C'est libre que je suis meilleur

Plus belle, libre ! Le mal comme une présence

"Quand une femme vous parle, écoutez ce qu'elle dit avec ses yeux" Victor Hugo

Plus belle, libre !

« Quand une femme vous parle, écoutez ce qu’elle dit avec ses yeux » dira Victor Hugo et quel beau compliment pour ce pouvoir que la femme a dans le regard. La difficulté est de savoir lire entre ses cils. Un autre dira mieux « La beauté d’une femme est ce quelque chose d’intelligent qu’elle a dans le regard ».
Combien de fois, un homme n’a-t-il pas perdu le fil d’une discussion, embarrassé, à la fois entre le devoir d’écouter et ce plaisir de regarder qui perturbe l’effort de déchiffrer ?
Les hommes riches et puissants choisissent les plus belles femmes non par souci d’égaler le pouvoir de la beauté par la puissance de l’argent mais juste pour paraître important au bras d’une femme que les hommes convoitent. C’est même, pour les psychologues, la définition même de l’égocentrisme quand l’enfant affiche son paquet de bonbons sans l’entamer et sans le partager.
Quand on a voulu créer l’image de la femme la plus belle, on a cherché les plus beaux atouts féminins et on a obtenu un monstre.
Si la beauté chez une femme est un dosage équilibré entre les courbes, les formes et les volumes, il est surtout la combinaison de l’expression du corps avec celle du visage et de sa gestuelle. Combien de fois le charme n’est il pas rompu quand il manque à une belle femme, l’art de dire ou la grâce de bouger. Le photographe de mode italien, Frontoni, est arrivé à dire qu’une femme belle est celle qui est à l’aise dans sa peau. En voulant chercher plus pour cerner cette impression d’être à l’aise, on se rend compte que cela va de l’art de s’habiller (les plus belles robes ne rendant pas belle n’importe quelle femme) à l’art de choisir ce qui fait semblant de tout montrer sans rien laisser voir et toute la magie vient de cette exigence !
Le charme des femmes vient souvent de ce qu’elles savent détenir comme un mystère et qui, avec l’expérience, démontre qu’elles ne paraissent plus fortes que quand, en réalité, elles sont plus fragiles. « Une femme libre est tout le contraire d’une femme légère » dira Simone de Beauvoir. Une femme libre fait peur et dérange les carcans dans lesquels on veut la mettre. Un femme que l’on soumet devient prévisible et par là moins dangereuse et comme par hasard, c’est dans les sociétés où la femme est libre que le développement est le plus fort.


Le mal comme une présence

Jardins du luxembourg

Il peut prendre plusieurs formes, le mal qui ne se repose que dans la douleur de ses proies. Comme une présence invisible, il s’insinue comme une virgule insignifiante entre les pensées lourdes ou légères. Il guette la repentance et refuse l’excuse. Il colore le soleil timide et efface les nuages quand le remord devient intense. Il empêche l’âme de devenir libre et ferme les yeux qui veulent voir encore. Comme un cancer invisible, il se métastase et transforme les gestes simples en douleur intenses.
Certains sont disponibles au charme de ses tendances d’autres l’ignorent comme on refuse les destins médiocres. Subtil comme un parfum grisant, il flatte la naïveté des vanités profondes. Comme un drogue qui estompe les problèmes, comme un vin qui brouille le regard, comme un mirage presque réel, il dessine les ambitions avec la soif de ceux qui veulent y croire. Il n’attaque jamais de front, car le voir c’est le reconnaître et tout son pouvoir est dans l’attaque en traître. Quand il s’installe, à l’aise, dans la tête des damnés du bonheur simple, il déstabilise les consciences, contrôle la raison et souffle dans le corps, une sensation de bien être qui annihile la foi, inhibe la révolte et nettoie la mémoire de la trace du bien.
Les âmes vendues aux mal se sentent fortes et puissantes car tout leur est possible dans les frontières des humains qui respectent les règles pour vivre. Leurs dialogues empruntent au langage, le miel des paroles qui rassurent et doucement, elles tissent, en silence, la toile qui les piègent d’avantage. Adopter le mal est un jeu d’enfant car la pente est douce, l’ambiance est sereine et le vent calme comme dans l’œil du cyclone. L’ivresse des actes faciles pour tromper ou détruire est une volupté réelle mais éphémère et chaque pas fait vers le démon garde la trace de ce qui aurait pu être bon.
Ainsi est-il, le mal. Il se nourrit de la douleur que l’on se plaît à faire jaillir là où la fleur se repose, là où l’herbe est fraîche. Il méprise la fragilité de la rosée du matin, les amants qui s’oublient dans les bras qui s’entremêlent ou le sourire qui redonne l’espoir à l’orphelin.
Le mal n’est pas une maladie qu’on attrape, c’est le choix des armes de ceux qui, vaincus par leur ambition, se détournent de l’effort. Au lieu de se contenter d’être, on s’efforce à vouloir ce qui fait la fortune des autres. Comme la jalousie ou l’envie, il naît en nous pour peu qu’on oublie simplement de reconnaître que quelqu’un peut nous aimer pour ce que nous sommes et non pour ce que l’on peut avoir.
Le bien, lui est plus simple car il n’a rien mais tout ce qu’il a est à lui, bien à lui. Il a cette qualité de se contenter d’exister là où les vanités s’étouffent, là où les cupidités s’étranglent, là où le mensonge se sent inutile et là où la haine s’épuise. Il est altruisme et générosité, il est reconnaissance et gratitude, il est l’excuse et le pardon et il est, surtout, amour et confiance. Dans son ciel, l’orage est passager, la douleur indispensable et la patience, une vertu. Son ambition n’est pas de contrôler le monde mais de l’intégrer pour résister à la facilité de la calomnie ou la tentation du mensonge. Quand il déploie ses bras pour remercier dieu, il ne fait aucune prière. Il se contente de vivre !

Parler pour dévoiler les prétentions, dire la nullité des mensonges ou simplement dénoncer l'usurpation, quand une femme se veut plus belle...
Parler du voile qui tombe sur les rondeurs ou de celui qui se transforme en geôle ? Parler pour libérer les envies ou dénoncer les abus ? L'âme, pour rester indemne, se doit de lutter contre le faire semblant et le paraître.
La nature n'utilise aucun artifice pour nous éblouir !

NOURR Edine Auteur

« La femme piquée par un serpent »
de Clesinger, au musée d’Orsay, à Paris

A chaque fois que je reste, le souffle coupé devant la beauté d’une brindille, d’une fleur ou la volupté que suggèrent les courbes d’une femme, c’est une prière que je fais à Dieu, une louange pour tant de miracles. Quand on sait voir les êtres et les choses, on est encore plus près du créateur qu’on ne le croit !

Ce marbre, commandé par l'industriel Alfred Mosselman, est l'objet d'un double scandale artistique et mondain au Salon de peinture et de sculpture de 1847, où elle est avec Les Romains de la décadence de Thomas Couture, l’œuvre la plus commentée du Salon. L'image suggestive d'une femme nue se tordant sous la piqûre d'un serpent symbolique enroulé autour de son poignet choque les contemporains.
Pour cette œuvre Clésinger a utilisé un moulage sur nature du corps de la demi-mondaine Apollonie Sabatier (1822-1890), maîtresse de Mosselman, puis passagèrement de Charles Baudelaire dont elle fut la muse. L'utilisation directe du moulage sur nature (gain de temps et de réalisme, comme en atteste la reproduction de la cellulite en haut des cuisses) pour une sculpture était violemment contestée au xixe siècle.

Clésinger Auguste

La femme piquée par un serpent

 

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