C'est libre que je suis meilleur

Hymne au féminin pluriel / Et si le diable existait / Fleur sauvage

La danse est un langage qui parle au regard. Nul besoin de mots. le mouvement suffit pour dire la beauté des femmes heureuses

Hymne au féminin pluriel !

Je n’ai rien vu venir quand je me rendis compte que l’air qui réchauffait mes poumons était son parfum. Mes yeux ne retenaient que son regard brûlant et le rythme de ses pas qui balancent.
Voile de mousseline vert royal sur un épiderme banc nacré et rivière de cheveux qui ondule sur les petites épaules de femme épanouie. Sillon de vertige jusqu’à la chute des reins à peine insolente. L’audace des pas qu’elle suggère font penser aux gestes gracieux des êtres libres et le rire qu’elle déclenche, contagieux comme une ivresse délicieuse.
Je ne voyais plus qu’elle au milieu de la foule féminine en caftans. Musique entraînante dans la fraîcheur de la nuit et ambiance festive avec rires et éclats de voix. La danse est un langage qui parle au regard. Nul besoin de mots. le mouvement suffit pour dire la beauté des femmes heureuses. Du luth qui temporise au violon qui gémit, la voix profonde de la femme toute en éclats, les invités en émoi et le ciel qui célèbre sa présence. Femme douce et légère comme une plume arrachée à la colombe, beauté profonde des racines d’orient et charme sauvage des femmes libres de l’Atlas !

Je chante ma joie de te sentir,
dans ta fière indépendance
comme une insulte à la médiocrité
des esprits qui veulent entraver tes chevilles.
N’aie crainte, c’est de toi qu’ils ont peur,
de ton pouvoir à soumettre, la nuit,
les barbes hideuses qui récitent le mensonge.

Hypocrite audace des langues maladroites et inconscient discours dans la cour des citoyens qui te veulent libre. Ta lumière est plus grande quand tu oses défier leur frilosité et le froid de l’impuissance paralyse leurs esprits.
Ose lever la tête car rien ne t’empêche de grandir dans l’univers des hypocrites, phallocrates à outrance dans le désert de leurs fantasmes arides…

La danse est un langage qui parle au regard. Nul besoin de mots. le mouvement suffit pour dire la beauté des femmes heureuses

Fleur sauvage

Je regarde la vie, ma vie
je lui trouve des couleurs
que tout au fond de moi,
je ne reconnais pas.
Je ne me suis pas fais
pour faire semblant.
J’ai affronté de face
toutes mes ignorances
et dompté les instincts qui
me rapprochaient du serpent.
J’ai mis de côté; les présences utiles
pour que plus tard, je puisse,
avec grâce, retrouver l’identité
concoctée entre la douceur
d’une mère qui savait prier
et les violences de la rue
qui acceptaient mes délires.
Quand l’amour est venu
bouleverser mes certitudes
j’en ai fais un bel univers.
Depuis, la graine a germé,
une mauvaise herbe est venue,
avec sa fleur, à peine belle,
avec des feuilles éparpillées
et des racines envahissantes.
Mais c’était ma fleur, à moi,
j’en ai fais, avec un pot d’argent,
au fond de ma mémoire, une toile
qui me rappelle que la vie peut
être belle pour tous ceux et celles
qui savent faire de ce qu’ils ont
un beau poème, une belle chanson.
Avec elle, j’ai appris que l’amour
est le seul ingrédient qui,
avec une bougie, éclaire le ciel.
Avec un baiser, des éclats de volupté
et le soir quand le rêve impatient
taquine le silence des mains
qui se ferment sur les volumes,
la vie devient un grand spectacle
avec, sur scène, les feux de la rampe
qui dessinent, pour demain, des sentiers,
des allées et des chemins infinis.
Une fleur sauvage dans le tumulte
des ambitions qui se déchirent,
comme une oasis dans le désert,
le rire d’enfant dans le silence
ou le bruit des pas qui ramènent
le parfum familier qu’on attend.

La danse est un langage qui parle au regard. Nul besoin de mots. le mouvement suffit pour dire la beauté des femmes heureuses

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Et si le diable existait

Il s’agit du mal qui ronge le rêve,
tombé en désuétude depuis que la lumière
a éclairé, en moi, le mensonge
que je croyais être mon horizon.
En me réveillant, ce matin,
j’ai mis la vie entre parenthèses,
en attendant que la fin vienne effacer
le passé que j’ai pensé véritable.
Il ne faut pas croire que le cœur
ne vit que de joies et de rires.
Il a aussi sa part de meurtrissures
et c’est même la douleur, en lui,
qui aiguise sa sensibilité.
C’est dur de se trouver en face de ses échecs;
celui d’avoir toujours cru que la vie
n’est que blanche ou noir
et que les nuances du gris n’existent
que pour colorer les humeurs de l’instant
ou celui de n’avoir pas compris
que ce que le regard parcourt,
n’est que la couche superficielle
des ambitions qu’on évite d’avouer.
J’en veux à ceux qui ne m’ont pas expliqué
que le diable a, parfois, le visage d’un ange
ou qu’il ne faut rien donner sans être sûr
qu’on peut avoir le double en retour.
On me dira que mon âme est perturbée
pour n’avoir pas su rester sur mes gardes
mais comme un oiseau au plumage multicolore,
elle ne chante, vraiment et bien,
qu’en étant libre de toute contrainte négative.
Comme un couteau que la main
remue dans la blessure,
mes pensées heureuses du passé
servent aux autres pour me rappeler
qu’elles sont le fruit de leur manège.
L’être à qui j’ai appris à marcher
juge mon obstination à le servir
comme la preuve de mon égoïsme
et celui qui, grâce à moi, sait,
aujourd’hui, parler aux gens,
semble ignorer qu’avec un autre,
il aurait trébuché sur les maladresses
acquises loin des foules.
Ai-je eu tort de croire que le bien
est dans l’intention de donner
plus qu’il n’est dans l’idée de recevoir ?
Aujourd’hui, j’ai compris
que la mort vient avec les désillusions
et que la vie se nourrit d’espoir.

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