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La chance d’aimer
leur amour est un doux murmure que seuls, elle et lui, peuvent entendre.
Comme ce soleil téméraire
que les nuages veulent envahir
le contact de leurs corps épris
est une douceur incomparable
qui parcourt leur engagement volontaire.
Elle sait, avec grâce, lui appartenir
il sait qu’en elle germe depuis longtemps
ce bonheur profond d’être à elle.
Nul besoin de pancarte, ni d’enseigne
leur amour est un doux murmure
que seuls, elle et lui, peuvent entendre.
Il la voit évoluer avec élégance
aux milieu des hommages et des convoitises
est-ce sa faute, si elle sait avec art,
pour lui, devenir belle, jolie et attirante,
Sa féminité, elle la porte comme une robe
faite pour elle comme une lumière
qui ajoute à sa prestance un brin de volupté.
Le Mont Saint Michel - Normandie France
Discrète beauté quand elle s’affirme
comme une posture fière et sensuelle.
Il la voit, la regarde et respire
louant Dieu pour une telle aubaine
celle d’être lui, juste pour elle
celle d’être elle, juste pour lui.
Elle, avec sa chance d’être belle
son bonheur d’être femme
et l’honneur de s’appartenir
dans les moments d’extase
quand le sourire se transforme
en bel et réel éclat de rire.
Elle l’aime et consacre pour lui,
au fond de sa mémoire, au fond d’elle
cette place qu’on réserve aux égoïsmes
et que rien ni personne ne peuvent atteindre.
Elle sait que, quand elle dit « je »
c’est du « nous » qu’elle parle bien.
il sait lui, bien lui être redevable,
pour les silences qu’elle transforme
en allégresse, en lumière, en rire.
Quand elle le fixe avec insistance
il sent la chaleur brûler ses certitudes
et comme un enfant en quête d’un sein
il s’abandonne à ses mains savantes,
pour se détendre et mourir pour mieux être.
Leur joie d’être ensemble et unis
sème le doute et l’incertitude
chez les couples qui font semblant et,
doucement, dans la chaleur des certitudes
s’installe la réalité des amours véritables.
Sur le vertige des courbes et des rondeurs
il devient l’habile architecte infatigable
qui dessine des rivières de volupté
des vagues furieuses ou dociles
dans le ressac des ébats interdits et innocents.
Elle sait, quand vient la nuit, qu’il sera là
reprenant dans sa paume, en forme d’un sein
ou furetant en douceur dans l’insondable désir
qu’elle sait susciter sans rien faire.
C’est à ce genre d’êtres inconscients de leur chance
que la vie originelle s’est écrite sur les limbes
qui sépare l’univers du puissant créateur.
N’aimer qu’elle
Ah, ces yeux !
Quand le khol les dessine,
ils deviennent si beaux que l’air,
autour de moi, se transforme.
Elle sait et je le sais,
que son regard me raconte
des scènes incroyables
et je sais, le sait-elle ?
que c’est dans mes yeux
qu’elle se voit plus belle que jolie.
Du premier jour à aujourd’hui,
je n’ai eu qu’elle et elle n’a eu que moi.
Moi pour m’amuser à la décrire.
Elle, pour me parler de moi avec tendresse
au point que je n’ai plus de passé.
Je sais qu’on ne peut vivre sans attaches
mais de l’histoire que je me raconte,
je ne vois que le mensonge vil
qui a voulu faire de moi un monstre.
J’ai vu le discours qui me rendait impie
et mécréant sombrant dans la décadence,
celui qui ne croit ni en Dieu ni au diable.
Un jour, je compris que les nains
s’efforcent à réduire les autres
pour paraître grands !
J’ai tourné mon regard
vers ce que j’appelle Dieu.
Je l’ai trouvé dans le murmure
d’une rivière vierge qui chante sous les fougères,
je l’ai vu brûler l’horizon chaque soir,
dans une merveilleuse symphonie de couleurs
et dans le silence de la fragilité des brindilles,
je l’ai entendu chanter la fraîcheur des fleurs
qui frissonnent à son passage.
Si dans l’acte de croire,
il y l’intention et l’apparence.
Au lieu de ne me fier qu’à l’apparence
pour éloigner le regard inquisiteur,
j’ai fais épanouir l’intention jusqu’à être
en contact direct avec le créateur.
