C'est libre que je suis meilleur

soif de mots / Éclats de liberté / Scènes / Hommage à la vie / Mon Maroc

Le Maroc que j'aime, celui, inventif, brillant et combien tolérant. Celui de la grand mère qui, tout en confectionnant le 'baghrir", dans la plus pure tradition, te bénit avec un sourire, celui de mon Islam,

Soif de mots

Heureux celui pour lequel
le sourire d’un enfant
est plus éclatant que le soleil !

Les larmes d’une mère
sont des griffures
qui résistent au temps.

Il y a des femmes
dont la démarche
donne le vertige au regard !

L’amour,
quand il est bien consommé
donne de l’amitié au matin
et le soir, il se métamorphose
pour donner au sommeil
la douceur des prairies vierges.

Deux mains qui se rejoignent
écrivent, dans la lumière du soir,
des allégeances qui se prolongent
au delà des rêves
qu’on écrit ensemble.

Le baiser, le plus beau,
est celui qu’on dépose,
en silence,
sur les lèvres qui tremblent
en murmurant ton prénom !

D’où vient la beauté des mots
si ce n’est de la chaleur
qu’on y souffle, loin de la haine,
que d’autres peuvent y mettre ?

La liberté qu’on s’accorde
pour aimer l’autre n’a d’égale
que le pouvoir de le vouloir libre.

La fleur meurt d’ennui
quand aucun regard ne lui murmure
que c’est belle qu’elle est utile !

Il y a, des fois, où l’esprit s’inspire
du silence des êtres et des choses
pour décrire la volupté des mots simples
que tout le monde peut comprendre.

Scène

Les anges regardaient, médusés, l’enfant déchiqueter le cordon ombilical. Le sang giclait sur le visage du père. Jamais altruisme ne fut, ainsi, trompé. Jamais amour ne fut traité avec tant de désinvolture et jamais le rêve, construit ensemble, pierre par pierre, ne fut maltraité de cette manière.
C’est à cet instant que le père comprit que son devoir était arrivé à son terme. Au lieu de suivre les pas laissés par l’ingratitude sur le sable, il prit la direction opposée et marcha vers ce coin qu’il s’était choisi pour venir y mourir, un jour.
Qu’importe la manière, une vie arrive et une autre s’en va. Tout le reste, c’est de la littérature mais, dans le silence des consciences tranquilles, c’est la fin qui vient confirmer la raison des gestes et la vérité des actes qui ont fait de l’enfant, un homme. Le bonheur de chacun n’est pas dans le bénéfice d’une main qui se tend, comme une aumône, vers la vieillesse moribonde, il est dans le spectacle de son enfant devenu un adulte qui s’assume.
Qu’importe les regards de bienveillance et les mots qui réchauffent, l’instant d’un soupir, le froid des égoïsmes inévitables ? Qu’importe pour un père de mourir, seul ou sous des regards noyés de larmes ? L’inévitable, il ne faut pas se leurrer, met un terme au rêve qui a, l’au delà, pour ambition.

Hommage à la vie

Elle me manque,
cette bouche, autel du baiser
comme me manque le regard
brillant comme une intelligence.
La douce main
qui me rappelle à sa présence.

Quand elle vient s’asseoir,
croupe hospitalière et
épaule chaleureuse
s’offrant à mon regard éperdu,
quand elle s’en va,

laissant derrière elle
le rythme des reins qui balancent
ou quand elle revient,
le sourire comme un salut
sur une poitrine dessinée
en une invitation de fête.

Je n’ai pas peur de dire la volupté
des gestes qui se sculptent dans ma mémoire.
Je n’aurai pas honte de raconter
le bonheur de l’intimité profonde
quand rien n’existe
autour des mains qui se cherchent,
se trouvent et s’entremêlent.

Au contraire,
il me faut parler du désir
comme un besoin naturel,
comme une condition nécessaire
et comme un partage infini.

Au dessous des mots,
au dessus des pages,
il y a la veine qui véhicule les humeurs
mais il y a le muscle qui bat
pour que vive le corps et l’esprit.

Il y a le contact des épidermes
qui allume le regard
comme une lanterne dans la nuit
des amants qui s’isolent.

Il y a la vie, que certains
veulent maculer de honte
car disent-ils,
le bonheur est coupable.

Je crois à la vie
qui vous prend comme une fièvre ,
délicieuse par sa chaleur,
enivrante par sa torpeur.

Je crois aux êtres qui ne savent pas mentir
quand c’est leur cœur qui parle.

Éclats de liberté

Acide, le verbe
Torture et souffrance
Avec le mot pour seul recours.
Parler et dire les regards étouffés
par des années d’habitude.

