C'est libre que je suis meilleur

JE SAIS / Je m’étonne / Khawatir

Ce que la photographie reproduit à l'infini n'a lieu qu'une fois. Roland Barthes

JE SAIS

Je sais voir le beau dans le fatras de la médiocrité
Je sais deviner la belle pensée derrière le noble acte
Je sais compter au delà de cent
pour me rendre compte
que l’argent sonnant, trébuchant
est seulement un moyen.
Comme je sais
que certains esprits frileux, acariâtres,
se contentent de s’incliner devant les liasses
qui promettent les vacances imaginaires.
Je sais regarder quand il faut voir et deviner
le vertige d’une chute de reins, sublime et belle.
Je sais contourner l’insulte
pour signifier l’amertume
quand la déception est inattendue ou traître.
Je sais et j’ai toujours su, comment dire le beau
sur des lèvres fragiles brûlées par la soif d’aimer.
Mais…
Je n’ai jamais su comment peut-on confondre
l’amour et les communes prétentions à aimer.
Comme je ne sais pas pourquoi, ni comment
peut-on avoir de viles pensées derrière un baiser.
Peut-on aimer sur commande, encore moins
aimer à moitié,avec un œil sur le portail
et l’autre sous la paupière vaincue par l’amour ?
Je ne saurai jamais maquiller mes soupirs
ou frelater mes engagements à servir
ce pour quoi, je crois, suis né !
On me trompera sûrement, on me trahira,
j’aurai l’honneur de tenir aux valeurs
sur lesquelles on élève des empires,
J’aurai la joie de n’avoir pas cédé, pas failli.
Roc de granite ou acier inoxydable, mon âme
sera pour moi le plus bel des exploits !

PHOTOGRAPHIE:

        Un portrait n’est pas une ressemblance.
Dès lors qu’une émotion ou qu’un fait est traduit en photo,
il cesse d’être un fait pour devenir une opinion.        L’inexactitude n’existe pas en photographie.
Toutes les photos sont exactes.
Aucune d’elles n’est la vérité.
         Richard AVEDON

En quoi consiste la photogénie ? C'est la faculté de produire des photos qui vont plus loin que l'objet réel.

Richard AVEDON Photographe

Je m’étonne

Une idée, une pensée, une scène ou une situation…
Comme une graine qui germe,
prend racine en mon fort intérieur
Se développe, mûrit et grandit
jusqu’à déranger mon équilibre interne.
Je prends sur moi pour me vider
et comme une libération
le verbe explose,
les mots tombent comme une pluie fine
ou comme un orage, une tempête
selon la finesse ou la gravité.
Tout s’écrit d’un trait,
sans brouillon, sans pause
le texte prend forme,
devient article ou poème ?
Qu’importe !
Ma vision de la chose est là,
vraie et bien réelle
Puis le doute arrive.
Était-ce sincère ?
J’ai horreur de devenir pédant
avec de simples mots.
Toute la gloire à laquelle j’aspire
est le sourire que je ferais fleurir
Sur les lèvres amies
qui savent ce que j’ai voulu dire.
J’ai en moi des valeurs,
richesse héritée ou trésor découvert
j’en use et j’en abuse
car on ne répète jamais assez
que c’est le passé qui a inventé
le présent pour préparer le futur.
Je n’ai pas la fierté
d’avoir glissé l’arôme
dans les graines de semoule
mais je sais le sentir
quand des mains authentiques
ont su reprendre la magie de bien les rouler.
Certains de mes ami(e)s arrivent
à humer le parfum des mots
qu’ils gardent en eux comme un bonheur,
Ils me le rappellent
et leurs éloges sont un baume
qui réchauffe, en moi,
le marocain qui a su rester,
Attentif au génie de nos ancêtres,
Heureux d’appartenir
à la grande et belle famille
qui se dore sur les plages de l’Atlantique,
les cheveux mouillés par la Méditerranée
et les pieds brûlés par le sable du Sahara !


Khawatir

Chante le vent
dans les feuilles des platanes
son parfum me revient comme
une ode à la beauté qui
s’entoure de mystère.
J’aime à respirer
l’air d’une nature vierge
et m’endormir sur la cuisse tendre
qui s’offre avec amour.
Je ne vois que sa silhouette
et déjà
le temps se fige
et mon cœur se retient.
Elle arrive, démarche fière
de princesse gâtée par le divin.
Mon souffle devient rare et,
ma gorge a soif de son odeur.

Que se passe-t-il dans les corps
qui se brûlent aux flammes
des passions véritables ?

Est-ce la crainte que le bonheur,
combien fragile, ne sera qu’éphémère ?

Est-ce l’après,
quand le baiser devient souvenir,
que l’air garde son parfum
mais pas elle, mes mains ?

Pauvres bougres attirés par les lumières,
vous ne saurez jamais sentir la chaleur
d’une bougie misérable
quand l’amour danse autour de nous.
Si votre soif est d’eau, la mienne est d’épiderme
si votre faim est bestiale, la mienne se contente
d’avaler ses mots, dessinés avec finesse.

Restons, vous là bas et moi ailleurs,
mon monde est fragile et craint
l’insulte et le mot vulgaire.
Je m’en vais, comme chaque soir,
dormir avec la promesse certaine
que demain,
elle sera là pour colorer mon matin
et me préparer au labeur.

Divine créature,
« Que serai-je sans toi ? » dira le poète
et moi de penser « sans toi, serai-je ? »


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