Si je ne comprends pas comment
certains pensent qu’ils peuvent tromper Dieu
avec quelques prières, je sais,
maintenant que vivre est sa seule obligeance.
L’amour m’a fait comprendre
que le paradis dont ils imaginent les contours
sans jamais le voir, est, pour moi,
dans le baiser brûlant qui dévaste
mes certitudes et mes angoisses,
c’est un coin de regard
à peine aperçu et déjà perdu
et qui, pourtant, emporte de moi,
ce qu’il y a de meilleur.
Ni vierges,
ni fleuves de lait, de miel ou de vin,
il est dans le sillon que suit l’index
pour voguer vers la volupté.
L’enfer, lui, est dans les cœurs vides d’empathie.
Le paradis est dans l’odeur de l’oreiller
quand la nuit a consommé les confidences
et que l’aube dérange avec le soleil pour complice.
L’enfer est dans la tête qui ne voit que le nombril
quand le monde autour est un champ de coquelicots.
Etre
La hantise de la page blanche, qui guette celui qui n’a pour confident que le clavier froid ou le stylo, ne m’a jamais rencontré. Pour la simple raison que je n’appartiens qu’à ce type d’individu qui n’a pour imaginaire que la pensée. Je n’ai pas ce loisir maladif de supporter la contrainte pour alimenter une image ou se faire une réputation. Pour m’évader il me suffit de me penser dans ces champs où le blé reste vert quand l’été devient menaçant. Je regarde, au fond de ma mémoire, le coquelicot tremblant ou le bourdon qui danse au milieu des grains de pollen que l’œil ne peut voir.
J’imagine le berger qui se fabrique la musique avec un bout de roseau et qui arrive, derrière la chèvre qui met bat en gémissant, à attirer les pieds nus de la jeune femme, échappant à l’adolescence quand son téton durcit.
Elle s’éclipse pour sortir, à la lueur de la lune qui surveille le printemps, pour aller, le cœur tremblant, vers la caresse des doigts durcis par le froid de l’hiver qui s’éloigne. Ils se rencontrent, cachés par le chant du grillon, derrière la meule, sans forme, de foin et, l’histoire racontera plus tard, que c’est là que l’Amour a surgit comme une bouffée de chaleur quand les épidermes se libérèrent. Ils s’endormiront, unis dans l’odeur de la terre, les corps emboîtés jusqu’à l’alerte de l’aube qui pointe à l’horizon. Comme d’habitude, elle sursautera, déjà coupable d’avoir laissé le plaisir envahir son innocence, il sourira dans le dernier baiser qu’il arrivera à lui faire prendre avant de devenir une croupe qui s’en va.
Parfois, il me suffit, du haut de mon balcon, de voir le spectacle éternel de la femme qui suspend l’activité et accroche le regard, pour ensuite en faire l’épitaphe d’une liberté qui ne viendra jamais, ici, pour laisser la femme être et l’homme faire.
Je deviens amère quand je pense que certains ont inventé la magouille sur les interlignes des versets divins et que d’autres, manipulés par la crainte de ne pas être communs, s’enfoncent dans l’erreur de croire qu’ils vivent alors qu’ils ne font que semblant.
Je regarde les jeunes filles qui jouent aux madones, déjà coupables de vouloir jouer aux adultes en imitant les étoiles dans un ciel que les pervers façonnent en traquenard.
Des fois, un homme, respectable d’apparence, la main à l’oreille, crie à qui veut l’entendre, qu’il parle au téléphone et ce que j’entends n’est autre qu’une discussion anodine qui sert à l’autre de se croire intéressant et intéressé.
Je détourne le regard pour dessiner dans ma tête, le spectacle d’une société qui se veut souveraine, par l’individu qui se respecte, dans la dignité des hommes qui refusent de se soumettre à la censure inventée pour limiter le souffle et la pensée.
Ils font semblant d’être, alors que la vie s’écoule comme un sablier invisible sur le bord de leur destin. Ils font la queue devant le consulat du paradis et tentent de parfaire leur image en corrompant les gardes qui font semblant d’être des anges. Le temps passe et trace sur leur épiderme, les rides qui annoncent la misère de la vie qu’ils ont cru choisir.
La révolte me sert, dans le dernier verre de la nuit, l’énergie nécessaire pour affronter le lendemain que je sais déjà insipide car il manquera d’imprévus.