C'est libre que je suis meilleur

Un jour / Trop femme / Blessure

Il est des choses dont on ne connait la valeur que quand on les a perdues,

Il est des choses dont on ne connait la valeur que quand on les a perdues, comme il y des instants dont on ne soupçonne le passage que longtemps après et, pendant que l’âme se torture à distinguer le regret du remord, la vie, elle, se fait, à l’ombre, des volutes qui s’élèvent vers le ciel qui devient refuge. Nul n’est indispensable pour adapter les battements du coeur au rythme de la respiration. La vie est un étalon qu’il faut savoir dompter…

Un jour,

l’adieu frappera à ta porte et réveillera la fontaine qui, au fond de ton œil, se remettra à couler comme un rivière. Tu sentiras le vide venir remplacer ta force de vivre. Tes bras tomberont, tes épaules seront secouées par des sanglots invisibles. L’air que tu respires perdra son gout et ta vision du monde s’obscurcira comme un cauchemar auquel tu ne donneras pas de raison. L’être qui donne un sens à ta vie ne sera plus là. Son absence te pèsera comme une injustice, comme une colère qui ravage tes espérances, comme un rire aussi vide qu’un horizon sans soleil gémissant. Même la solitude qui berçait tes journées deviendra une douleur lancinante peuplée d’images sans légende. Il ne sera plus là, l’être qui te faisait sourire au détour d’un mot prononcé sur le visage de la bêtise. Comme une pancarte écrite à l’envers, tu perdras les repères des jours où la vie était présente. Le silence que tu choisiras pour oublier ta peine deviendra un vacarme qui répète le prénom familier jusqu’à la torture. Chaque chose, chaque objet que ton regard caressera sera une parcelle de passé qui réveille la nostalgie de son passage dans ta vie. La douleur qui venait avant la joie du problème terrassé s’étendra sur l’infini d’un futur sans lui. Sur l’oreiller baigné par son odeur, l’insomnie deviendra une compagne qui refuse à tes yeux le sommeil et le rêve. Les ombres qui peupleront ta mémoire remueront le regret des mots que tu n’as pas su dire. Du couteau qui tranche la viande que tu prépares au pot que tu arroses sous le basilic qui sème son odeur, ta colère sera là pour te rappeler les gestes que tu n’as pas su faire. Ta vie deviendra un cierge qui se consume aux deux bouts, pour mourir plus vite et pour éclairer d’avantage ce qui reste de misérable dans l’existence que tu veux prolonger. Aucun gout, aucune odeur ne viendra donner à tes jours, cette lumière qui éclairait les lendemains des nuits qu’ils passait à te chérir.

Heureusement que ce ń'était qu’un rêve ... un rêve qui peut se transformer en réalité à tout moment ...
Sabrine Mohine

