C'est libre que je suis meilleur

C’est encore, moi… / Rêve de poète / Je hais /

Levez-vous et dansez au rythme de vos poumons, à la cadence du cœur qui ne sait pas s'arrêter.

C’est encore moi…

Acide, le verbe
Torture et souffrance
Avec le mot pour seul recours.
Parler et dire les regards étouffés
par des années d’habitude.

Ils ont peur du soleil
Les abonnés de la pénombre.
Ils grignotent la vie
Avec crainte et parcimonie.
Pourtant, il n’y a aucune crainte
À croquer le fruit, avec passion
quand le printemps se force à dessiner
pour nous, avec les couleurs des fleurs
des rondeurs délicieuses.

Construire une galaxie
sur les tons d’une mèche
ou trembler, sans le vouloir,
sur la fragilité des cils.

Attendre en dormant sur le seuil
des lèvres qui racontent des incendies
ou se pencher, les yeux fermés
pour respirer l’odeur d’un corps
qui rappelle le parfum du paradis,
Jasmin subtil et Santal envoûtant…

Très bon texte !!! Chaque rêve que l’on se refuse, est une insulte à l’esprit qui s’atrophie. Oui, la vie est belle mais c’est nous qui la compliquons.
Bravo.

Sarah Warsama

Elle est là, leur vie, regardée
à travers des siècles de mensonges.
Vie interdite car incomprise.
Vie refusée car inconnue.
Mon bonheur est simple.
Une larme de joie suffit
pour qu’il se transforme
en feu d’artifice déchirant la nuit
en arc en ciel divisant l’azur.

Faire d’un baiser, un roman fabuleux.
Faire d’une étreinte, un fleuve en crue
Faire d’un regard, un horizon embrasé
et, finir le jour sur l’épaule nue
de la confiance retrouvée.

Libérez vos cheveux et vos yeux.
Ce que vous évitez de voir
est perdu pour l’éternité.
Levez-vous et dansez
au rythme de vos poumons,
à la cadence du cœur
qui ne sait pas s’arrêter.

Chaque rêve que l’on se refuse
est une insulte à l’esprit qui s’atrophie.

À quoi sert le feuillage d’un arbre
quand le tronc est creux,
rongé par le temps et l’habitude ?

Fade et triste est le spectacle
des consciences soumises
car Dieu n’a inventé le courage
que pour pouvoir imaginer sa vie
avec l’énergie des volontés.

Je regarde le ciel et les nuages
et je peux y imaginer des formes
qui racontent ce que je refuse d’oublier.
L’amour est en moi comme un souffle
qui dirige mes pas vers la grâce
d’un doigt qui annonce l’élégance,
transforme le regard incertain,
que je colle sur une hanche généreuse,
en spectacle nocturne défiant la volupté.

La vie est là où on veut bien la voir
et de nos choix, nous fabriquons un destin.
Faisons en sorte qu’il soit meilleur,
nous ne sommes vus et jugés
que sur les traces que nous laissons derrière.

Laissez des prières pour héritage
est une offense à la vie, aux autres,
un silence qui ne veut rien dire
quand des graines pourrissent
faute de n’avoir pas été semées.

Poser un baiser, les paupières baissées
sur le dos d’une main d’une femme,
c’est, déjà, écrire un poème
avec le rêve pour encrier.


