevables, de par notre éducation et notre culture. Un décolleté plongeant faisant apparaître la naissance des seins provoquera un comportement autre selon que nous sommes, encore au stade de reptile et instinctif ou au niveau de cette conception du respect de la liberté des autres. Quand un saoudien s’installe en France, il devra faire l’immense effort de s’intégrer, de s’adapter sinon c’est la direction du canapé du psychiatre qu’il prendra. Il subira, alors, une sorte de réadaptation qui consistera, d’une part, à faire taire ses origines et d’autre part, à tenter de changer sa vision de voir. Ce qui se passe pour un saoudien en France, se répète, à plus grande échelle, entre les pays libres et ceux soumis aux diktats des croyances religieuses. Il faut préciser que la religion n’est pas seulement un rite que l’on répète mais une culture qui se forme et influence nos centres où la raison devait être

Provisoirement vôtre

Quand on ne peut pas construire des hôpitaux, on achète un hôpital mobile qui passe de village en village. Quand on ne peut pas combattre la misère, on distribue des paniers de provisions. Quand on ne peut pas appliquer les lois, on invente des solutions pour prévenir l’encombrement des prisons… En politique, on appelle cela du « bricolage » et, le bricolage, c’est l’art de la débrouille. Cela ne demande pas d’études poussées ou de théories compliquées, il suffit d’utiliser les moyens du bord. Les bidonvilles en sont l’illustration parfaite de ce génie qui chez les marocains leur permet de vivre dans le provisoire.
Nul besoin de ces institutions qui, ailleurs, font trembler les gouvernements et reculer les despotismes. Nul besoin d’élections quand, au bout de la démarche, on se retrouve avec des fanas du provisoire. Depuis l’indépendance, la santé, l’enseignement, le travail et tous les problèmes que posent toute nation dans le monde, le provisoire sert à remettre, à plus tard, ce qu’il fallait résoudre hier !
Regardez l’école ! Nous passons de réforme en réforme et plus d’un demi siècle après, nous en sommes à discuter comment, pourquoi et quand faut-il bâtir cette école ! Chaque gouvernement qui arrive découvre que celui qui l’a précédé n’a rien fait, alors en attendant, utilisons le provisoire…
C’est même devenue une mentalité, une manière de parer à ce qui peut nous couter cher et se contenter de ce qui reste et restera provisoire. C’est, aussi, une manière, pour chaque formation arrivée au pouvoir, de se soustraire à ce devoir de responsabilité et, nous les voyons, faire du provisoire en attendant les prochaines élections. Aucun n’ose car il y va de sa carrière. Alors, on longe les murs, on se fait le plus discret possible jusqu’à la fin de son mandat.
A ce point de cette réflexion, nous pouvons même avouer, sans risque de se tromper que même nos identités, statuts et raisons de vivre ne sont que provisoires.
Le provisoire n’est-il pas ce qui remplace le définitif en attendant des jours meilleurs ?

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