Sabrine Mohine

Sur le revers de tes paupières viendront s’inscrire ces gestes simples qui donnaient un sens aux contours de tes rêves. Tu les verras s’embraser, des cils aux larmes, dévastées par les tempêtes qui ne laissent, quand elles passent, que le spectacle d’une existence qui n’avait jamais eu de sens. Il est parti, l’être qui te servait d’accoudoir pour t’habituer à la douleur. Cette paume chaude qui retenait ta joue quand les pensées rebelles envahissaient ta mémoire. Même le contact, à peine effleuré, de son passage, le matin quand tu te réveillais, te manque au point de vouloir chercher l’oubli dans les recoins de ton corps qui ne savent rien de son départ. Tu te consoles dans la diversion d’une rencontre, l’instant d’un bonjour mais, sa présence revient comme une virgule indispensable dans le discours que tu veux court. Ses initiales s’écrivent en majuscules dans tous les mots que tu veux écrire. Son prénom comme un onomatopée qui se répète est une torture qui déchire tes tympans qui veulent devenir sourds, pour ne plus entendre, pour ne plus s’écouter souffrir.
Douce plaine verdoyante, jadis, ta vision devient un désert où le soleil brûle le sable qui dessine ses pas comme une plainte, un gémissement qui agonise. Il est là, comme les restes d’une fleur dont il ne reste que les feuilles qui agonisent sur le sol que tes larmes essaient de retenir. Ta vie s’épuise doucement comme un souffle chaud dans le sablier qui mesure ce qui te reste d’espoir. Plus besoin de croire que le futur peut être une aventure ou que le passé est capable d’effacer les souvenirs d’un bonheur dont tu doutes aujourd’hui, plus qu’hier. Il n’est pas parti, l’être cher, en claquant la porte comme l’évidence qu’il n’est pas encore mort. Il est parti en douceur, alors que tu dormais confiante, entre les baisers dont tu gardes l’odeur et les caresses savantes que ton corps revendiquent encore et encore. Le seul spectacle qui hante ton dernier regard vers lui, est la trace de son corps sur le drap que tu respires encore, sur ce qui reste sur le bord de la tasse que ses lèvres ont touché avant de partir, sur la brosse qui lui a pris quelques cheveux morts, sur la serviette qui garde quelques atomes de son épiderme, sur la poussière qui couvre la trace de ses doigts sur le livre encore ouvert à la page de sa dernière lecture.
Il n’est plus là, l’ange qui t’annonçait son retour avant d’entendre la serrure céder à son arrivée, dans ta vie, dans ta demeure. Tu aurais aimé ne pas te réveiller le matin pour ne pas revivre son absence comme un châtiment, comme une douleur mais pour cela il aurait fallu que tu t’endormes hier pour espérer ne pas connaitre aujourd’hui. Tu te demandes parfois s’il allait revenir et l’instant d’après l’évidence insolente vient aveugler l’espoir que tu n’arrives même plus à construire. Tu te promets, pour endormir le manque qui ronge ton intérieur, de revivre mieux avec lui l’aventure mais tu découvres qu’il est vain d’écrire les mots que tu n’as pas su inventer sur les pages qu’il a colorées, pour t’éblouir.
Enfin arrive, l’ombre qui te libère doucement en vidant ton corps, le cœur ne bat plus que par habitude, le geste devient lourd et la parole une écorchure. Tu meurs doucement dans l’espoir de ne plus souffrir mais tu espères, trouver le chemin qu’il a prit pour sortir. Tes yeux se ferment doucement pour accueillir l’obscurité que l’oubli fait tomber sur le silence de la nuit. Tu sembles dormir mais quand le jour frappe à ta porte, tu te réveilles en somnambule pour aller du lit à la cuisine. L’odeur du café te rappelle la douleur que tu viens de quitter et un bruit simple caresse tes oreilles comme une chanson, comme un bonheur. Le bruit de la tasse sur la soucoupe qui la supporte, celui de la cuillère qui danse sur ses bords et le mot bonjour vient te rappeler que ce n’était qu’un rêve que tu faisais en voulant prolonger la nuit jusqu’à la chaleur du jour !


Trop femme

Il y a celles pour qui,
protéger est un devoir.
Leur fragilité inspire
et leur beauté rassure
car elles sont femmes sans rien faire !
D’autres sont trop « femmes »
elles repoussent le regard
et dérangent la sérénité du silence.
Elle se veulent dominantes,
possessives jusqu’à la bêtise
de croire qu’elles peuvent tout avoir.
L’idée qu’elles ont de la féminité
se réduit au pouvoir du désir
qu’elles peuvent offrir
et oublient que le plaisir
n’a de recette que l’Amour.
Elle fomentent des pièges
dont elles ne sortent jamais indemnes
car le prédateur, dans ce tandem,
est celui qui prend l’autre pour proie.
Elles n’ont aucune honte
à se vouloir exigeantes et aveugles
quant le destin dont elles rêvent
s’exhibe, à leur yeux comme un mirage.
Les plaindre n’ajoute rien à leur vie
qu’elles se dessinent inimaginable.
Elles ont, des enfants gâtés, l’insolence
et du seigneur sans dignité, l’arrogance.
Je plains en elles, l’être déçu par la chance
comme j’exècre, aussi, l’esclave devenu maître.


Blessure

J’ai vu le Jasmin se faire mal…
Quand elle a décidé de partir
je me suis interdis de la retenir
car, pour moi, son bonheur est ailleurs.
Je n’ai rien gardé d’elle, peut être,
à part la brûlure que son regard
m’infligea, le premier jour…
Je la vois vivre et ma solitude
comme un mal indispensable
torture le remord de n’avoir pas su
changer ou m’élever pour lui plaire.
Des larmes, sur mes joues, invisibles
donnent à ma souffrance une nuance
de deuil sans cadavre véritable.
Silence du cimetière avec un ciel
aussi noir que ma vie sans elle
et la mémoire pour seul recueil,
Ainsi est est mon soir, chaque jour,
triste comme un regard d’orphelin.
Elle souffre, peut être, de mes mots,
elle en rit, les lit et les relis en silence
mais c’est en moi que le manque
est devenu aussi insupportable
qu’un réel verdict de coupable
pour un cœur pur d’innocent.
« Je sais » dira le vieux bougre qui
marmonne la sagesse comme une prière
« tu souffriras moins, demain, peut être
mais rappelle-toi, toujours et encore
qu’en amour, baisser les bras veut dire
qu’on n’a jamais vraiment su aimer »

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