 

 

 

 

 

 

Rêve de poète

Quand le coq se rappelle qu’il a une basse cour à gérer, quand la rosée fait la grasse matinée sur les pétales frémissantes d’une fleur, quand l’oiseau frétille des ailes sous la fontaine qui chante, quand l’enfant se réveille et que le sein s’éloigne, quand le cri de la rue se répète jusqu’à l’agacement, quand la fille répète, devant le miroir complice, la démarche et le galbe des hanches, quand le four respire le parfum de farine brûlée… Je dors encore.
Hier, entre la fin du jour et le silence de la nuit, l’ange est passé. Chargé de parfums comme un cerisier au mois de mai. Il a d’abord chanté sa colère pour l’absence trop longue qu’il me voit cultiver puis, devant mon air serein et obstiné, il s’est mis à étaler sa grâce infinie sur ma béatitude improvisée. Il a voulu, dans une espiègle attitude, tester la joie affichée quand sa présence devient certaine mais comme je me plaisais à respirer l’arôme de son corps trop cher, il s’est mis à me jouer le refrain de celle qui, comblée d’amour se plait à souffrir le manque.
Étendu devant le ballet des doigts qui pianotent sur ses courbes enchanteresses, il s’est laissé aller jusqu’à ne plus croire que j’étais là mais que c’est bien moi qui dessinait la fraîcheur sur le galbe insolent de ses rondeurs qui narguent le vertige.
De simple ombre de la rue, je deviens poète d’amour, l’instant d’une vision imaginaire qu’il m’offre quand il m’annonce qu’il est là. Je ferme les yeux devant le clavier glacial qui tyrannise le verbe et le complément et, quand je les ouvre, je m’imagine, volant à ses côtés, vers les contrées incertaines où le désir tient son royaume. Les scènes se succèdent et les plaisirs se multiplient quand je navigue, comme dans un rêve, entre la lèvre humide qui attire le baiser ou la chaleur brûlante qui se dégage de la gorge profonde quand la narine s’aventure pour humer l’odeur subtile de l’échancrure qui vibre sous les battements du rire qui libère.
Les jambes hospitalières qui se croisent paralysent la raison qui s’essouffle et la conscience qui s’amenuise. Entre le regard qui surveille mon état et l’œil qui me parle comme un rayon de lumière invisible, je me relâche et accepte le verdict du corps devenu juge et bourreau, pour ne plus penser à la résistance que me chante la mince partie du cerveau qui reste indemne.
La voix inaudible du désir qui étouffe mes tympans, la boule assassine qui me coupe le souffle et paralyse mes poumons devenus incapables, les lignes qui enflent, s’étirent et ondulent: c’est mon univers qui s’annonce comme une geôle sans chaines ni barreaux. Prisonnier d’une beauté invisible, je me rendors pour transformer le rêve, capturer le plaisir et rester esclave d’une sensualité à peine entrevue et pourtant véritable. Le noir du sommeil éteint le spectacle que mes neurones inventent à chaque fois que les syllabes familières viennent frapper à la porte close de mes paupières fatiguées.

Je hais,

La douleur qui remplace
la perte d’un être cher,
le silence qui s’impose
dans le froid de son absence,
le vide qu’il laisse derrière lui
que je peine à remplir.
Je hais la larme incapable
de me ramener sa présence.
Je hais ces mots, à lui destinés,
que je ne saurais plus dire.
Je hais la vie menacée par la mort
et je hais la mort qui rend la vie inutile.
A quoi sert d’aimer si perdre est une torture ?
Pourquoi s’habituer à l’autre
si, quand il part, on devient infirme ?
A quoi sert l’effort pour le faire sourire
si, quand il s’en va, pleurer devient facile ?
On me dira que même mort
il est là comme un ange qui me surveille
Où étaient les anges pour son dernier soupire ?
Je souffre quand le souvenir suspend ma main
quand je revois son regard comme un compliment
quand j’entends sa voix comme une prière,
Je hais ces sanglots qui bouleversent le jour
dérangent la nuit et font fuir le sommeil.
Je hais cette peine profonde
que l’amitié et l’amour n’arrivent pas à guérir.
son absence brûle mes yeux
et déchire mes horizons lointains
Comme une impression qui se matérialise
j’aime à penser mourir pour ne plus pleurer,
pour ne plus souffrir, pour ne plus regretter
de n’avoir pas su donner plus
à ceux que nous ne voyons
que quand ils ne sont plus là.



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