C'est libre que je suis meilleur

Même ceux qui boitent ne reculent pas / Il ne meurt jamais, le soleil / Kafkaïen / En ouvrant les yeux…

Ce qui sauve les femmes, c'est que pour lire dans leur âme, il faut regarder leurs yeux.

Les femmes aiment ce qu'elles entendent, les hommes ce qu'ils voient.

NOURR Edine

Même ceux qui boitent ne reculent pas

De Gibran Khalil Gibran que, tout au long de la journée, j’ai feuilleté. De son best seller « Le prophète » (traduit dans toutes les langues et parfois, plusieurs fois, dans la même langue), à son histoire d’amour, incroyablement vécue, aux extraits que des hommes comme Kennedy ont repris dans leur discours jusqu’à cé film où l’avocat pour commuer la peine de mort en perpétuité, n’hésite pas à reprendre Gibran Khalil Gibran pour dire que tuer un homme, coupable de meurtre, aussi abjecte serait-il, revient à lui ressembler.
Profondément humain et si généreux qu’il pense « C’est en donnant de vous même que vous donnez véritablement ». Ainsi, sont les grands hommes avec leur âme si vaste que quand « Ils me disent à leur éveil: «Toi et le monde dans lequel tu vis, n’êtes qu’un grain de sable sur le rivage infini d’une mer infinie» et dans mon rêve, je leur réponds: «je suis la mer infinie et tous les mondes ne sont que des grains de sable sur mon rivage».
Quand on retombe sur terre et que la poussière révèle la multitude de médiocrités qui la composent, on se demande comment peut-on prétendre guider des millions d’hommes et de femmes avec si peu de cervelle ? Comment ose-t-on s’avancer, sans honte, et haranguer des foules en leur promettant un paradis auquel on n’y croit pas soi-même.
Entre l’éclat de lumière qui jaillit de la pensée simple mais véritable que ces grands penseurs prodiguent et l’éclaboussure du mensonge avéré que les petits esprits arrivent à produire, il y a un univers.
Quel destin peut-on fabriquer avec des individus qui pensent avoir atteint la vérité absolue ? Quelle confiance accorder à celui qui veut nous faire croire que le suivre dans ses délires de charlatan, c’est aller vers Dieu ?
Quand je finis de lire Gibran Khalil Gibran, j’ai la nette impression que je me redécouvre non dans ce que je peux avoir de brillant mais juste cette fragilité de l’être qui n’a nul besoin d’être contrainte pour apparaître. Le poète libanais n’est pas arabe mais quand il écrit, c’est, d’abord en arabe puis, quand il s’exile aux USA, en anglais, il viendra en France pour se familiariser avec la langue de Voltaire ou Victor HUgo; n’est-ce pas là le sens à donner à la puissance des cultures quand elles sont plurielles, innombrables et variées ?
Alors que dans le schéma médiocre de ceux qui veulent nous prendre en otage dans une langue unique, il n’y a ni horizon, ni liberté mais seulement leur contrôle quand à la manière de penser, la leur.
Ils doivent lire, s’informer et prendre conscience que le temps n’est pas figé à une période, une ère mais déroule son tapis infini, devant nous. A nous de le suivre pour, non seulement survivre mais pour nous adapter et nous redécouvrir.
« si tu aimes quelqu’un, laisse-le partir. S’il revient, c’est qu’il a toujours été là. s’il ne revient pas, c’est qu’il n’a jamais été là ! »


Il ne meurt jamais, le soleil.

Mort sans le sou sur un banc public en 1971 à Paris à l’âge de 41 ans, les œuvres de Jilali Gharbaoui s’arrachent aujourd’hui à des prix astronomiques. Sa peinture la plus chère est « L’éclosion ». Ce tableau abstrait a été adjugé à plus de 2,5 millions de dirhams à Paris en octobre 2015. Cette histoire, bien que dramatique et triste, laisse un gout agréable quand on se rend compte que c’est l’oeuvre qui fait l’homme et non l’inverse. Il vous arrivera, peut être, au crépuscule de votre vie de vous retrouver sans rien mais qu’importe si votre passage dans cette vie a laissé des traces. Les traces, cela va du bonheur que vous avez pu donner à la parole qui, grâce à elle, une vie a été sauvée.
A vous regarder, ainsi comme une brindille sans vie, vous pensez avoir échoué, que de votre vie, il ne reste rien mais en fermant les yeux, vous retrouvez le bonheur dont vous étiez le moteur. En réfléchissant, un peu, vous vous demandez ce qu’aurait été la vie si vous n’aviez pas existé. De tous les grands hommes, que reste-t-il si ce n’est une dalle en granite ou un tas de cailloux ?
En réalité, ce qui en reste, c’est cette présence qui donnait des couleurs aux conversations ou des senteurs aux ambiances que d’autres ont cru inventer. Ce qui restera de vous, ce sont des bribes dans un bavardage convivial. Certains penseraient à vous, devant un problème et se demanderaient sans le dire, ce que vous, vous auriez fais. Non que vous êtes un exemple pour eux mais juste l’alternative qui manque à leur réflexion. Un catalyseur qui favorise une réaction sans vraiment en profiter. Votre passage, dans leur vie, est cette minuscule lumière dont ils ne se servent que dans l’obscurité totale, quand ils viennent à se retrouver impuissants et incapables, simplement de vivre comme vous avez le don de le faire.

