C'est libre que je suis meilleur

Mentir, un art… / Traces d’amour / Lente décimation

Le mensonge est, souvent, vainqueur, quand il est utilisé à plusieurs...

Fontaine de Médicis

Mentir, un art…

Je la regarde et je m’étonne
qu’elle puisse oublier l’arôme
ou ce qui en reste, du baiser
donné un soir d’avril,
comme un serment  de fidélité.
L’amour est-il, à ce point, volatil
pour qu’une fétide odeur de sang
puisse, à ce point, le faire évaporer ?
Des années de joie et de lumière,
des heures de paroles et de confidences,
des colliers d’instants partagés,
et des silences de complicités,
n’étaient-ce qu’un cours de théâtre
qui finit sur les cendres d’une histoire
qui n’a, jamais, vraiment commencé ?
Étais-je, à ce point, médiocre
devant les frasques débiles
d’une tribu en mal d’existence ?
Je regarde mourir le dernier rayon
de ce soleil que j’ai cru mien,
ma raison s’étouffe pour n’avoir pas su
me conseiller le mal et l’intrigue
quand il me fallait combattre le mal,
Elle regrette ses nobles conseils
et regarde la vie comme une jungle
où le plus vil est le vainqueur.
« Au fond, me dit-elle, qu’importe comment
quand on peut flirter avec la victoire.
Le mensonge est un art qui enjambe,
sans scrupule, le beau, le noble et le meilleur. »


Traces d’amour

Sur le tapis zayan,
gît le cadavre d’un passé
que j’ai cru merveilleux.
illusion d’optique ou mirage imaginaire
le temps s’est figé pour me montrer
jusqu’où va la bêtise quand elle ignore
que l’éclat d’argent peut tromper
le cœur qui, pendant longtemps,
s’est laisser séduire facilement.
un regard brûlant qui raconte
sous les cils, l’ivresse et la volupté.
Une démarche qui dessine
le vertige sur la hanche généreuse.
Des mots distillés avec science,
pour endormir la conscience.
Des promesses, des paroles et des serments,
bavardage entretenu et mille fois répétés,
L’amour traité avec désinvolture,
sous des couches de maquillage,
comme une formalité indispensable
pour que l’histoire soit plus réelle
que le drame des amants qui préfèrent
mourir enlacés que vivre séparés.
Je me penche sur le cadavre
qui dégage l’odeur des traîtrises.
le sang, autour de lui, se coagule
en dessinant des arabesques et,
doucement un prénom me revient.
Je refuse d’y croire et de le lire
Aussi vrai que le soleil qui brûle le jour,
il était plus éclatant que la lueur
d’un phare qui déchire la brume.
Aujourd’hui, aussi terne que le deuil,
il a la couleur des médiocrités qui,
sur les ruines des amours mortes,
fleurissent comme des insultes
à la face des destins inventés
entre le souffle et le baiser !


La fontaine Médicis…

On y vient aujourd’hui pour lire à l’ombre, rêver ou s’embrasser à l’abri des regards, mais nos plus illustres ancêtres tels Victor Hugo, Chopin ou Musset y trouvaient l’inspiration. Située à l’extrémité Est du jardin du Luxembourg, la Fontaine Médicis, son bassin et ses drapés de lierre sont l’un des endroits les plus romantiques de Paris !
Autrefois appelée la grotte du Luxembourg, la fontaine Médicis est commandée en 1630 à l’ingénieur florentin Thomas Francine par Marie de Médicis, alors veuve d’Henri IV. Lassée des intrigues du palais du Louvre et nostalgique de son Italie natale, l’ancienne reine de France et de Navarre souhaite retrouver l’atmosphère des nymphées et fontaines présentes dans les jardins de Boboli à Florence.


Lente décimation

J’ai surpris le petit talon
taquiner la poussière
et j’ai eu envie d’embrasser l’orteil
avant la cheville fine qui tremble.
Le mollet, dans ma main brûlante,
m’indiqua le galbe insolent
du genou qui s’impatiente.
Son gémissement enroba le désir
dans le parfum de son haleine
et j’ai sombré dans le vertige
qu’elle savait m’offrir avec insouciance.
De maître libre de mon destin
me voilà esclave d’un regard.
Je ne compte plus les heures
que je consacre pour lui décrire
le feu qui alimente mes rêves
quand elle est absente ou présente.
Ma pensée s’obstine à faire un détours
vers l’odeur qu’elle laisse dans le drap,
la trace qu’elle imprime sur la couche
qui partage nos murmures.
Je vais et je viens, l’esprit figé
sur l’unique et seul discours
qui hante mes joies et mes pleurs.
Que m’a-t-elle donné pour que
je devienne aveugle à ses défauts ?
que m’a-t-elle raconté quand,
avec elle, j’étais ailleurs,
sur les ailes des vertiges
qu’elle savait fabriquer avec grâce
quand sur ses lèvre, le mot aimer
se dessinait avec chaleur,
quand le temps disparaissait
entre le galbe d’un sein
et la courbe d’une épaule ?
Que va-t-elle devenir, sans moi:
Je sais calmer ses craintes
je sais lui éviter la peur
des lendemains incertains
je sais la rendre heureuse
avec un rien arrangé en fleur
avec un mot, longtemps oublié
avec les promesses que je sais tenir ?
Qu’importe ce que sera mon destin
j’ai inventé les magiques couleurs
j’ai tissé des univers inconcevables
j’ai fabriqué des bonheurs intenses
j’ai chassé l’angoisse avec courage
j’ai affronté les perfides convoitises
le mensonge a tué, en moi,
le poète et la foi profonde.
Seule la mort habite, désormais,
tous les projets à venir.
Je dois quitter la table
et tirer ma révérence
pour qu’elle vive ses derniers soupirs.


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