Ils ont peur du soleil
Les abonnés de la pénombre.
Ils grignotent la vie
Avec crainte et parcimonie.
Pourtant, il n’y a aucune crainte à,
croquer le fruit, avec passion
quand le printemps se force à dessiner
pour nous, avec les couleurs des fleurs
des rondeurs délicieuses,

Construire une galaxie
sur les tons d’une mèche
ou trembler, sans le vouloir,
sur la fragilité des cils,

Attendre en dormant sur le seuil
des lèvres qui racontent des incendies
ou se pencher, les yeux fermés
pour respirer l’odeur d’un corps
qui rappelle le parfum du paradis,
Jasmin subtil et Santal envoûtant…

Elle est là, la vie, regardée
à travers des siècles de mensonges.
Vie interdite car incomprise.
Vie refusée car inconnue.
Mon bonheur est simple.
Une larme de joie suffit
pour qu’il se transforme
en feu d’artifice déchirant la nuit
en arc en ciel divisant l’azur.

Faire d’un baiser, un roman fabuleux.
Faire d’une étreinte, un fleuve en crue
Faire d’un regard, un horizon embrasé
et, finir le jour sur l’épaule nue
de la confiance retrouvée.

Libérez vos cheveux et vos yeux.
Ce que vous évitez de voir
est perdu pour l’éternité.

Levez-vous et dansez
au rythme de vos poumons,
à la cadence du cœur
qui ne sait pas s’arrêter.

Chaque rêve que l’on se refuse
est une insulte à l’esprit qui s’atrophie.
À quoi sert le feuillage d’un arbre
quand le tronc est creux,
rongé par le temps et l’habitude ?

Fade et triste est le spectacle
des consciences soumises
car Dieu n’a inventé le courage
que pour pouvoir imaginer sa vie
avec l’énergie des volontés.

Je regarde le ciel et les nuages
et je peux y imaginer des formes
qui racontent ce que je refuse d’oublier.

L’amour est en moi comme un souffle
qui dirige mes pas vers la grâce
d’un doigt qui annonce l’élégance
ou transforme le regard incertain
que je colle sur une hanche généreuse
en un spectacle nocturne défiant la volupté.

La vie est là où on veut bien la voir
et de nos choix, nous fabriquons un destin.
Faisons en sorte qu’il soit meilleur,
nous ne sommes vus et jugés
que sur les traces que nous laissons derrière.

Laissez des prières pour héritage
est une offense à la vie, aux autres,
un silence qui ne veut rien dire
quand des graines pourrissent
faute de n’avoir pas été semées.

S’habituer à la liberté
est une douce délivrance !

Poser un baiser, les paupières baissées
sur le dos d’une main d’une femme,
c’est, déjà, écrire un poème
avec le rêve pour encrier.

Mon Maroc

Le Maroc que j’aime, celui, inventif, brillant et combien tolérant. Celui de la grand mère qui, tout en confectionnant le ‘baghrir », dans la plus pure tradition, te bénit avec un sourire, celui de mon Islam, discret et personnel sans ostentation, sans barbe ni voile, éclairant et éclairé, celui des cris des enfants qui accourent, heureux, quand le père revient de son échoppe de « Maalem », maître artisan, celui des jeunes, sentinelles de la rue, qui regardent la blonde « gawria » comme une orgie sexuelle ambulante.
La larme hésite à tomber pour faire le deuil sur nos chaleurs estivales et nos plages multicolores, avec des femmes en bikini se dorant au soleil sous le regard du vieillard qui mélange sur son chapelet le charme des femmes qui savent être féminines et la prière pour un lendemain heureux. Ce Maroc se frelate et devient délétère comme un souvenir heureux qui s’efface devant l’arrogance d’un occident sans réel avenir et un orient gangrené par la bêtise de croire que l’argent ouvre les portes d’un paradis, paradis-illusion, un paradis-menace.
La haine est cultivée sur des champs de sourates malaxées, combinées arrangées comme un jeu de société.
Mon Maroc est peut-être, plus petit que la Scandinavie ou l’Amazonie, mais il frétille d’ingéniosité quand son peuple n’aspire pas à devenir faucon après avoir été colombe. Il est dans le thé qu’on prépare comme un rituel indispensable, le temps que les esprits se décantent et qu’enfin, apparaisse la « noukta » qui soulève de rire les poitrines fières des femmes expertes qui transforment la toison de mouton en riche parure royale. Il est dans le vœu que respire la mère quand son enfant, plié sous ses livres s’en va affronter le certificat d’étude primaire. Il est aussi chez les abonnés de Mai 68, quand, pour s’aligner derrière le « Che », font tomber au sol, le Ramadan. Il est entre l’olive devenue comestible grâce au miracle des cuisines sombres et son nectar, dégusté sur le bout d’un pain qui sent encore les mains qui l’ont pétri, avec amour, avec honneur. Mon Maroc est celui du baiser que l’on dépose sur le pain tombé par terre ou la main qui apaise nos anxiétés d’enfant.

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