Belle réflexion. L'œuvre humaine qui laisse des traces., la postérité

Pendant qu’ils gambadaient dans la lumière et la chaleur, tu comptais les minutes qui te séparaient du jour où tu allumerais ta propre lumière. Tout est là. On ne t’a pas donné le feu, tu as appris comment le faire jaillir.
C’est cela le génie des hommes, les vrais. Ceux qui ne comptent que sur leur force d’esprit pour s’en sortir. Ils n’ont ni le bras long, ni l’ami du gouverneur. Ils n’ont que le sens du droit et du devoir, le sens de l’honneur quand l’adulte s’assume et s’épanouit dans la dignité du travail. Pendant que tu t’obliges à utiliser ton savoir faire, ils apprennent à vivre à l’ombre de ton altruisme. Sangsues gluantes accrochées à ton existence, tu ne peux ni t’en débarrasser sans faire couler le sang, ni les laisser vivre sans les avoir invités.
Alors, quand devant ton miroir, tu t’étonnes de l’aspect qu’il te renvoie de toi, penses à ce que tu as pu faire pour ceux et celles qui, aujourd’hui, sont debout, pour t’en réjouir.
La fleur a besoin du soleil pour s’épanouir mais quand les nuages occultent sa lumière, parfums multiples et pollens épars encensent l’atmosphère !


Kafkaïen

Je le regarde, recroquevillé sur lui-même. Il semble dormir mais ses yeux étaient ouverts. Aucune grimace de souffrance sur ce qui lui sert de visage et pourtant, il est loin, le cœur battant la chamade au rythme du bruit des pas qu’il reconnait entre mille. Quand je lui demande de me raconter son histoire, il hausse les épaules comme pour dire « à quoi bon ? ». Je lui ai toujours connu son obstination à user du principe de précaution car, disait-il, quand on aime, on évite à devoir dire qu’on est désolé. Eviter la blessure des maladresses ou la douleur de l’oubli quand on se doit de rester fidèle au souvenir. Il ne bouge pas et respire à peine. Je sais l’état dans lequel il se réfugie pour s’éviter l’envie de faire du mal en voulant se défendre.
L’amour qu’il respire est un air si pur qu’on ne le trouve que sur les cimes des montagnes majestueuses, il ne s’autorise ni écarts, ni paroles importunes. La médiocrité frelate et dénature ce gout agréable qui rappelle les mets délicats concoctés pour la table des empereur du soleil levant.
Il est comme un animal fébrile et craintif. la moindre égratignure donne à son épiderme, la structure d’un fruit qui agonise sur les feuilles mortes au pied de l’arbre. A le voir, figé dans une posture de cadavre embaumé, on penserait qu’il a cessé de vivre. Pourtant, au fond de ce qui lui reste comme envie, il y a cette minuscule flamme d’où se dégagent des volutes bleuâtres qui rappellent le parfum du pardon. Il est ainsi, l’amour. Cruel quand il est désappointé, il se ferme et s’autorise le repos dans un mutisme qui lui sert d’armure. Sous l’acier de la carapace, bouillonne des affects aptes à s’éclater pour illuminer le regard et faire briller la vie.


En ouvrant les yeux…

Rêver, c'est échapper à l'emprise de la réalité et je suis une grande rêveuse merci pour ce joli texte

Fatiha Mehdi

Il y a des âmes qui vivent dans les brumes d’un rêve qu’elles seules entrevoient. L’une est princesse imaginaire, l’autre, super intelligente et toutes ont cette certitude qu’elles sont nées particulières. La douleur du choc est immense quand le vide s’installe autour d’elles. De la colère au désespoir, leur quotidien zigzague entre la névrose et la dépression. Il suffit pourtant, d’un printemps pour faire éclore dans le regard toutes les fleurs des jardins. Le paradis comme l’enfer sont des images que l’on projette sur la face interne des paupières selon l’humeur ou l’entourage. C’est du cœur que s’élèvent les paroles claires qui font frémir les ambiances quand on se rend compte que tous les corps souffrent, de la même manière, des morsures de la faim ou du froid.
On ne reçoit que ce que nous avons suscité en offrant aux autres sans rien attendre en retour. Certains s’impatientent ne voyant rien venir et pourtant, tout est écrit dans l’intention qui calcule, dans le temps, le prix du geste qu’on dit gratuit. Il faudra donner sans regarder pour mieux recevoir. Le fruit éclate quand le soleil lui procure ce qui manque en lumière à la foret qui s’impatiente.
Elle pleure, en silence, l’impression du vide qui remplace les bruits de son quotidien. Elle s’obstine à vouloir croire que parce qu’elle est meilleure, les autres n’ont pas su la voir. Malheureuse illusion quand on s’accuse de n’être pas comprise. Chaque fleur a le parfum qui s’ajoute à ses couleurs et comme elles sont toutes belles mais différentes, elles ne savent jamais souffrir.
« Sois ce que tu es en rêvant d’être ce que tu veux car chacun a ce droit de se croire supérieur aux autres quand, dans son cœur, il a tant de choses à donner ». C’est la générosité qui fait grandir le bien qui nous permet d’être meilleur.


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